Willem Boogman W Le Parole (1989-1991) for soprano, piano & percussion Libretto Text by ExsilioT Commissioned by the Fonds voor de Scheppende Toonkunst THE MUSIC IS DEDICATED TO Charlotte Riedijk Duration: c. 28’ First performance by Charlotte Riedijk - soprano, Marien van Nieuwkerken - piano & Arnold Marinissen - percussion on March 6, 1994 Vara Matinee/IJsbreker, Amsterdam Copyright © 1991 by Donemus, Amsterdam All rights reserved No part of this publication may be reproduced in any form by any electronic or mechanical means (including photocopying, recording or information storage and retrieval) without permission in writing from the publisher: Stichting Muziek Centrum Nederland, Rokin 109111, 1012 KN Amsterdam, Netherlands Internet: www.muziekcentrumnederland.nl 2 τις ουν αναγκης εστιν οιακοστροφος; Προμηθευς δεσμπτης Index Indice (notice) 4 (notizia) 4 Moira 5 Moira 5 Hélène 6 Elena 6 Iphigénie 7 Ifigenia 7 Xanthippe 8 Santippe 8 Ophélie– 9 Ofelia– 9 Jeanne 10 Giovanna 10 3 (notice) (notizia) Le parole (italien) présentent sous forme de paroles lyriques le thème des Parques de La Città Dolente Dolente, notre poème en cours. Ces vers sont donc prévus pour être chantés & sont donc une exception au dessein initial de notre texte. En outre, le fragment intitulé Jeanne ne se reverra pas plus tard dans notre version complète, désormais primordiale, de l’épisode consacré aux Parques. Les esquisses données se comprennent comme une lassitude, une fatigue: un rayon qui perce la mémoire soucieuse sans aucun ressort. Une résignation s’impose, & l’impuissance se sent résolument. Rappelons Joyce: ‘My words in her mind: cold polished stones sinking through a quagmire’.1 Nos références principales: Moira: Eschyle; Hélène & Iphigénie: Euripide; Xanthippe: Platon & Diogene Laërce; Ophélie–: Millais & Rimbaud; Jeanne: Nescio.2 Ophélie– date de novembre 1986, Iphigénie de mars 1987 & les autres datent de janvier 1987. Novembre 1987, peu après une première déclamation par M. Jean Nirouët, on nous a conseillé de transcrire ces fragments en italien, & nous avons alors relevé le défi. Comme d’habitude de Mlle. Maria Venezia a eu la gentillesse de corriger & considérer notre première version: un apport indispensable, puisqu’elle a bien voulu méditer sur le thème de ‘Le parole’ entre temps, bien que je prenne l’entière responsabilité de cette présentation. Sur demande speciale de M. Willem Boogman, qui prévit de mettre en musique Le parole pour soprano, piano & percussion, nous avons repris la fin d’une version précédente de Jeanne à propos du suicide d’un de ses amants. Ceci mis à part, nous avons très peu modifié. Le parole presentano, sotto forma di parole liriche, il tema delle Parche della Città Dolente, la nostra poesia in corso. Dunque questi versi sono previsti per essere cantati e sono così una eccezione al disegno iniziale del nostro testo. Inoltre, il frammento intitolato Giovanna non rivedrà più tardi la nostra versione integrale, ormai primordiale, dell’episodio consacrato alla Parche. Gli schizzi dati si intendono come una stanchezza, una fatica: un raggio che squarcia la memoria inquieta senza alcuna istanza. Una rassegnazione s’impone, & l’impossibilità si sente risolutamente. Ricordiamoci di Joyce: ‘My words in her mind: cold polished stones sinking through a quagmire’.1 Il nostro riferimento principale: Moira: Eschilo; Elena & Ifigenia: Euripide; Santippe: Platone & Diogene Laerzio; Ofelia–: Millais & Rimbaud; Giovanna: Nescio.2 Ofelia– data di novembre 1986, Ifigenia de marzo 1987 & gli altri datano di gennaio 1987. Novembre 1987, poco dopo la prima declamazione di Jean Nirouët, ci ha consigliato di tracrivere questi frammenti in italiano, & allora io ho accettato la sfida. Al solito Maria Venezia ha avuta la gentilezza di correggere & considerare la mia prima versione: un apporto indispensabile, giacché lei ha voluto ben meditare sul tema delle parole, intanto io impegno tutta la responsibilità di questa presentazione. Dietro domanda speciale di Willem Boogman, che prevedde di mettere in musica Le parole parole, per soprano, piano & percussione, io ho ripreso la fine di una versione precedente di Giovanna a proposito del suicidio di uno dei suoi amanti. A parte questo io ho modificato pochissimo. Exsilio~ Paris, 1987 & 1990 Exsilio~ Parigi, 1987 & 1990 1 James Joyce, Giacomo Joyce Joyce, with an introduction & notes by Richard Ellmann, London 1968, p.13. Traduction de André du Bouchet, dans James Joyce, Œuvres, tome I, édition établie par Jacques Aubert, Paris 1982, p.787: ‘Mes mots dans son esprit: froides pierres polies qui s’enfoncent dans un marais.’ 1 James Joyce, Giacomo Joyce Joyce, with an introduction & notes by Richard Ellmann, London 1968, p.13. ‘Le mie parole nel suo spirito: fredde pietre levigate affondanti in una palude.’ 2 Nescio (1882-1961), autore ollandese di un’opera piuttosto modesta di qualche narrazione sulla vita di tre o quattro scapigliati d’Amsterdam all’inizio di questo secolo. II nostro testo si riferisce alla novella Lo Sbaffatore (1909-1910), che non è ancora stata tradotta in italiano. 2 Nescio (1882-1961), auteur hollandais d’une œuvre assez modeste de quelques récits sur la vie de trois ou quatre bohémiens d’Amsterdam au début de ce siècle. Notre texte se rapporte à la nouvelle Le Pique-assiette (1909-1910), qui a été traduite mais non éditée en français. 4 MOIRA MOIRA l’autel, un long autel au-delà de celui d’Hermès – leur sanctuaire l’autel, un long autel au-delà de celui d’Hermès – leur sanctuaire de scène en scène elles, les Parques, se manifestent leur révélation de scène en scène elles, les Parques, se manifestent leur révélation le souvenir du présage ne sert à rien le souvenir du présage ne sert à rien ses lois inflexibles ses lois inflexibles il nous reste une visite des songes mais, j’éclate en sanglots déplorant le sort il nous reste une visite des songes mais, j’éclate en sanglots déplorant le sort les Erinyes vengeresses qu’est-ce qu’elles compensent? les Erinyes vengeresses qu’est-ce qu’elles compensent? rien n’apaisera l’inflexible courroux rien n’apaisera l’inflexible courroux &, pourtant, la flamme d’offrande m’éloigne &, pourtant, la flamme d’offrande m’éloigne que je prenne garde que quelque dépit divin ne vienne que je prenne garde que quelque dépit divin ne vienne 5 HELENE ELENA le cœur irrité qu’a-t-on fait à Ilion? l’horreur sacrée tournée à une fatigue fatale – je gémis, vainement, d’ailleurs il cuore irritato ch’hanno fatto a Ilio? l’orrore sacro volto verso una fatica fatale – io gemo, invano, d’altronde mais, c’est vous qui méritez l’immortalité ma, siete voi che meritate l’immortalità c’est mérité meritata & vous, dont le destin désastreux m’est si douloureux, vous n’êtes qu’un fragment de l’éther, là, à Ilion & voi, il cui destino disastroso mi è così doloroso, voi non siete che un frammento dell’etere, là, a Ilio Hélène, exilée quelque part en Egypte Elena, esiliata da qualche parte in Egitto de grâce, votre asile est sûr/ préparez–moi vos remèdes, préparez–moi l’oubli des soucis di grazia, il vostro asilo è sicuro/ preparatemi i vostri rimedi, preparatemi l’oblio dei pensieri je vous supplie car c’est vous io vi supplico perchè siete voi qu’on soit soulagé di alleviarci 6 IPHIGENIE IFIGENIA elle ne voulait pas lei non avrebbe voluto croire ce qu’on lui disait elle s’emportait credere ciò che le dicevano lei montava su tutte le furie enflammée d’une belle colère (patriotique) infiammata di una bella cóllera (patriottica) une mort s’ensuit una morte consegue 7 XANTHIPPE SANTIPPE & comme elle se lamente ce jour–même & poiché lei si lamenta quel giorno stesso – Delphes prédit & prévoit tant mieux/ elle aurait su d’avance d’une cruauté inévitable – Delfi predice & prevede tanto meglio/ lei avrebbe saputo in anticipo di una crudeltà inevitabile Xanthippe, présente le jour–même elle s’exclame (ses imprécations) – pour une fois ultime Santippe, presente il giorno stesso esclama (le sue imprecazioni) – per un’ultima volta & Socrate la renvoie il boit la ciguë & Socrate la respinge beve la cicuta elle s’inquiète lei si preoccupa 8 OPHELIE– OFELIA– noyée dans la brume puis l’éclat de cette fragilité sans résonnement c’est l’éclat muet annegata nella nebbia poi il fulgore di questa fragilità senza risonanza è il fulgore muto Ophélie, Ophélie– s’évanouit dans l’image comme l’image s’évanouit Ofelia, Ofelia– svanisce nell’immagine come l’immagine svanisce une brume dispersée c’est l’évidence una bruma dispersa è l’evidenza 9 JEANNE GIOVANNA très aimable au port de Veere molto affabile al porto di Veere puis, le temps médité le froid invoque l’histoire pas de genièvre poi, il tempo meditato il freddo invoca la storia niente ginepro (la mémoire ne suffit) (la memoria non basta) puis, elle cligne son œil en secret vive elle supporte son mal poi, lei strizza l’occhio in segreto viva sopporta il suo male finalement une carte postale Jeanne le trépas oui, son mal finalmente una cartolina Giovanna il trapasso si, il suo male *** *** Jacquot l’a attendue Giacomino l’aspettata alors, quoi de mal au saut du pont à Nimègue? ebbene, che male c’è a saltare dal ponte di Nimega? pas de saut un pas, tout simplement niente salto un passo, molto semplicemente 10