Valeria Cannistraro
LABORATORIO DI
TECNOLOGIE EDUCATIVE
formazione agli strumenti multimediali
S.I.S. Lingua Francese- I anno
a.a. 2006/2007
Prof. Valter Careglio
NOTE
Questo lavoro, basato sulla divulgazione delle Fables di Jean de la Fontaine, è destinato principalmente ad
allievi del biennio della scuola media superiore. Più precisamente si tratta di un approccio allo studio della
letteratura francese, partendo da un argomento semplice, ma allo stesso tempo importante per avviare gli
allievi allo studio ed all’analisi di testi letterari. Per questo motivo può essere utilizzato anche nell’ultimo
anno della scuola media inferiore. Sono state selezionate dieci delle più note favole dell’autore, seguendo
criteri di comprensibilità e semplicità del testo, di notorietà delle favole stesse e di possibilità di discussione
riguardo alla morale che esse intendono divulgare. I tempi di sviluppo dell’unità didattica possono variare
molto, in base all’analisi più o meno dettagliata che si intende operare per ciascuna favola: è possibile
scegliere di presentare una sola favola all’interno di un’ora di lezione, protraendo così l’intero modulo
durante tutto l’anno scolastico, oppure, si può scegliere di soffermarsi per meno tempo su ogni singola
favola, riducendo così la presentazione dell’argomento ad un numero ristretto di lezioni.
A partire dal menu è possibile accedere alle sezioni riferite alla vita dell’autore ed ad una breve introduzione
all’opera. Si accede inoltre alle dieci favole, ognuna di esse corredata da disegni per attirare l’interesse, da
parole cliccabili che rinviano direttamente al glossario e dalla traduzione in italiano, alla quale si accede
cliccando sulla bandiera italiana (si visualizza così una diapositiva nascosta). Per tornare alla versione
originale della favola, è sufficiente cliccare di nuovo sulla bandiera che porta i colori della Francia. L’accesso
al glossario può avvenire sia dalla pagina del menu, sia avanzando sino alla fine della presentazione, sia,
come già detto, cliccando sulle parole sottolineate presenti nei testi; cliccando nuovamente sulla parola
cercata, si torna direttamente alla pagina di partenza. Dal menu è possibile accedere anche alla sezione
destinata agli esercizi, in cui gli allievi potranno mettersi alla prova con un breve test sulla vita dell’autore in
cui, cliccando direttamente sulle risposte, un applauso li avviserà che la risposta è esatta, mentre il suono di
un vetro che si rompe li avviserà di un eventuale errore. Sempre in questa sezione verrà chiesto agli allievi di
tradurre le favole e di riassumerne la morale; cliccando sulle consegne di questi due esercizi si aprirà
direttamente la pagina della prima favola. La barra degli strumenti, che è presente al fondo di ogni pagina,
permette di visualizzare la pagina del menu
nonché di procedere con la pagina successiva
o di
tornare all’ultima pagina visualizzata
. Unicamente la pagina di intestazione va avanti automaticamente
dopo 8 secondi. Al termine della presentazione, è possibile visualizzare una breve bibliografia e sitografia
delle fonti utilizzate per la creazione della presentazione e da utilizzare per un eventuale approfondimento
dell’argomento.La presentazione non è destinata alla divulgazione, in quanto sono stati utilizzati materiali
audio, video ed immagini coperte da diritti d’autore.
La cigale et la fourmi
Le Corbeau et le Renard
La Colombe et la Fourmi
Le Corbeau voulant imiter l’Aigle
Le Renard et les Raisins
Le Renard et le Bouc
LES FABLES DE JEAN DE LA FONTAINE
Le Geai paré des plumes du Paon
La Grenouille et le Rat
La Poule aux oeufs d’or
Le Petit Poisson et le Pêcheur
L’auteur
L’oeuvre
Glossaire
Exercices
note
links
L’auteur
Jean de la Fontaine est né à Chateau-Thierry le 8 juillet 1621.
Jean étudia au collège de Château-Thierry jusqu'en troisième.
En 1641, il entre à l'Oratoire, rue St Honoré, à Paris, mais la vie
monacale ne l'intéresse pas plus que le travail scolaire. Dans cette école,
il apprécie surtout le calme et la tranquillité qui lui permettent de s'adonner à la lecture,
son passe-temps favori. Malheureusement pour ses maîtres, ses lectures n'étaient pas
celles prônées par l'Oratoire. Il quitte cet établissement 18 mois plus tard.
Il se remet alors à ses études de droit et décroche, en 1649, un diplôme d'avocat au
parlement de Paris. Entre temps, en 1647, son père le marie à Marie Héricart, alors
âgée de 14 ans (1647). Mais ce mariage de complaisance n'est pas un mariage heureux.
Malgré la naissance d'un enfant, Charles, en 1653, La Fontaine ne fut jamais ni un bon
mari, ni un bon père.
En 1652, La Fontaine reprend la charge paternelle de Maître des Eaux et Forêts. Il
tente du mieux qu'il peut d'exercer cette lourde tâche. En 1672, il vend l'intégralité de
cette charge.
Lorsque le travail lui en laisse le temps, il monte à Paris rencontrer ses amis. Là, il se
mêle aux sociétés précieuses et surtout libertines de l'époque. Il y rencontre Maucroix
son ami d'enfance, Furetière, les frères Tallemant, Antoine de la Sablière. Sa vocation
poétique s'éveille de plus en plus. Il passe de longues heures à lire Malherbe mais
admire aussi les écrits de Benserade et Voiture, Rabelais et Boccace. Il traduit
l'Eunuque de Térence (1654), compose une comédie, Clymène, vers 1659, et un
poème: Adonis qu'il offrit à Nicolas Fouquet, alors surintendant des finances.
[continue…]
Il entre à cette époque au service de Fouquet. Il lui
dédie le Songe de Vaux, ainsi qu'une trentaine de
poèmes prévus par contrat. Au moment de la chute de
Fouquet, La Fontaine reste son plus fidèle défenseur. Il
écrit à cette occasion l’Ode au roi et surtout
l'admirable Élégie aux nymphes de Vaux. Cette fidélité
à Fouquet lui valut rapidement la haine de Colbert,
puis celle de Louis XIV lui-même.
Peu après, il se lie intimement avec Molière, Boileau et Racine et écrit Les amours de
Psyché et Cupidon, charmant roman en prose entremêlé de vers (1669). Après
Fouquet, il fut le protégé de la Duchesse de Bouillon et de la Duchesse d'Orléans. En
1673, c'est Madame de la Sablière qui le recueille et après la mort de celle-ci en 1693,
Madame Hervart.
En 1684, il est élu, non sans mal, à l'Académie, au fauteuil de Colbert. Il est un
excellent académicien, régulièrement présent aux séances. Dans la Querelle des
Anciens et des Modernes, il se range résolument dans le clan des anciens qu'il défend
avec acharnement. A l'Académie, il retrouve Boileau, Perrault, Furetière.
La vieillesse et la maladie amenèrent sa conversion (1692). Il est obligé de renier ses
écrits licencieux. Il meurt en 1695.
Outre les contes, et surtout les fables qui constituent toute sa gloire, La Fontaine s'est
essayé dans tous les genres.
Il a laissé une énorme correspondance, notamment des lettres à Madame de La
Fontaine (1663) écrites lors de son exil volontaire dans le Limousin, mais aussi une
importante série de lettres à son oncle Jannard et à son ami Maucroix.
L’oeuvre
Les 240 fables écrites par Jean de La Fontaine ont été publiées en 3 recueils,
comprenant chacun un nombre variable de "Livres", regroupant eux-mêmes un nombre
variable de "Fables".
Le premier recueil de fables parut en 1668 chez Barbin et il se composait de 124
fables, réparties en 6 livres, avec une introduction (la dédicace en vers), et une
conclusion (l'épilogue), qui ne correspondent pas forcément à l'ordre dans lequel les
fables avaient été écrites. Il fut dédié au fils aîné du roi Louis XIV, le Dauphin, âgé
alors 6 ans. Ce premier recueil se présente sous forme de 2 volumes : le premier
comportant les livres I à III, le second les livres IV à VI.
Le deuxième recueil de fables, paru en 1678 pour les livres VII et VIII, et en 1679
pour les livres IX, X, XI, représente un ensemble de 87 fables dédiées à Madame de
Montespan, maîtresse du roi, avec des messages concernant les grands problèmes de
l'époque.
Le troisième recueil, le livre XII, un peu à part, date de 1694. La plupart des 29 fables
qui le composent avaient été publiées à partir de 1684.
Les contes (La matrone d'Ephèse et Belphégor) et les récits mythologiques (Philémon
et Baucis, Les filles de Minée, Daphnis et Alcimadure) sont venus enrichir le volume
mais ont été publiés en 1682 et 1685. Ce recueil, dédié au duc de Bourgogne, petit-fils
de Louis XIV, condense les idées essentielles exprimées dans les livres précédents. Il
se présente sous forme d’ un volume de Fables choisies.
[continue…]
L'édition complète des fables comporte donc 5 volumes, réédités en 1709 par Charpentier, qui attribue
aux livres une numérotation croissante allant de livre I au livre XII.
Les Fables de Jean de La Fontaine constituent la principale œuvre poétique du classicisme, et l'un des
plus grands chefs d'œuvre de la littérature française. Le tour de force de l’auteur est de donner par son
travail une haute valeur à un genre qui jusque là n'avait aucune dignité littéraire et était réservé aux
exercices scolaires de rhétorique et de latin. Travail de récriture des fables d‘Esope, de Phèdre, mais aussi
de textes d‘Horace, de Tite-Live ,de lettres apocryphes d'Hippocrate et de bien d'autres encore, elles
constituent une somme de la culture classique latine et grecque.
Certains considèrent la Fontaine comme un copieur qui n'a rien inventé, mais il est certain que sans sa
contribution, les noms d'Esope et de Phèdre, entre autres, n'auraient pas le retentissement qu'ils ont
maintenant. La Fontaine s'est peut-être inspiré de ces fables anciennes, mais il les a considérablement
améliorées et écrites dans une langue belle et simple. La fable n'est plus la sèche démonstration d'une
morale. C'est un court récit à l'intrigue rapide et vive. La souplesse et le naturel du style sont en réalité le
fruit d'un grand travail où le poète a manifesté sa parfaite maitrise de la langue et du vers.
Œuvre tout à la fois de poésie et de pensée, car les Fables offrent une méditation en acte sur la nature et
les effets de la parole, spécialement politique, et de leur propre énonciation.
Livre I – fable 1
La Cigale et la Fourmi
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Gas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
"- Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’Oût, foi d’animal,
Intérêt et principal."
La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
- Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien ! dansez maintenant.
Livre I – fable 2
Le Corbeau et le Renard
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s’en saisit, et dit :
Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l’écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Livre II – fable 12
La Colombe et la Fourmi
L’autre exemple est tiré d’animaux plus petits.
Le long d’un clair ruisseau buvait une Colombe,
Quand sur l’eau se penchant une Fourmi y tombe.
Et dans cet océan l’on eût vu la Fourmi
S’efforcer, mais en vain, de regagner la rive.
La Colombe aussitôt usa de charité :
Un brin d’herbe dans l’eau par elle étant jeté,
Ce fut un promontoire où la Fourmi arrive.
Elle se sauve ; et là-dessus
Passe un certain Croquant qui marchait les pieds nus.
Ce Croquant, par hasard, avait une arbalète.
Dès qu’il voit l’Oiseau de Vénus
Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête.
Tandis qu’à le tuer mon Villageois s’apprête,
La Fourmi le pique au talon.
Le Vilain retourne la tête :
La Colombe l’entend, part, et tire de long.
Le soupé du Croquant avec elle s’envole :
Point de Pigeon pour une obole.
Livre II – fable 16
Le Corbeau voulant imiter l’Aigle
L’Oiseau de Jupiter enlevant un mouton,
Un Corbeau témoin de l’affaire,
Et plus faible de reins, mais non pas moins glouton,
En voulut sur l’heure autant faire.
Il tourne à l’entour du troupeau,
Marque entre cent Moutons le plus gras, le plus beau,
Un vrai Mouton de sacrifice :
On l’avait réservé pour la bouche des Dieux.
Gaillard Corbeau disait, en le couvant des yeux :
Je ne sais qui fut ta nourrice ;
Mais ton corps me paraît en merveilleux état :
Tu me serviras de pâture.
Sur l’animal bêlant à ces mots il s’abat.
La Moutonnière créature
Pesait plus qu’un fromage, outre que sa toison
Etait d’une épaisseur extrême,
Et mêlée à peu près de la même façon
Que la barbe de Polyphème.
Elle empêtra si bien les serres du Corbeau
Que le pauvre animal ne put faire retraite.
Le Berger vient, le prend, l’encage bien et beau,
Le donne à ses enfants pour servir d’amusette.
Il faut se mesurer, la conséquence est nette :
Mal prend aux Volereaux de faire les Voleurs.
L’exemple est un dangereux leurre :
Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands Seigneurs ;
Où la Guêpe a passé, le Moucheron demeure.
Livre III – fable 11
Le Renard et les Raisins
Certain Renard Gascon, d’autres disent
Normand,
Mourant presque de faim, vit au haut
d’une treille
Des Raisins mûrs apparemment,
Et couverts d’une peau vermeille.
Le galand en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n’y pouvait atteindre :
Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des
goujats.
Fit-il pas mieux que de se plaindre ?
Livre III – fable 5
Le Renard et le Bouc
Capitaine Renard allait de compagnie
Avec son ami Bouc des plus haut encornés.
Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez ;
L’autre était passé maître en fait de tromperie.
La soif les obligea de descendre en un puits.
Là chacun d’eux se désaltère.
Après qu’abondamment tous deux en eurent pris,
Le Renard dit au Bouc : Que ferons-nous, compère ?
Ce n’est pas tout de boire, il faut sortir d’ici.
Lève tes pieds en haut, et tes cornes aussi :
Mets-les contre le mur. Le long de ton échine
Je grimperai premièrement ;
Puis sur tes cornes m’élevant,
A l’aide de cette machine,
De ce lieu-ci je sortirai,
Après quoi je t’en tirerai.
Par ma barbe, dit l’autre, il est bon ; et je loue
Les gens bien sensés comme toi.
Je n’aurais jamais, quant à moi,
Trouvé ce secret, je l’avoue.
Le Renard sort du puits, laisse son compagnon,
Et vous lui fait un beau sermon
Pour l’exhorter à patience.
Si le ciel t’eût, dit-il, donné par excellence
Autant de jugement que de barbe au menton,
Tu n’aurais pas, à la légère,
Descendu dans ce puits. Or, adieu, j’en suis hors.
Tâche de t’en tirer, et fais tous tes efforts :
Car pour moi, j’ai certaine affaire
Qui ne me permet pas d’arrêter en chemin.
En toute chose il faut considérer la fin.
Livre IV – fable 9
Le Geai paré des plumes du Paon
Un Paon muait ; un Geai prit son plumage ;
Puis après se l’accommoda ;
Puis parmi d’autres Paons tout fier se panada,
Croyant être un beau personnage.
Quelqu’un le reconnut : il se vit bafoué,
Berné, sifflé, moqué, joué,
Et par Messieurs les Paons plumé d’étrange
sorte ;
Même vers ses pareils s’étant réfugié,
Il fut par eux mis à la porte.
Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
Qui se parent souvent des dépouilles d’autrui,
Et que l’on nomme plagiaires.
Je m’en tais ; et ne veux leur causer nul ennui :
Ce ne sont pas là mes affaires.
Livre IV – fable 11
La Grenouille et le Rat
Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui,
Qui souvent s’engeigne soi-même.
J’ai regret que ce mot soit trop vieux aujourd’hui :
Il m’a toujours semblé d’une énergie extrême.
Mais afin d’en venir au dessein que j’ai pris,
Un rat plein d’embonpoint, gras, et des mieux nourris,
Et qui ne connaissait l’Avent ni le Carême,
Sur le bord d’un marais égayait ses esprits.
Une Grenouille approche, et lui dit en sa langue :
Venez me voir chez moi, je vous ferai festin.
Messire Rat promit soudain :
Il n’était pas besoin de plus longue harangue.
Elle allégua pourtant les délices du bain,
La curiosité, le plaisir du voyage,
Cent raretés à voir le long du marécage :
Un jour il conterait à ses petits-enfants
Les beautés de ces lieux, les moeurs des habitants,
Et le gouvernement de la chose publique Aquatique.
Un point sans plus tenait le galand empêché :
Il nageait quelque peu ; mais il fallait de l’aide.
La Grenouille à cela trouve un très bon remède :
Le Rat fut à son pied par la patte attaché ;
Un brinc de jonc en fit l’affaire.
Dans le marais entrés, notre bonne commère
S’efforce de tirer son hôte au fond de l’eau,
Contre le droit des gens, contre la foi jurée ;
Prétend qu’elle en fera gorge-chaude et curée
C’était, à son avis, un excellent morceau.
Déjà dans son esprit la galande le croque.
Il atteste les Dieux ; la perfide s’en moque.
Il résiste ; elle tire. En ce combat nouveau,
Un Milan qui dans l’air planait, faisait la ronde,
Voit d’en haut le pauvret se débattant sur l’onde.
Il fond dessus, l’enlève, et, par même moyen
La Grenouille et le lien.
Tout en fut ; tant et si bien,
Que de cette double proie
L’oiseau se donne au coeur joie,
Ayant de cette façon
A souper chair et poisson.
La ruse la mieux ourdie
Peut nuire à son inventeur ;
Et souvent la perfidie
Retourne sur son auteur.
Livre V – fable 13
La Poule aux oeufs d’or
L’avarice perd tout en voulant tout gagner.
Je ne veux, pour le témoigner,
Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable,
Pondait tous les jours un oeuf d’or.
Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
Il la tua, l’ouvrit, et la trouva semblable
A celles dont les oeufs ne lui rapportaient rien,
S’étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
Belle leçon pour les gens chiches :
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
Qui du soir au matin sont pauvres devenus
Pour vouloir trop tôt être riches ?
Livre V – fable 3
Le Petit Poisson et le Pêcheur
Petit poisson deviendra grand,
Pourvu que Dieu lui prête vie.
Mais le lâcher en attendant,
Je tiens pour moi que c’est folie ;
Car de le rattraper il n’est pas trop certain.
Un Carpeau qui n’était encore que fretin
Fut pris par un Pêcheur au bord d’une rivière.
Tout fait nombre, dit l’homme en voyant son butin ;
Voilà commencement de chère et de festin :
Mettons-le en notre gibecière.
Le pauvre Carpillon lui dit en sa manière :
Que ferez-vous de moi ? je ne saurais fournir
Au plus qu’une demi-bouchée ;
Laissez-moi Carpe devenir :
Je serai par vous repêchée.
Quelque gros Partisan m’achètera bien cher,
Au lieu qu’il vous en faut chercher
Peut-être encor cent de ma taille
Pour faire un plat. Quel plat ? croyez-moi ; rien qui vaille.
- Rien qui vaille ? Eh bien soit, repartit le Pêcheur ;
Poisson, mon bel ami, qui faites le Prêcheur,
Vous irez dans la poêle ; et vous avez beau dire,
Dès ce soir on vous fera frire.
Un tien vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l’auras :
L’un est sûr, l’autre ne l’est pas.
Glossaire
Abondamment : eurent bu de l'eau en abbondance.
Acharnement : ardeur furieuse.
Afin d’en venir : pour en venir à mon fait.
Aîné : qui est né le premier par rapport aux frères et soeurs.
À l’aide de cette machine : à l'aide de ce procédé.
Alléché : c’est la fable elle-même qui lui a apporté une nouvelle vigueur.
Apocryphe : dont l’autenticité est au moins douteuse.
Avent et Carême : sont des moments de jeûne et de pénitence chez les chrétiens. Donc,
ce rat ne jeûnait pas.
Berné : désigne initialement le jeu ou la brimade qui consiste à faire sauter quelqu’un
dans une couverture tenue aux quatre coins .
Bien et beau : bel et bien.
Chiches : avares, avides de biens.
Croquant : un paysan, un homme du petit peuple qui n’a qu’un croc pour travailler la
terre.
Cuide engeigner: croit tromper.
Décrocher : obtenir.
Emprunteuse: le féminin d’emprunteur n’est utilisé que de manière burlesque.
Encorné : terme burlesque pour nommer le bouc, animal à cornes.
Fretin : tout petit poisson.
[continue…]
Galand : malin.
Gorge-chaude et curée : sont des termes de vénerie. Le premier désigne les entrailles
toute chaudes que le chasseur donne en récompense à son faucon ; le second indique le
morceau de l’animal abattu que le chasseur donne à ses chiens après la chasse. « Faire
des gorges chaudes » se moquer.
Goujats : valet employé dans l’armée. On le jugeait de goût grossier, vulgaire.
Je tiens pour moi : je considère.
Haine : sentiment violent qui pousse à vouloir du mal à quelq’un.
Hors : dehors, sorti du puits.
Il est bon : c'est bon ou ce plan est bon.
Il n’est pas trop certain : on n’est pas trop certain.
Le : en.
Merlin : Merlin l’Enchanteur, ce magicien celtique légendaire, un des héros du cycle
d’Arthur dans les Romans de la Table ronde.
Obole : est, au départ, une monnaie athénienne de peu de valeur. C’est cette monnaie
que l’on plaçait à l’intérieur de la bouche des mort afin qu’ils puissent payer à Caron le
passage du fleuve des Enfers.
Oiseau de Jupiter : l’aigle.
Oiseau de Vénus : la colombe était l’oiseau consacré à la déesse de l’Amour.
Ourdie : machinée.
Par excellence : comme insigne distinction.
[continue…]
Par ma barbe : formule de serment à double sens.
Partisan : financier chargé de recueillir les impôts et, par extension, symbole de tout
riche parvenu.
Pesait plus qu’un fromage : allusion très claire à la fable 2 du livre I « Le Corbeau et le
Renard ».
Petit-fils : neveu.
Phénix : oiseau fabuleux de la mythologie égyptienne, toujours seul de son espèce,
doté d’un plumage doré qui, après un siècle de vie, mourait consumé par le feu, et
renaissait aussitôt de ses cendres. Il était donc considéré comme un symbole de
l’éternité. Ici, par extension, le sens est personne unique, exceptionnelle.
Polyphème : est ce cyclope à la barbe emmêlée qui, dans l’ « Odyssée » retient Ulysse
prisonnier. Celui-ci, pour pouvoir s’enfuir, l’enivrera et lui crèvera un œil. Ulysse et
ses compagnons s’échapperont en se tenant aux ventres de moutons.
Principal : le capital.
Prônées : recommandées sans réserve et avec insistance.
Retentissement : le fait de susciter l’intérêt ou les réactions du public.
S'adonner : s’appliquer avec constance.
Se l’accommoda : le fit sien.
Se panada : se pavana, marcha comme un paon.
Se range : se place, se dispose.
Se rapporte à : correspond à ; est aussi beau que.
[continue…]
Son moindre défaut : il ne faut pas comprendre ce vers en son sens premier mais, au
contraire, la fourmi peut être habillée de bien des défauts mais pas de celui qui consiste
à prêter inconsidérément.
Soudain : immédiatement.
Souplesse : élasticité, flexibilité.
Tâche : travail déterminé qu’on doit exécuter.
Tire de long : s’enfuit.
Treille: l’ensemble des ceps qui grimpent le long d’un treillis ou d’un mur.
Volereaux : néologisme créé par La Fontaine et qui signifie petits voleurs.
Exercices
Traduci le favole in lingua italiana, aiutandoti con il glossario ed infine controlla la
traduzione di ogni favola cliccando sulla bandiera italiana.
Breve questionario sulla vita di Jean de La Fontaine.
Scrivi una frase che riassuma la morale di ogni singola favola.
Guarda il video e continua la storia, giocando i ruoli con un compagno.
Petit questionnaire rapide
sur la vie de La Fontaine
1. En quelle année est-il né?
1681
1621
1730
2. Quel est le nom de son ami d'enfance?
Maucroix
Allant
Prévert
3. Pour qui a-t-il écrit «le Songe de Vaux» ?
Sa femme
Fouquet
Malherbe
4. En quelle année a-t-il été admis à l'Académie Française?
1684
1710
1630
5. Combien existe-t-il de livres de fables?
100
12
2
6. En quelle année est-il mort?
1695
1795
1995
Guarda il video e continua la storia, giocando i ruoli con un compagno.
LINKS
Per approfondire l’analisi delle Fables è possibile accedere ai seguenti
siti Internet, cliccando direttamente su di essi :
•http://www.histoire-en-ligne.com/index.php : versione completa dell’opera
in lingua francese.
•http://www.albertomelis.it/nuovitestilafontaine1.htm : versione completa
dell’opera in lingua italiana.
•http://www.teteamodeler.com/fable/lafontaine/lafontaine.asp : raccolta
selezionata delle favole in cui si può trovare la versione originale in lingua
francese ed alcune fiches de lecture ( schede di lettura ) con esercizi di
comprensione del testo ed analisi del lessico.
•http://www.lafontaine.net/nouveau-site : sito completamente dedicato
all’autore, in cui si possono trovare tutte le sue opere complete , la sua vita
e l’inquadramento storico della sua epoca, le illustrazioni famose delle
Fables, nonché varie notizie correlate all’autore ed alle sue opere.
La versione originale dell’opera è pubblicata in diversi volumi, tra cui :
•La Fontaine, Jean - Fables - Lito - 1992
•La Fontaine, Jean - Fables, contes et nouvelles - Gallimard - 1954
 Cerca il libro in biblioteca su www.librinlinea.it
FIN
Scarica

materiale supplementare - fêtes et traditions françaises