DE , PALEONTOLOG1E HUMAJNE <FoNDA.TJON ALBERT 1~. MéMOIIll! PRJNCE DE MoNAco) 3 LE PALÉOLITHIQUE ITALIEN pu RAYMOND VAUFREY T,È PAL~OLITHlQUE ITALIEN 137 L'industrie des Puntali n'est que pauvrement représentée à l'Institut géologique de l'Université de Palerme (fig. 40, no 6). Quelques pièces provenant de la collection de M. De Gregorio, qui a bien v•oulu en faire don à l'Institut de Paléontologie humaine, sont reproduites ici (pl. IV, fig. r à 8). Elles rentrent tout à faitdans le faciès industrie! que nous connaissons déjà bien. Lames à dos, grattoirs et burins, elles proviennent assurément de la partie antérieure du niveau no 2, peut-etre encore partiellement en place à l'entrée. Au reste, ni von Adrian, nì Schweinfurth ne parlent du niveau à Eléphants comme ayant fourni de l'industrie humaine, et ils n'auraient pas manqué de le faire, s'il y avait eu lieu, puisque leur étude était purement archéologique (r). Quant à Gemmellaro, il se fiìt certainement empressé d'eu faire état, tout au moins dans ses conversations avec von Adrian, si la p iace de l'industrie des Puntati avait confirmé l'hypothèse édifiée à Carburanceli. Au contraire, il a toujours gardé le silence sur c::ette grotte camme sur celles du Monte Pellegrino, et il ne nous a laissé aucune relation de ses fouilles pourtant si fructueuses. GROTTES DE LA PROVINCE DE TRAPANI La région de Trapani a été moins systématiquement explorée que celle de Palerme et plus tard celle de Termini. Cependant, là aussi des reconnaissances eurent lieu pendant les années qui furent, dans toute l'Europe occidentale, la << période héroique )} de la Paléontologie humaine, et il nous en est resté des documents stratigraphiques valables. Les grottes de cette région furent visitées en r869 par G. Dalla Rosa (56], trois en Sicile, une dans l'ile de Favignana. GROTTA DI :\IARTOG:-;A. - La grotte de Martogna, sur les pentes Kord-Est du mont Saint-Julien, avait été reliée par un escalier à l'une des tours de défense du littoral contre les Barbaresques. Elle sen1ble avoir été plusieurs fois bouleversée, et on n'y voyait plus, à l'époque de Dalla Rosa, que des fragments de brèche ossifère à silex, suspendus aux pamis vers rm,so de haut. GROTTA E<VnLIANA. - La grotte Emiliana Sle creuse à l' altitude de 55 mètres (Dalla Rosa: 20 mètres) dans les calcaires lliasiques, sur les pentes Nord du mont Saint-J ulien, e n face de l' éperon di t Monte Lungo. Sur le mur du fond, on voyait encore, au temps de Dalla Rosa, un import~nt lambeau de brèche ossi(r) Le témoignage de Pohlig. qui ne semble pas s'O:tre rendu au.'t Puntati, et qui considérlllt le conglomérat osslfo!re corume d'origine mllrine, n'est pa.q à retenlr à ce sujet. ARCHIVES DE L'L P. H. - ~(ÉltoiRE 3· t8 RAYMOND VAtrFREV l J8 fère d'_u ne puissance de rm,so. Cette brèche s1'étendait originellement à toute la grotte, puisqu'on en voit encore les traces de place en place, surtout à l'Ouest. Elle se divisait, d'après Dalla Rosa, en deu.x niveaux clairement distincts: l'inférieur très dur ne lui a livré que des fragments d'une défense d'~léphant; le supérieur, aucontraire, était formé de déb:ris de cuisine hù donnant l'aspect, dit-il, d'un véritable kjòkkenmodding et comportant des os, coquilles, charoons, cendres et silex avec très peu de poteriie (cf. p. 144 et note I , p. 152) et un disque de terre cui te. Les coquilles étaiemt surtout des P atelles. La faune de Mammifères comprenait : Equus caballus, Stes scrofa, Cervus elaplws, Bos sp. Les outils de silex étaient surtout des poiJutes. On en trouve encore aujourd'hui dans les champs qui s'étendent en avant de la grotte, où ils ont été sans doute jetés avec le remplissage. De plus, il en existe quelques-uns, rapportés par Dalla Rosa, au Musée de Panne : tous rentrent dans les types déjà relevés dans les grottes de la région de Palerme: pointes à dos rabattu et grattoirs. Le témoignage de cet auteur, quant à la présence de deux niveaux distincts, l'un archéologique à faune banale, l'autre à faune chaude mais sans industrie, n'est pas négligeable. G. Dalla Rosasignalait ensuite, àla mème altitude mètres, lire : 55), les grottes des Scurati creusées au pied des falaises liasiques sur lesquelles est bati le village de Custonaci, et notamment une grotte n° I où se trouvait de nombreux silex du m•eme type qu'à la grotte Emiliana. C'est une salle à voute surbaissée, dont le plancher rocheux est un peu surélevé au-dessus des terres voisines (propriété Vito Noto) . Cette surélévation tésulte sans doute de l'enlèvement des terres qui formaient en avant le terreplein. ce qui explique qu'on n'y trouve plus aujourd'hui le moindre silex taillé. Dalla Rosa notait aussi que, dans la plus grande de ces grottes désignée sous le n° 3 (propriété Giovanni Agosta), encore aujourd'hui habitée, les niveaux archéologiques doivent se trouver sous le pavé de la << rue '> centrale et les maisons qui la bordent de part et d'autre. 'En réalité, il n'y a pas de couche archéologique, car ces constmctions sont édifiées sur la molasse calcaire quaternaire elle-méme. n en est de meme dans sa grotte n° 2 (Grotta delle Scalette, propriété Giovanni Poma) , située à 95 mètres d'altitude à rrù-hauteur du raidillon qui mène au village de Custonaci : il ne peut naturellementt etre question de couche archéologique sous cette molasse, dont Dalla Rosa n'~vait pas compris la nature marine. GROTTESDES ScURATI.- (20 GROTTES DE L'ir.E DE FAVIGNA~A . - Entfin Dalla Rosa avait auparavant 21 là Giovanni Poma)l ai tuata a 95 me tri di al ti tudine a mezza . ..._ - altezza dell •ertu che conduce al villaggio di CUstonaci a natura,! mente non può &S f!~re questione di s trato archeologico sotto quest di cui Della Rosa n on aveva capi to l a natura marina. GROTTE m~LL • ISOLA DI FAVIGNANA Infine Dalla Rosa aveva già prima scoperto un gruppo di grotte della s t essa epooa nell'Isol a di .Favignana (v..n ' isola delle Egadi) . Cosa clU"iosa egljl seppe vedere che l a cost a meridionale delJ. ' isol a è formata da qu ee1 t a piattaforma calcarea quaternaria che doveva misconoscere aglj. SclU"ati e che è appunto i n' questa r occia che sono scavate le grottE• di Favignana all ' al ti tudine di 20 m (Dalla Rosa 55 ?)oNella seconda di queste grotte che porta il nome di Grotta dell ' Ucceria e l a cui entrata & divisa in due da un pilastro na~ rale,un livel lo a patelle si vedeva ancora a quel l ' epoca all ' alt e!, ze. di un metro fe>rmante come una mensoJ.a di 2 mq appoggiato al ml! ro di fondo. Con l e conchiglie si trovano selci, una traccia in o~ so, e ossa e dent:l. delle apecie eeguentil e quus oabaJ.lue, sus s crofa, cervus elaphus . L • i ndustria c~omprendeva coltelli , r aschiatoi e fr.,icce (legger e a r as vhiatoi, grattatoi e punte a dosso riàbas sato ) . E • sempr e l a ste.! sa. Del re s to le riproduzioni f otografiche che Della Rosa ha dato nel suo opuscolo degli oggetti r accolti nelle Grot te di Trapani e di Favignana non l asciano alcun dubbio a ques to proposito. GROTTE DELLA PROVINCIA DI SIRACUSA Von Adrian ha segna to (2 ,1 878) un altro gruppo di grotte te sull a costa ee1t della Sicilia fra situ~ Siracusa ed il Capo Panagia. Es se sono scavatEt nella fe.lesa cbo concluo.e vers o i l mare la bassa piattaforma di ceùcare miocenico d ve era cos t ruita Acradina, uno dei sobborghi deJ.la"più grande delle città greche" é l a loro s ogli a é ora all o stess o livello del mare cbe vi entra t empestos ame11te e ARC HlVES .;., ·f : I · ;,J DE L'INSTITUT · n E PALEONTÒLOGIE HUrviAINE (FOh"DATIOS ALBERT Jet; . MO..'UCO) . PRI!<Ct:: DF Mémoi re 6 LES ÉLÉPHANTS NAINs · DES ILES 1\1ÉDITERRANÉI~NNES QUES'flON DES ISTHl\IIES PLÉ ISTOCÈNES PAR Ray mond VAUFREY Avec 45 figures et 9 planches ! / / -·-. PAR1 S. . M:ASSON ET Ci•: ~ DI TEURS uo, Boulevnrd Saict·Ccrmain 1·1 , la • p~ri o.~l: lll:i,'!1 jllè ,, dl' la F.ll ~tJll:.o iv ;: ~ h\!:n.;.iul' , e t !l nou:i CII test rè::;t~ dt•:: document:; strat igraphiques Yal.:bles. Les grottes de ccttc r~gion furcnt visittcs en xS6SJ par Dalla R o:-a ( 1), une dans l'ile de Favignau~. tr?is en Sicile. Orott~s FaYignana, l'une des "Egades, Dalla Ro~a découv1rit un groupe de grottes creusées dans la mol:asse caJcaire quaternairc, Ycr:; J'altitude de 20 mètrcs (55 mètres?) et connues sous le nom de • grotte dej Farag:lione ,>. Dans la seconde de ces grottes, dite <<dd l 'tlcciria ~~. dont l'entrée est divisée en deux par un t>ilicr uaturcl, un niveau :à Patelle5 se voyait encore à cctte époque à la hautcur d' un m<:tre, fonnant comme une console de 2 rnètre:s carrés accrochéc au mur du fonù. _·\.\·ec les coquilles se trouvaient des silex et une fièche en os, ainsi que des restes fossiles de :\Iarnmifèrrs : Eqzms sp., Sus scrofa, Cervus e!aplws. Dalla Rosa ne parte pas de nivcau plus ancien (2). dc l'ile ile Favignana . - :\. Grotta Emiliana .-- La grotte Emiliana se creusc à l'altitude de 55 mètres (Dalla Rosa : 20 mètres) d ans ·Ics calcaires Easiques des pentes nmd du rnont Saint-Julie!l, e~ face dc l'épemn dit :\!onte Lungo. Sur la paroi dn fond, on voyait au temps de Dalla Rosa un irnportçmt larnbeau dc brèche ossiftrc d'une pwssance de rm,so .. Cette brècbc s'étendait origiuellement à tott1te la grotte, puisqu'on -en voi t encore les traces de piace en place, surtout à l'O uest. Elle se divisait, d' après Da!lla Rosa, en deux niveatt."{ clairement distincts : l'inférieur, très dur. ne lui a liv ré que des fragments d'une défen~e d 'f:Iéphant ; le supé.rieur, au contraire, était formé de débris de cuisine Jui donnant l'aspcct, dit-il, d'un kjokkenmodd'ing et comportaat d~s os, coqniUes, charbons, ccndres et silex (J), avec trè-s p~u de poterie et un disque de terre cuite (cf. p. 27, note 3). Le.s coquilJ.es étaient surtout des P atellcs. La faune de l\Iarnmifères comprenait: Equus sp., S!es scrofa, Cervus elaplms, Bos sp. l.c témoignage dc cct auteur quant à la préscnce dc deux niv~aux, distinçts, l'un archéologique à faune banale, l'autre à faune chaude, mais saJ!ls"it~dustrie, n'est pas négligeable (4) . · (1) D.lt.LA RoS.\ (G.), op. cit, Voir p. le}. (2) Au eours de ma prosp~:c:tion de la rc!giou d~ Trup3 ni, j'ai dù renoncer à me r~ndre i F:a\·lguano, sous pe.ine de dHiicult~s vaves :wec: l'.autorité milìtaire itoHeone. (J) C'es sfle.x soot de type paléolithique supérieur, de mEmt: que c:e nx •le la grott(ilell't~c:dr ia et de la gyotte 11o 1 dn Scurati. ~ . · (4) Je oe parie pa$ Ici de ID~ trotta di J/artogna,qui n'a prc!senté que dn dO:bris uégligeables du nh·eau archéologique (\·oir u Paléolithiqut italien, p •. 137). •