revue neurologique 169 (2013) 502–509
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
Mémoire
Le débit de parole du patient wilsonien dysarthrique
peut-il être amélioré en condition de double tâche ?
Could speech rate of Wilson’s disease dysarthric patient be improved
in dual task condition?
M. Pernon a,*, J.-M. Trocello a, J. Vaissière b, C. Cousin a, G. Chevaillier c, P. Rémy a,
K. Kidri-Osmani a, C. Fougeron b, F. Woimant a
a
CNR Wilson, service de neurologie, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France
UMR 7018, CNRS, laboratoire de phonétique et de phonologie, université Paris 3, 19, rue des Bernardins, 75005 Paris, France
c
CNR Wilson, service d’ORL, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-Paré, 75475 Paris cedex 10, France
b
info article
r é s u m é
Historique de l’article :
Introduction. – Les dysarthries figurent parmi les premiers signes neurologiques de la mala-
Reçu le 21 août 2012
die de Wilson (MW) et se caractérisent par un débit de parole souvent ralenti. Le débit de
Reçu sous la forme révisée le
parole est étudié ici à travers l’effet de la double tâche et son accélération volontaire.
18 octobre 2012
Méthodes. – Vingt-six patients et 26 sujets témoins ont répété en condition isolée la même
Accepté le 5 décembre 2012
phrase à débits de parole spontanée, puis rapide durant 20 secondes. Dans le cadre d’un
Disponible sur Internet le
paradigme de double tâche, cette phrase a ensuite été répétée à débit de parole spontané
24 avril 2013
simultanément à la réalisation de trois épreuves exécutives et grapho-motrices.
Résultats. – Les patients présentent un débit de parole significativement plus lent que celui
Mots clés :
des sujets témoins. En condition de double tâche, les contrôles accélèrent significativement
Maladie de Wilson
leur débit de parole. Chez les patients, deux comportements sont observés : 42 % accélèrent
Dysarthrie
significativement (MW-accélérateurs : MW-A), 58 % ralentissent significativement (MW-
Débit de parole
non-accélérateurs : MW-NA). Les capacités d’accélération volontaire du débit de parole des
Double tâche
patients MW-A sont significativement supérieures à celles des patients MW-NA.
Fonctions exécutives
Conclusion. – Ces résultats confirment les difficultés de contrôle du débit de parole des
patients wilsoniens. Le débit de parole d’un sous-groupe de patients wilsoniens peut être
Keywords:
amélioré en double tâche. La modulation du débit de parole et la condition de double tâche
Wilson’s disease
sont à envisager dans l’évaluation de ces dysarthries et dans les stratégies rééducatives.
# 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Dysarthria
Speech rate
Dual task
Executive functions
abstract
Introduction. – Dysarthria is one of the first sign of neurological Wilson’s disease and is often
characterized by a decreased speech rate. The aim of this study is to determine the abilities
of Wilson’s disease dysarthric patients to control their speech rate. We examined the impact
of dual-tasking on the speech rate of patients as compared to healthy control speakers and
in relation with their ability to accelerate speech rate when instructed to do so.
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (M. Pernon).
0035-3787/$ – see front matter # 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.neurol.2012.12.003
revue neurologique 169 (2013) 502–509
503
Methods. – Twenty-six patients and twenty-six age- and sex-matched healthy controls
repeated a sentence during 20 seconds at a comfortable speech rate used as reference.
They were then asked to perform the same repetition task but in dual task conditions, in
which sentence repetition was done while performing three types of executive graphomotor tasks. Finally, the ability to control speech rate was tested by asking the speakers to
perform the sentence repetition task alone but at a fast rate of speech.
Results. – A significantly slower speech rate was observed for all patients as compared to
controls. In the dual-task conditions, while the speech rate of healthy speakers accelerated
significantly, two behaviors are found for the patients. Forty-two percent of the patients
reproduced the control pattern with a significant increased in speech rate, while the other
group significantly decreased their speech rate. Comparison of the ability of the two groups
to intentionally modulate speech rate, when instructed to accelerate, shows that significantly better acceleration was achieved by speakers in the former group compared with the
latter.
Conclusions. – This study supports the finding that patients with Wilson’s disease exhibit an
impaired speech rate and also impaired control of speech rate. Indirect assessment of
speech rate modulation with the help of a dual-task paradigm has proven to be useful to
distinguish patient behaviors. This paradigm could also be envisioned as a tool for rehabilitation.
# 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
1.
Introduction
La maladie de Wilson (MW) est une affection génétique rare,
liée à des mutations du gène ATP7B entraı̂nant une surcharge
en cuivre dans de nombreux organes : essentiellement les
noyaux gris centraux, les noyaux du cervelet et le mésencéphale (Woimant et al., 2006).
La dysarthrie est une manifestation des plus précoces et
des plus fréquentes, volontiers révélatrice de la forme
neurologique de cette maladie (Berry et al., 1974b ; Liao
et al., 1991 ; Oder et al., 1991 ; Machado et al., 2006 ; Ghika et al.,
2004). Les troubles dysarthriques, souvent mixtes (Pernon
et al., 2009), s’inscrivent au sein de tableaux neurologiques
associant dystonie, tremblement-ataxie et/ou syndrome
akinéto-rigide. Les données de la littérature sur les dysarthries
wilsoniennes sont peu nombreuses du fait sans doute de la
rareté de cette pathologie (Berry et al., 1974a, b ; Dordain et
Chevrie-Muller, 1977 ; Volkmann et al., 1992 ; Hefter et al.,
1993). Dans notre expérience (Pernon et al., 2009), le débit de
parole est le plus souvent lent, ce qui s’avère concordant avec
les caractéristiques perceptives de la dysarthrie wilsonienne
décrites par Berry et al. (1974b), tels le « ralentissement du
débit de parole », les « silences inappropriés », l’« allongement
des sons » et l’« allongement des pauses ». Cela va également
dans le sens de deux études acoustiques portant sur le débit de
parole dans la MW : Volkmann et al. (1992) et Hefter et al. (1993)
ont trouvé une réduction significative du débit de parole des
patients wilsoniens, avec un débit de parole préférentiel se
situant entre 3 et 4 Hz.
Les formes neurologiques de la MW intègrent également
des déficits attentionnels et dysexécutifs (Davis et Goldstein,
1974 ; Lang et al., 1990 ; Portala et al., 2001 ; Seniow et al., 2003 ;
Brewer, 2005 ; Auclair et al., 2008 ; De Tassigny et al., 2008).
Le paradigme de double tâche consiste en la réalisation
simultanée de deux tâches, l’une dite « primaire » et l’autre
dite « secondaire », pour lesquelles les modifications des
performances sont mesurées (Abernethy, 1988 ; Beauchet et
Berrut, 2006). Les paradigmes de double tâche reposent sur
l’hypothèse que deux tâches réalisées simultanément interfèrent si elles utilisent des sous-systèmes fonctionnels et/ou
cérébraux identiques. Si un grand nombre de ressources
attentionnelles sont requises pour les tâches, la performance
sur l’une des deux tâches ou bien sur les deux tâches sera
réduite (Baddeley et Hitch, 1974 ; Norman et Shallice, 1983 ;
Pashler, 1994).
La plupart des travaux sur l’effet de la double tâche dans le
cadre des pathologies extrapyramidales sont centrées sur la
marche (Rochester et al., 2004 ; Yogev et al., 2005 ; Delval et al.,
2008 ; Rochester et al., 2008). Les études sur l’effet de la double
tâche sur la parole concernent essentiellement le sujet sain
(Oomen et Postma, 2001 ; Dromey et Benson, 2003 ; Dromey et
Bates, 2005 ; Dromey et Shim, 2008) et le sujet bègue (Brutten et
Trotter, 1986 ; Bosshardt, 2002 ; Bosshardt et al., 2002), alors
que très peu se sont intéressées à cet effet sur la parole
dysarthrique (Ho et al., 2002). Les variables étudiées peuvent
concerner des paramètres acoustiques de la parole tels que
l’intensité vocale (Ho et al., 2002), des paramètres temporels
tels que le débit de parole, la durée et le nombre de pauses (Ho
et al., 2002), les dysfluences (Oomen et Postma, 2001 ; Arends
et al., 1988, Bosshardt, 2002), les capacités d’élaboration
psycholinguistique (Bosshardt et al., 2002), ou encore des
aspects moteurs tels que la mobilité des lèvres (Dromey et
Benson, 2003 ; Dromey et Bates, 2005).
Les difficultés éprouvées en condition de double tâche,
telle parler et marcher en même temps, viennent constituer
une plainte fréquente chez les patients dysarthriques
wilsoniens, aspect par ailleurs peu documenté quant à sa
prise en charge rééducative. De fait, en vie quotidienne, les
individus se trouvent fréquemment placés en situation de
double tâche (Rousseaux et al., 2001), représentant ainsi
« plutôt la règle que l’exception » (Lane, 1982, in Zimmermann
et al., 2001). Pour cette raison, notre intérêt ici est d’étudier
comment la parole peut être affectée par l’exécution d’une
504
revue neurologique 169 (2013) 502–509
tâche parallèle, et comment celle-ci peut interférer sur le
débit de parole.
Les expériences en double tâche décrites dans la littérature ont montré soit un ralentissement du débit de parole (Ho
et al., 2002), soit son accélération (La Barba et al., 1987 ;
Arends et al., 1988 ; Dromey et Bates, 2005) en fonction du
type de double tâche et des paramètres étudiés. Dans une
visée rééducative, nous avons choisi un paradigme de double
tâche susceptible de générer une accélération du débit de
parole chez les sujets témoins et de la provoquer chez les
patients wilsoniens dysarthriques afin d’améliorer leur débit
et de proposer des stratégies rééducatives. Le paradigme de
double tâche consiste ici en la réalisation d’une épreuve de
barrage (papier-crayon) couplée à une tâche articulatoire
(répétition d’une phrase). La consigne associée à la tâche de
barrage (traitement le plus rapide possible) donne lieu
généralement à un comportement d’accélération dans la
réalisation de la tâche motrice associée (répétition d’une
phrase), décrit dans la littérature chez les sujets sains (La
Barba et al., 1987 ; Dromey et Benson, 2003 ; Dromey et Bates,
2005 ; Armieri et al., 2009). Ce comportement, relatif à l’effet
« magnet » (attracteur), fait référence au modèle d’interférence qualifié de « rythmique » (Ebersbach et al., 1995 ;
Beauchet et al., 2005). L’effet « magnet » se rapporte à la
tendance naturelle des rythmes biologiques à s’attirer, ici la
vitesse grapho-motrice mise en œuvre lors du barrage et la
vitesse de la parole.
L’objectif de cette étude cas témoin est d’examiner le débit
de parole spontané (obtenu en dehors de toute double tâche)
produits par les patients wilsoniens dysarthriques ainsi que
leur capacité à moduler leur débit, soit volontairement, soit
involontairement sous l’effet d’une interférence. Ainsi, le
débit de parole spontané est comparé à leur débit de parole
rapide (en demandant au patient de parler vite) et aux débits
de parole obtenus en condition de double tâche (susceptible de
générer une accélération). Une des applications de ce travail
pouvant être la rééducation du débit de parole, nous avons
choisi une double tâche permettant son accélération.
2.
Méthodologie
2.1.
Critères d’inclusion et d’exclusion
Cette étude a inclus des patients dysarthriques de langue
maternelle française présentant une forme neurologique de la
MW, ayant été informés de l’étude et ayant signé un
consentement. Ils ont été recrutés dans le cadre du Centre
national de référence pour la MW de l’hôpital Lariboisière
(Paris).
Ont été exclus les patients présentant des perturbations
majeures de l’intelligibilité et du caractère naturel de la
parole mesurées à la grille perceptive de la BECD (Auzou et
Rolland-Monnoury, 2006), à savoir ceux dont le score à l’item
« intelligibilité » et le score à l’item « caractère naturel »
avaient pour valeur 4.
2.2.
Sujets
Vingt-six patients dysarthriques (13 femmes, 13 hommes,
âge moyen : 32,42 ans 10,82) présentant une forme neurologique de la MW et 26 sujets témoins (13 femmes, 13 hommes, âge moyen : 34,86 ans 10,76) ont participé à cette
étude, ces deux échantillons étant appariés en âge ( deux
ans) et en sexe.
Seize patients étaient traités par chélateurs du cuivre, huit
par sels de zinc. Une transplantation hépatique a été effectuée
pour deux d’entre eux. Vingt-et-un patients ont été suivis en
rééducation orthophonique à un moment de leur parcours de
soin.
2.3.
Protocole
L’expérience se déroulait en trois parties effectuées successivement.
Dans une première partie, les sujets devaient réaliser
les différentes tâches de façon isolée (en dehors de toute
autre tâche). Tout d’abord, ils devaient répéter la phrase
« le coquin Pépito papotait tout à coup » en continu
pendant 20 secondes à un débit de parole spontané
confortable. Cette phrase est composée de syllabes simples, de la forme consonne-voyelle. Toutes les consonnes
(sauf la première) sont des occlusives sourdes facilitant,
dans ce contexte de parole pathologique et de modulations
du débit de parole, la détection (et la mesure) des
intervalles intervocaliques sur le spectre acoustique grâce
aux silences correspondant à la tenue de cette catégorie de
sons. Ensuite, ils devaient effectuer trois épreuves graphomotrices de barrage de cibles papier-crayon mettant en jeu
différents processus attentionnels et exécutifs, chaque
épreuve durant 20 secondes et devant être traitée le plus
rapidement possible (Fig. 1–3).
Dans une seconde partie, les épreuves étaient réalisées en
condition de double tâche : la même phrase devait être répétée
en continu à débit de parole spontané durant 20 secondes,
simultanément à la réalisation de chacune des trois épreuves
grapho-motrices et exécutives. Il était précisé au sujet de ne
jamais cesser de traiter les deux tâches à la fois, aucune
priorité ne devant être donnée à l’une des deux tâches. Les
trois épreuves grapho-motrices et exécutives devaient ici être
également traitées le plus rapidement possible.
Dans une troisième partie, les capacités d’accélération
volontaire du débit de parole en condition isolée (en dehors de
toute double tâche) ont été évaluées. Les sujets devaient
répéter la même phrase durant 20 secondes avec comme
consigne de « parler vite ». Pour ne pas influencer les débits de
[(Fig._1)TD$IG]
Fig. 1 – Extrait de la première épreuve grapho-motrice et exécutive.
revue neurologique 169 (2013) 502–509
[(Fig._2)TD$IG]
505
Fig. 2 – Extrait de la deuxième épreuve grapho-motrice et exécutive.
[(Fig._3)TD$IG]
Fig. 3 – Extrait de la troisième épreuve grapho-motrice et exécutive.
parole en condition de double tâche, cette partie du protocole,
où il était demandé au patient de parler rapidement, a été
réalisée en dernier.
2.4.
3.
Résultats
3.1.
Effet de la double tâche
Analyse acoustique et mesures
Les données des sujets dysarthriques et des sujets témoins
ont fait l’objet de comparaison du nombre de syllabes
produites par seconde, correspondant à notre mesure du
débit de parole, comptabilisé pour chaque tâche, soit cinq
valeurs de débit par sujet : débit de parole spontané (partie 1),
débits de parole produits lors de chacune des trois épreuves
grapho-motrices et exécutives en condition de double tâche
(partie 2), et débit de parole rapide (partie 3).
Nos données acoustiques ont été segmentées sous Praat1
de manière semi-automatique au moyen du logiciel EasyAlign2, puis ont été vérifiées manuellement. Cette procédure
permettait une visualisation du signal de parole et des
frontières entre consonnes et voyelles afin de pouvoir compter
le nombre de syllabes produites en 20 secondes pour le calcul
du débit de parole.
Le débit de parole spontané de la partie 1 est considéré
comme la ligne de base à laquelle sont comparés les autres
débits :
pour la mesure de l’effet de la double tâche, pour laquelle les
débits de parole obtenus lors des trois épreuves graphomotrices et exécutives en condition de double tâche (partie
2) sont comparés au débit de parole spontané. Le taux de
modulation en double tâche exprimé en % correspond au
calcul suivant : ([débit de parole en condition de double
tâche – débit de parole spontané] 100/débit de parole
spontané) ;
pour la mesure du taux d’accélération volontaire du débit de
parole (partie 3), exprimé en % de la différence par rapport à
la référence : [(débit de parole rapide – débit de parole
spontané) 100/débit de parole spontané].
Les données ont fait l’objet d’analyses statistiques au
moyen de tests non paramétriques (test U de Mann-Whitney,
test de rang de Wilcoxon).
En condition isolée (partie 1), le débit de parole spontané des
sujets wilsoniens dysarthriques (n = 26) est significativement
plus lent que celui des sujets témoins (n = 26) (3,54 syll./s.
versus 4,87 syll./s. ; p < 0,0001).
En condition de double tâche (partie 2), une accélération
significative du débit de parole est retrouvée pour les sujets
témoins :
débit de parole spontané : 4,87 syll./s. ;
débit de parole lors de la réalisation de l’épreuve graphomotrice et exécutive no 1 : 5,30 syll./s. ;
débit de parole lors de la réalisation de l’épreuve graphomotrice et exécutive no 2 : 5,24 syll./s. ;
débit de parole lors de la réalisation de l’épreuve graphomotrice et exécutive no 3 : 5,32 syll./s. (Fig. 4).
Cette accélération se retrouve dans au moins deux des trois
épreuves grapho-motrices et exécutives pour la plupart des
sujets témoins (soit 73,1 %), dans trois tâches sur trois pour
19,3 % d’entre eux. Seuls deux sujets témoins ralentissent leur
débit de parole sur les trois épreuves (deux hommes ; âges :
33 et 36,6 ans). Pour les sujets wilsoniens, le comportement en
double tâche et l’effet de la double tâche ont conduit à la
constitution de deux groupes.
Onze des 26 patients, soit 42 % des sujets wilsoniens
dysarthriques (âge moyen : 26,64 ans ; ET : 6,99), présentent un
comportement identique à la majorité des sujets témoins : en
condition de double tâche, leurs débits de parole sont
significativement accélérés :
débit de parole spontané : 3,90 syll./s. ;
débit de parole lors de la réalisation de l’épreuve graphomotrice et exécutive no 1 : 4,39 syll./s. ;
débit de parole lors de la réalisation de l’épreuve graphomotrice et exécutive no 2 : 4,49 syll./s. ;
débit de parole lors de la réalisation de l’épreuve graphomotrice et exécutive no 3 : 4,60 syll./s. (Fig. 4).
1
Boersma P, Weenink D. Praat. www.praat.org. 1992–2009.
Goldman J.Ph. EasyAlign: a semi-automatic phonetic alignement tool under Praat. http://latcui.unige.ch/phonetique. 2007.
2
Nous désignons désormais ce groupe comme des
« accélérateurs » : MW-A (maladie de Wilson-accélérateurs).
506
revue neurologique 169 (2013) 502–509
[(Fig._4)TD$IG]
Fig. 4 – Débits de parole (nombre de syll./s.) obtenus pour chaque groupe de sujets, en condition isolée, en condition de
double tâche et en condition d’accélération volontaire.
L’accélération du débit de parole en double tâche, variable en
fonction des individus, s’observe dans les trois épreuves pour
la majorité des patients de ce groupe ; seuls deux patients ont
une accélération sur seulement deux épreuves sur trois.
Pour le second groupe, comprenant 15 patients, soit 58 %
des sujets wilsoniens dysarthriques (âge moyen : 36,66 ans ;
ET : 11,27), le débit de parole ne s’est pas accéléré et est même
significativement ralenti en condition de double tâche :
débit de parole spontané : 3,28 syll./s. ;
débit de parole lors de la réalisation de l’épreuve graphomotrice et exécutive no 1 : 2,98 syll./s. ;
débit de parole lors de la réalisation de l’épreuve graphomotrice et exécutive no 2 : 2,81 syll./s. ;
débit de parole lors de la réalisation de l’épreuve graphomotrice et exécutive no 3 : 2,87 syll./s. (Fig. 4).
Ce groupe de patients est désigné comme des « nonaccelérateurs » : MW-NA (maladie de Wilson - non-accélérateurs). Le ralentissement du débit de parole chez les
patients NW-NA s’observe dans au moins deux épreuves
sur trois de la double tâche pour la majorité de ces patients, ou
reste stable pour au moins deux des trois épreuves chez deux
d’entre eux.
La comparaison du débit de parole spontané (partie 1) des
deux groupes de patients ainsi constitués (MW-A : 3,90 syll./s.
et MW-NA : 3,28 syll./s.) ne montre pas de différence
significative ( p = 0,1386). En revanche, de par l’effet différent
de la double tâche en fonction des groupes, leurs taux de
modulation du débit de parole en double tâche diffèrent
significativement pour les trois épreuves (taux de modulation
entre le débit de parole lors de l’épreuve grapho-motrice et
exécutive no 1 et le débit de parole spontané : patients MW-A :
13,67 % ; patients MW-NA : 9,73 % ; p < 0,0001) (taux de
modulation entre le débit de parole lors de l’épreuve graphomotrice et exécutive no 2 et le débit de parole spontané :
patients MW-A : 15,11 % ; patients MW-NA : 15,01 % ;
p < 0,0001) (taux de modulation entre le débit de parole lors de
l’épreuve grapho-motrice et exécutive no 3 et le débit de parole
spontané : patients MW-A : 19,98 % ; patients MW-NA :
14,34 % ; p < 0,0001).
3.2.
Capacité d’accélération volontaire du débit de parole
en condition isolée
Dans la partie trois du protocole, lorsqu’il est demandé aux
sujets de répéter la phrase à débit rapide, les sujets témoins
accélèrent significativement leur débit de parole de 44,71 % en
moyenne (4,87 syll./s. versus 6,98 syll./s. ; p < 0,0001) (Fig. 4).
Les patients MW-A accélèrent également significativement
leur débit de parole de 47,52 % en moyenne (3,90 syll./s. versus
5,68 syll./s. ; p = 0,0033) (Fig. 4).
Pour les patients MW-NA, on observe aussi une accélération significative du débit (3,28 syll./s. versus 3,90 syll./s. ;
p = 0,0021), mais celle-ci est beaucoup moins importante que
celle des autres groupes (contrôles et MW-A) avec un taux
d’accélération de 19,06 % seulement, moins important que
celui des autres groupes. À noter, au sein de ce dernier groupe,
que trois patients n’ont pas accéléré leur débit de parole : pour
l’un, le débit de parole est resté stable ; pour deux autres, il
s’est ralenti.
Le taux d’accélération volontaire du débit de parole des
deux groupes de patients (patients MW-A : 47,52 % ; patients
MW-NA : 19,06 %) diffère significativement ( p = 0,0003).
4.
Discussion
Cette étude, portant sur 26 patients atteints de MW et
dysarthriques, confirme que le débit de parole des patients
dysarthriques wilsoniens est plus lent que celui des sujets
témoins, mais son originalité réside en ce qu’elle permet de
distinguer deux profils de patients (MW-A et MW-NA) en
fonction de leur capacité ou non à accélérer leur débit de
revue neurologique 169 (2013) 502–509
parole lors d’une épreuve de double tâche, qui, chez le sujet
témoin, entraı̂ne une accélération du débit de parole.
Dans le cadre d’études perceptives du débit de parole chez
des patients wilsoniens (sans comparaison avec un groupe
témoin) (Boudin et Pépin, 1959 ; Dordain et Chevrie-Muller,
1977), deux profils sont rapportés : ceux dont le débit de parole
spontané est rapide, « précipité », et ceux dont le débit de
parole spontané est lent avec des capacités d’accélérations
réduites. Dans les études plus récentes avec groupe témoin
(Volkmann et al., 1992 ; Hefter et al., 1993), une réduction du
débit de parole maximal est rapportée, allant dans le sens des
résultats de notre étude.
Dans notre étude, la distinction entre les patients n’apparaı̂t pas en condition isolée, mais apparaı̂t lors de la double
tâche permettant de distinguer les patients MW-A, soit ceux
qui accélèrent en double tâche et les patients MW-NA, soit
ceux qui n’accélèrent pas lors de cette même condition.
Par ailleurs, la distinction entre ces deux groupes est
également marquée en débit de parole rapide, puisque les
capacités d’accélération volontaire des patients MW-A en
condition isolée sont significativement supérieures à celles
des patients MW-NA.
Le comportement d’accélération des patients MW-A en
condition de double tâche est comparable à celui des sujets
témoins. L’accélération du débit de parole en condition de
double tâche des sujets témoins rejoint celle mise en évidence
par Dromey et Benson (2003) chez 20 jeunes adultes sains au
débit de parole significativement augmenté lors de la réalisation simultanée d’une tâche cognitive (calcul mental). Les
auteurs la reliaient au bip émis toutes les trois secondes pour
rythmer les phrases devant être produites. Nos données vont
également dans le sens des résultats de Dromey et Bates (2005)
concernant 20 sujets jeunes sains dont la durée des phrases
étaient réduites lorsqu’ils effectuaient une tâche visuomotrice (clic sur des cibles bougeant à l’écran) simultanément
à la répétition d’une phrase. La Barba et al. (1987) relèvent
également une accélération du débit de parole lorsque les
sujets sains tapent concomitamment du doigt le plus
rapidement possible.
L’accélération du débit de parole de nos patients MW-A en
double tâche peut être rapprochée de celle des sujets bègues
de l’étude de Arends et al. (1988) dont la parole s’avérait plus
fluide, moins dysfluente en condition de double tâche. Les
résultats du groupe de patients MW-A pourraient ainsi
évoquer l’hypothèse de « distraction », encore appelée de
« régression », rapportée par Arends et al. (1988) où la condition
isolée constituerait un mode contrôlé de production de la
parole. La double tâche, considérée ici comme une tâche
distractrice, permettrait de rendre la parole plus automatique,
de l’améliorer en détournant l’attention que le sujet lui porte.
Le comportement d’accélération en double tâche des
patients MW-A et des sujets témoins pourrait aussi être lié
à un effet, non contrôlé ici, de l’apprentissage de la phrase
répétée en condition isolée. Il pourrait expliquer l’aisance plus
marquée de la répétition de la phrase en double tâche
progressivement automatisée, faisant alors appel à moins
d’attention. Sa répétition deviendrait en quelque sorte une
routine, ce qui pourrait aussi expliquer son accélération.
Nous pourrions également retenir l’hypothèse, proposée
également par La Barba et al. (1987) et Dromey et Bates (2005),
507
concernant l’effet d’entraı̂nement des systèmes moteurs entre
eux, de synchronisation, d’influence des tâches motrices
devant être réalisée rapidement sur les mouvements articulatoires. L’accélération, au sein de notre étude, serait en lien
avec les consignes des épreuves grapho-motrices et exécutives, recommandant aux sujets de barrer ou de traiter le plus
d’items possibles durant 20 secondes. Il en découle une vitesse
rapide du traitement des épreuves grapho-motrices et
exécutives, constituant ici un attracteur pour la vitesse de
parole adoptée. Cette hypothèse pourrait être intégrée au
modèle d’interférence qualifié de « rythmique » (Ebersbach
et al., 1995 ; Beauchet et al., 2005) où l’ effet « magnet »
(attracteur) se rapporte à la tendance naturelle des rythmes
biologiques à s’attirer, ici la vitesse grapho-motrice mise en
œuvre lors du barrage et la vitesse de la parole. Pour la marche,
Armieri et al. (2009) décrivent également chez des sujets
jeunes sains une influence de la tâche articulatoire et cognitive
(empan digital : répétition à voix haute de séquences de trois,
cinq, ou sept chiffres) sur la longueur, la durée du pas, la durée
du balancement et l’attitude posturale.
Chez les patients MW-NA, le débit de parole produit en
condition de double tâche est significativement plus lent que
celui produit en condition isolée. Ce résultat rejoint celui de Ho
et al. (2002) ayant mis en évidence un ralentissement du débit
de parole chez 15 sujets parkinsoniens dysarthriques en
condition de double tâche (tâche de comptage et parole
spontanée, simultanément à la réalisation d’une tâche visuomanuelle de poursuite de cibles), s’accompagnant d’une
augmentation des temps de pauses et d’initiation de la parole.
Un parallélisme pourrait être établi avec quelques études
réalisées dans le cadre du bégaiement. Dromey et Bates (2005)
observent ainsi chez leurs sujets bègues l’allongement de la
durée d’une phrase lorsque cette dernière est répétée
concomitamment à une tâche secondaire mettant en jeu
des processus cognitif. Une augmentation du nombre de
pauses pleines et de dysfluences chez les sujets bègues est
retrouvée par Oomen et Postma (2001). Les travaux portant sur
l’effet de la double tâche sur la marche dans le cadre des
pathologies impliquant les noyaux gris centraux, telles les
maladies de Parkinson (Rochester et al., 2004, 2008), de
Huntington (Delval et al., 2008 ; Yogev et al., 2005), retrouvent
également tous un ralentissement de la marche. Le ralentissement du débit de parole du sous-groupe des patients MWNA paraı̂t rejoindre l’hypothèse de « surcharge » émise dans le
cadre du bégaiement par Arends et al. (1988), à savoir le
recours à un contrôle attentionnel plus important en condition
de double tâche. Il serait ici lié à une automatisation
insuffisante de la parole du fait de son atteinte, propre à la
dysarthrie. Cette hypothèse n’est par ailleurs pas sans
rappeler le phénomène de capacity sharing marqué par un
dépassement des capacités attentionnelles de niveau dit
central, nécessitant alors le recours à des capacités d’attention
divisée (moindre performance pour deux tâches simultanées)
(Pashler, 1994 ; Yogev et al., 2005 ; Beauchet et Berrut, 2006).
En conclusion, cette étude confirme un ralentissement du
débit de parole spontané chez les patients dysarthriques
wilsoniens. L’évaluation des capacités d’accélération et le
comportement du débit de parole lors de la double tâche a
permis de définir deux profils de patients : ceux dont le débit de
parole peut être accéléré spontanément et en double tâche, et
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ceux qui n’accélèrent pas. L’intégration des aspects, à savoir la
modulation du débit de parole en condition de double tâche
pourrait être envisagée dans le cadre de l’évaluation clinique
des dysarthries et s’intégrer dans les stratégies rééducatives
orthophoniques. La prise en charge des patients dont le débit
de parole est accéléré en double tâche, pourrait être axée sur
une rééducation de la parole en tâches multiples. À l’inverse,
pour les patients non-accélérateurs en double tâche, parler
sans activité concomitante pourrait constituer une stratégie
compensatrice.
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
relation avec cet article.
r é f é r e n c e s
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