FESTIVAL
ANTICHITÀ, MITOLOGIA E ROMANTICISMO
DAL 22 SETTEMBRE AL 4 NOVEMBRE 2012
Scuola Grande San Giovanni Evangelista – domenica 23 settembre, ore 17
Atys
Les Solistes du Cercle de l’Harmonie
Julien Chauvin, direzione e violino
Chantal Santon, Sangaride
Marie Kalinine, Cybèle
Mathias Vidal, Atys
Aimery Lefèvre, Celœnus
Traduzioni
Paolo Vettore
Contributi musicologici
Hélène Cao, Charlotte Loriot, Étienne Jardin, Nicolas Southon
Palazzetto Bru Zane
Centre de musique romantique française
San Polo 2368, 30125 Venezia - Italia
tel. +39 041 52 11 005
bru-zane.com
PALAZZETTO
BRU ZANE
CENTRE
DE MUSIQUE
ROMANTIQUE
FRANÇAISE
Gli italiani a Parigi da Luigi XVI a Napoleone
Presenti a Parigi fin dal regno di Luigi XVI, i compositori italiani sono sulle scene dell’Opéra tra quelli più all’avanguardia
del loro tempo: appunto a loro il nascente romanticismo deve
gran parte della propria personalità. La generazione di Piccinni e Sacchini introduce in Francia lo stile internazionale
dell’epoca, che Salieri trascende con effetti orchestrali ignoti,
accenti decisamente patetici e una drammaturgia che impressionerà il giovane Berlioz. Di lì a pochi anni Spontini ideerà
spettacoli adatti ai grandi momenti dell’Impero e al gusto dominante per il monumentale e il fastoso. Nello stesso periodo
Cherubini conosce la gloria ben oltre le frontiere francesi e
sarà uno dei modelli del giovane Beethoven. Eppure l’avventura degli italiani in Francia rimane piena di paradossi; infatti le loro opere francesi sono innanzitutto musica parigina
e sembra proprio che i compositori abbiano deliberatamente
dimenticato la propria maniera italiana molto più di quanto
non abbiano voluto piegare il genere francese alle loro usuali
tecniche di scrittura.
Les Italiens à Paris de Louis XVI à Napoléon
Présents à Paris dès le règne de Louis XVI, les compositeurs italiens
furent parmi les plus avant-gardistes de leur temps sur la scène de
l’Opéra : c’est à eux que le romantisme naissant dut une grande
partie de sa personnalité. La génération de Piccinni et Sacchini
acclimata en France le style international de l’époque, que Salieri
transcenda par des effets orchestraux inconnus, des accents résolument pathétiques et une dramaturgie qui impressionna le jeune
Berlioz. Quelques années plus tard, Spontini imaginera des spectacles adaptés aux grandes heures de l’Empire et au goût ambiant
pour le monumental et la pompe. À la même période, Cherubini
connaîtra la gloire bien au-delà des frontières de France, et sera
l’un des modèles du jeune Beethoven. Pourtant, l’aventure des Italiens à Paris demeure pleine de paradoxes ; en effet, leurs œuvres
françaises sont avant tout de la musique parisienne, et il semble
bien que les compositeurs aient oublié volontairement leur manière italienne bien plus qu’ils ne firent céder le genre français à
leurs techniques d’écriture habituelles.
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Niccolò Piccinni
Atys
Tragédie lyrique en trois actes
Trascrizione di Benoît Dratwicki pubblicata dal Palazzetto Bru Zane
Transcription de Benoît Dratwicki éditée par le Palazzetto Bru Zane
Il Palazzetto Bru Zane ha voluto far rivivere l’opera in maniera originale, proponendone
una trascrizione orchestrale ridotta con quattro solisti, secondo l’uso di certi teatri di Corte a Versailles.
Un concentrato del dramma ristretto ai personaggi principali, sorta di processo a porte chiuse alla maniera di una tragedia di Racine.
Le Palazzetto Bru Zane a souhaité faire revivre l’ouvrage de manière originale, en proposant
une transcription pour orchestre réduit et quatre solistes tel que cela se pratiquait sur certains théâtres de la Cour à Versailles.
Un concentré du drame resserré autour des personnages principaux, sorte de huis-clos à la manière d’une tragédie racinienne.
Coproduzione/Coproduction
Palazzetto Bru Zane / Centre de Musique Baroque de Versailles
In partenariato con / En partenariat avec
Le Cercle de l'Harmonie
Théâtre des Bouffes du Nord
Ouverture
N° 1 : Air et récit (Atys) : « Amants qui vous plaignez… »
N° 2 : Récit (Sangaride, Atys) : « Écoutons les oiseaux… »
N° 3 : Récit et Air (Sangaride) : « Atys ne connaît point les tourments… »
N° 4 : Récit (Sangaride, Atys) : « Sangaride, ce jour est un grand jour… »
N° 5 : Air (Atys) : « Déchirez ce cœur infidèle… »
N° 6 : Récit et duo (Sangaride, Atys) : « Que n’avez-vous su vous contraindre… »
N° 7 : Annonce pour la descente de Cybèle (Atys) : « La déesse descend... »
N° 8 : Récit (Cybèle, Celœnus) : « Qu’on m’écoute en silence… »
N° 9 : Air (Cybèle) : « Je ressens un plaisir extrême… »
N° 10 : Récit (Cybèle, Atys, Celœnus) : « Atys ne sait pas mon amour… »
N° 11 : Air (Celœnus) : « Je vais posséder Sangaride… »
N° 12 : Air (Atys) : « Quel trouble agite mon cœur… »
N° 13 : Récit (Cybèle, Atys) : « Atys ne craignez rien… »
N° 14 : Récit et air (Cybèle) : « Qu’Atys dans ses respects… »
N° 15 : Prélude
N° 16 : Duo (Sangaride, Atys) : « Jurons de nous aimer… »
N° 17 : Récit (Sangaride, Cybèle, Atys, Celœnus) : « Perfide Atys… »
N° 18 : Quatuor (Sangaride, Cybèle, Atys, Celœnus) : « Pardonne ô puissante… »
N° 19 Récit (Sangaride, Cybèle, Atys, Celœnus) : « Toi qui porte partout… »
N° 20 : Air (Atys) : « Je veux la suivre… »
N° 21 : Récit (Cybèle, Atys) : « Ô vengeance cruelle… »
L’opera
L’œuvre
Niccolò Piccinni: Atys
Un secolo dopo la prima esecuzione di Atys, una delle più significative opere di Lully su libretto di Quinault (1676), il pubblico parigino ritrova questo eroe tragico aggiornato al gusto
del momento. Se l’opera prediletta di Luigi XIV aveva già conosciuto nel 1753 importanti revisioni per poter essere ascoltata
all’opera, nel 1780 viene invece completamente “rimusicata”
dalla penna dell’italiano Piccinni e adattata da Marmontel (che
nello specifico riduce di due atti il libretto). Nel momento in
cui giunge al parossismo il conflitto che lo vede contrapposto
a Gluck, Piccinni rivela in Atys una perfetta padronanza dello
stile francese (in particolare nella scena del sogno dell’atto II)
con l’aggiunta di tocchi italianeggianti. Le sette arie a lui concesse pongono necessariamente Atys al centro dell’attenzione,
ma particolarmente apprezzati dal pubblico furono anche i suoi
duetti con Sangaride, come pure l’aria di Cybèle alla fine del secondo atto e il quartetto del terzo atto. Tuttavia il finale dell’opera in cui Atys si dà la morte sulla scena – dopo aver capito
che sotto l’influsso di un sortilegio lanciato da Cybèle ha ucciso
l’amata – scandalizzò l’uditorio e mise a repentaglio il successo
della produzione del 1780 (che scomparve dal cartellone dopo
otto rappresentazioni). Questa conclusione cruenta, probabilmente troppo in anticipo sui tempi, contrastava con la rappresentazione metaforica che ne dava l’opera primigenia di Lully e
Quinault. Piccinni e Marmontel dovettero rimaneggiare l’opera
e nel 1783 ne rappresentarono una versione a lieto fine che
consentì ad Atys di rimanere a lungo nel repertorio dell’Opéra
(oltre cinquanta rappresentazioni fino al 1792).
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Il compositore
Le compositeur
Niccolò Piccinni : Atys
Un siècle après la création d’Atys, l’une des œuvres majeures
de Lully sur un livret de Quinault en 1676, le public parisien retrouve ce héros tragique mis au goût du jour. Si l’ouvrage chéri
de Louis XIV avait déjà connu en 1753 de sérieuses révisions pour
être entendu à l’opéra, il est entièrement « remusiqué » en 1780
sous la plume de l’italien Piccinni et adapté par Marmontel (qui
réduit notamment le livret de deux actes). Alors que le conflit qui
l’oppose à Gluck atteint son paroxysme, Piccinni montre dans
Atys sa parfaite maîtrise du style français – notamment dans
la scène du rêve de l’acte II – auquel il intègre des touches italianisantes. Les sept airs octroyés au personnage d’Atys le placent
immanquablement au centre de l’attention, mais ses duos avec
Sangaride, ainsi que l’air de Cybèle à la fin du deuxième acte et
le quatuor du troisième acte, furent également très appréciés par
le public. Cependant, la fin de l’œuvre, où Atys se donne la mort
sur scène après avoir réalisé qu’il a – sous l’empire d’un sort jeté
par Cybèle – tué sa bien-aimée Sangaride, choqua l’auditoire et
mit en péril le succès de la production de 1780 (qui disparut de
l’affiche après huit représentations). Cette fin sanglante, sans
doute trop en avance sur son temps, tranchait avec la représentation métaphorique qu’en donnait l’œuvre initiale de Lully et
Quinault. Piccinni et Marmontel durent ainsi remanier l’opéra
et présentèrent, en 1783, une version dont la fin heureuse lui
permit de maintenir sa place au répertoire de l’Opéra (plus de
cinquante représentations jusqu’en 1792).
Niccolò Piccinni (1728-1800)
Nato a Bari, Piccinni studia al conservatorio di Napoli con
Leo e Durante. La sua prima opera, Le donne dispettose, viene
rappresentata nel 1754. Seguiranno una cinquantina di opere
lungo l’intero arco della sua carriera, soprattutto buffe, ma
anche serie, nonché più brevi intermezzi. Nel 1758 Piccinni si
trasferisce a Roma, dove ottiene grande successo con La buona
figliola (1760). La rivalità con Anfossi lo induce tuttavia a ripartire per Napoli. Nel 1776 la regina Maria Antonietta lo richiede
come professore. Si reca dunque a Parigi, dove diventa anche
direttore del Théâtre-Italien. Comporrà una dozzina di opere
in francese, tra cui cinque tragédies lyriques; la prima di esse,
Roland, viene rappresentata all’Opéra nel 1778. Come riformatore dell’opera, Gluck vi ha fatto da poco allestire Armide. Una
querelle contrappone allora i due compositori, querelle detta
“dei gluckiani e dei piccinniani”. Le loro rispettive Iphigénie
en Tauride offrono abbondante materiale ai teorici e ai letterati, nella tradizione della “Querelle des bouffons” divampata
un quarto di secolo prima. Piccinni viene poi contrapposto a
Sacchini, sul quale trionfa con Didon (1783). In seguito alla Rivoluzione, verso il 1790 le difficoltà si accumulano. Il musicista
fa ritorno a Napoli, quindi si reca a Venezia, dove rappresenta
La Griselda (1793). Tornato a Parigi nel 1798, viene nominato
ispettore dell’insegnamento del Conservatorio. Oltre alle opere,
il catalogo di Piccinni include partiture per clavicembalo e composizioni religiose con coro.
Niccolò Piccinni (1728-1800)
Né à Bari en Italie, Piccinni étudie au Conservatoire de Naples
avec Leo et Durante. Son premier opéra, Le Donne dispettose,
est donné en 1754. Une cinquantaine d’ouvrages suivront tout
au long de sa carrière, des opere buffe surtout, des opere serie
également, ainsi que de plus brefs intermezzi. En 1758, Piccinni
s’installe à Rome, où il connaît un grand succès avec La Buona
figliola (1760). Sa rivalité avec Anfossi le conduit toutefois à partir
pour Naples. En 1776, la reine Marie-Antoinette le demande pour
professeur. Il se rend donc à Paris, où il devient également directeur du Théâtre-Italien. Il composera une douzaine d’ouvrages en
français, dont cinq « tragédies lyriques » ; la première d’entre elles,
Roland, est donnée à l’Opéra en 1778. En réformateur de l’opéra,
Gluck vient d’y faire représenter Armide. Une querelle oppose
alors les deux compositeurs, querelle dite « des gluckistes et des
piccinistes ». Leurs Iphigénie en Tauride respectives donnent du
grain à moudre aux théoriciens et littérateurs, dans le sillage de
la « Querelle des bouffons », survenue un quart de siècle auparavant. Piccinni est ensuite opposé à Sacchini, dont il triomphe avec
Didon (1783). Suite à la Révolution, vers 1790 les difficultés s’accumulent. Le musicien retourne à Naples, puis se rend à Venise, où il
donne La Griselda (1793). Revenu à Paris en 1798, il y est nommé
inspecteur de l’enseignement du Conservatoire. Outre ses opéras,
le catalogue de Piccinni comprend quelques partitions pour clavecin et des pièces religieuses avec chœur.
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Il testo
Le texte
Niccolò Piccinni: Atys
Tragédie lyrique en trois actes
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Rappresentata, per la prima volta, dall’Académie royale de
musique, il martedì 22 febbraio 1780.
Il poema è di Quinault. La musica è di Messer Piccinni.
Représentée, pour la premiere fois, par l’Académie royale de
musique, le mardi 22 février 1780.
Le poème est de Quinault. La musique est de M. Piccinni.
La scena rappresenta un fiorente paesaggio, in fondo al quale si
vede il Monte Ida, e dinnanzi il peristilio del Tempio di Cybèle.
Le théâtre représente un riche paysage, au fond duquel on
voit le Mont Ida, et en avant, le péristyle du Temple de Cybèle.
ATYS, solo
Amanti che vi dolete, fin troppo felici siete.
Il mio cuore, tra tutti, è il più innamorato;
E, prossimo a spirare, ridotto sono a fingere.
Ah, qual aspro tormento
Morir d’amore senza poter dolersi!
Amanti che vi dolete, fin troppo felici siete.
ATYS, seul
Amants, qui vous plaignez, vous êtes trop heureux.
Mon cœur, de tous les cœurs, est le plus amoureux ;
Et tout près d’expirer, je suis réduit à feindre.
Que c’est un tourment rigoureux,
De mourir d’amour sans se plaindre !
Amants, qui vous plaignez, vous êtes trop heureux.
Aria
Arso da una fiamma
Che cagiona la mia infelicità,
Debbo nell’animo
Celare il dolore mio.
Spirare debbo,
Vittima della sorte,
Senza neppure osar dire
Chi è cagione della mia morte.
Tra l’allegria
Air
Brûlé d’une flamme
Qui fait mon malheur,
Il faut dans mon âme
Cacher ma douleur.
Il faut que j’expire,
Victime du sort,
Sans même oser dire
Qui cause ma mort.
Parmi l’allégresse
D’un popolo adunato,
Confuso e turbato,
Da quale tristezza
Son io gravato!
Arso da una fiamma &c.
Il dolore mio mi tradisce; e qualcuno può udirmi.
(Appare Sangaride)
D’un peuple assemblé ;
Confus et troublé,
De quelle tristesse
Je suis accablé !
Brulé d’une flamme, etc.
Ma douleur me trahit ; et quelqu’un peut m’entendre.
(Sangaride paraît)
SANGARIDE
Ascoltiamo gli uccelli di questi boschi circostanti:
Colmano il canto loro d’una dolcezza nuova.
Paiono, in questo bel giorno,
Parlare di Cybèle soltanto.
SANGARIDE
Écoutons les oiseaux de ces bois d’alentour :
Ils remplissent leur chant d’une douceur nouvelle.
On dirait que dans ce beau jour,
Ils ne parlent que de Cybèle.
ATYS
Se li ascoltate, parleranno d’amore.
Un temibile re,
Innamorato, degno d’esser amato,
Diventa il vostro sposo;
Tutto per voi deve parlare d’amore.
ATYS
Si vous les écoutez, ils parleront d’amour.
Un roi redoutable,
Amoureux, aimable,
Devient votre époux ;
Tout doit parler d’amour pour vous.
SANGARIDE
Sì, della mia vittoria debbo compiacermi.
Quand’è l’Amore a regnare, v’è bene più grande?
Voi invece, Atys, non amate alcuna,
E ne menate vanto.
Così, alle più toccanti grazie,
Opponete un’invincibile indifferenza?
SANGARIDE
Oui, je dois chérir ma victoire.
Quand l’Amour fait régner, est-il un plus grand bien ?
Pour vous, Atys, vous n’aimez rien,
Et vous en faites gloire.
Ainsi, vous opposez aux plus touchants appas,
Une indifférence invincible ?
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ATYS
No, voi non mi conoscete.
Mi vieto d’amare per quanto sia possibile.
Se per disgrazia un giorno amassi,
Conosco bene il mio cuore!
Fin troppo sensibile sarebbe.
Ma ora ognuno deve raccogliersi attorno a voi.
Cybèle potrebbe coglierci di sorpresa.
(Atys esce)
ATYS
Non, vous ne me connaissez pas.
Je me défends d’aimer autant qu’il est possible.
Si j’aimais un jour par malheur,
Je connais bien mon cœur !
Il serait trop sensible.
Mais il faut que chacun se rende auprès de vous.
Cybèle pourrait nous surprendre.
(Atys sort)
Atys, per il quale solo respiro!
V’è destino più crudele? Etc.
(Atys riappare abbigliato per la cerimonia)
Atys, pour qui seul je respire !
Est-il un destin plus cruel ? Etc.
(Atys reparaît habillé pour la cérémonie)
ATYS
Sangaride, questo è un gran giorno per voi!
ATYS
Sangaride, ce jour est un grand jour pour vous !
SANGARIDE
Guidiamo entrambi la festa di Cybèle:
Tra noi pari è l’onore.
SANGARIDE
Nous ordonnons tous deux la fête de Cybèle :
L’honneur est égal entre nous.
SANGARIDE
Atys non conosce i tormenti d’amore;
Atys è fin troppo felice!
Il suo cuore tranquillo
Fugge l’Amore e le sue grazie teme.
Lo so, l’accetto; voglio, se sia possibile,
Ch’egli sia ancor più insensibile.
Se potesse amarmi, ahimè, quale sarebbe mai la mia sorte?
È la fortuna mia più grande che Atys non mi ami.
Che Atys non mi ami! O inflessibile dovere!
SANGARIDE
Atys ne connaît point les tourments amoureux ;
Atys est trop heureux !
Son cœur paisible
Fuit l’amour, et craint ses appas.
Je le sais, j’y consens ; je veux, s’il est possible,
Qu’il soit encor plus insensible.
S’il me pouvait aimer, que deviendrais-je, hélas ?
C’est mon plus grand bonheur, qu’Atys ne m’aime pas.
Qu’Atys ne m’aime pas ! Ô devoir inflexible !
ATYS
In questo stesso giorno, un gran re dev’essere vostro sposo...
Mai vi vidi così lieta e bella.
Qual dolce sorte avrà il re!
ATYS
Ce jour même, un grand roi doit être votre époux…
Je ne vous vis jamais si contente et si belle.
Que le sort du roi sera doux !
SANGARIDE
L’indifferente Atys non ne sarà geloso.
SANGARIDE
L’indifférent Atys n’en sera point jaloux.
Aria
V’è destino più crudele?
Ah! Chi mai fu più da compatire?
Malia d’un reciproco amore,
Mi vedo costretta a temervi.
Il cuore di Atys è l’unico bene
Al quale in segreto il mio cuore aspiri;
Adoro Atys, e desidero
Che mai Atys ami alcuna!
Air
Est-il un destin plus cruel ?
Ah ! Qui fut jamais plus à plaindre ?
Charme d’un amour mutuel,
Je me vois réduite à vous craindre.
Le cœur d’Atys est le seul bien
Où mon cœur en secret aspire ;
J’adore Atys, et je désire
Que jamais Atys n’aime rien !
ATYS
Vivete entrambi lieti; è il mio più caro desiderio.
Ho affrettato i vostri imenei, ho servito il vostro amore;
Ma, infine, questo gran giorno, il più bello tra i giorni vostri,
L’ultimo sarà della mia vita.
ATYS
Vivez tous deux contents : c’est ma plus chère envie.
J’ai pressé votre hymen, j’ai servi vos amours ;
Mais enfin ce grand jour, le plus beau de vos jours,
Sera le dernier de ma vie.
SANGARIDE
O Numi!
SANGARIDE
Ô Dieux !
ATYS
A voi sola voglio rivelare
Il segreto sconforto a cui l’animo mio s’abbandona.
ATYS
Ce n’est qu’à vous que je veux révéler
Le secret désespoir où mon âme se livre.
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Fin troppo ho saputo fingere; ora è tempo di parlare.
Chi oramai non ha che un attimo da vivere,
Nulla più ha da dissimulare.
Je n’ai que trop su feindre ; il est temps de parler.
Qui n’a plus qu’un moment à vivre,
N’a plus rien à dissimuler.
SANGARIDE
Fremo; il mio timore è estremo.
Atys, per quale sciagura dovete perire?
SANGARIDE
Je frémis ; ma crainte est extrême.
Atys, par quel malheur faut-il vous voir périr ?
ATYS
Voi stessa mi condannerete,
E morire mi lascerete.
ATYS
Vous me condamnerez vous-même,
Et vous me laisserez mourir.
SANGARIDE
Armerò, se necessario, tutto il potere supremo.
SANGARIDE
J’armerai, s’il le faut, tout le pouvoir suprême.
ATYS
No, nulla può soccorrermi.
Per voi muoio d’amore; guarirne non potrei.
ATYS
Non, rien ne peut me secourir.
Je meurs d’amour pour vous ; je n’en saurais guérir.
SANGARIDE
Come! Voi?...
SANGARIDE
Quoi ! Vous ?...
ATYS
È fin troppo vero.
ATYS
Il est trop vrai.
SANGARIDE
Voi mi amate!
SANGARIDE
Vous m’aimez !
ATYS
Io vi amo.
Voi stessa mi condannerete,
ATYS
Je vous aime.
Vous me condamnerez vous-même,
E morire mi lascerete.
Merito d’essere punito:
Offendo un generoso rivale,
Che con mille benefici ha prevenuto ogni mio voto.
Ma invano l’offendo; voi gli rendete giustizia.
Ah! Qual crudele supplizio
Ammettere che un rivale è degno d’essere felice!
Et vous me laisserez mourir.
J’ai mérité qu’on me punisse :
J’offense un rival généreux,
Qui par mille bienfaits a prévenu mes vœux.
Mais je l’offense en vain ; vous lui rendez justice.
Ah ! Que c’est un cruel supplice,
D’avouer qu’un rival est digne d’être heureux !
Aria
Straziate questo cuore infedele!
Vendicate i diritti dell’amicizia.
D’essa mi sento fin troppo indegno,
Per esser degno di pietà.
Air
Déchirez ce cœur infidèle ;
Vengez les droits de l’amitié.
Je me sens trop indigne d’elle,
Pour être digne de pitié.
SANGARIDE
Perché non avete saputo dominarvi!
O Numi!
SANGARIDE
Que n’avez-vous su vous contraindre !
Ô Dieux !
ATYS
Voi sospirate! Vedo le vostre lacrime colare!
D’un infelice amore compatite le sofferenze?
ATYS
Vous soupirez ! Je vois couler vos pleurs !
D’un malheureux amour plaignez-vous les douleurs ?
SANGARIDE
Atys, come sareste da compatire,
Se l’intera vostra disgrazia conosceste!
SANGARIDE
Atys, que vous seriez à plaindre,
Si vous saviez tous vos malheurs !
ATYS
Se vi perdo e muoio,
Che altro ancora posso temere?
ATYS
Si je vous perds, et si je meurs,
Que puis-je encore avoir à craindre ?
SANGARIDE
Poca cosa è perdere in me quel che vi ha ammaliato:
Voi mi perdete, Atys; e siete amato.
SANGARIDE
C’est peu de perdre en moi ce qui vous a charmé :
Vous me perdez, Atys ; et vous êtes aimé.
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ATYS
Amato! Che cosa sento, o Cielo! Qual gradita confessione!
ATYS
Aimé ! Qu’entends-je, ô Ciel ! Quel aveu favorable !
ATYS
No, crudele.
ATYS
Non, cruelle.
SANGARIDE
Vi renderà ancor più miserevole.
SANGARIDE
Vous en serez plus misérable.
ATYS
È vero, più atroce diverrà l’infelicità mia.
La felicità che perdo, la mia rabbia dovrà addoppiare;
Ma non importa, amatemi ancor più, se possibile,
Quand’anche dovessi morire cento volte più infelice.
ATYS
Il est vrai, mon malheur en sera plus affreux.
Le bonheur que je perds doit redoubler ma rage ;
Mais n’importe : aimez-moi, s’il se peut, davantage,
Quand j’en devrais mourir cent fois plus malheureux.
SANGARIDE
Vivete, siate fedele;
Ma vivete senza vedermi.
SANGARIDE
Vivez, soyez fidèle ;
Mais vivez sans me voir.
ATYS
Ah! Credete possibile
Vivere senza speranza?
ATYS
Ah ! Croyez-vous possible
De vivre sans espoir ?
SANGARIDE
Se cercate la morte, dovrò seguirvi.
Vivete: è l’ amore mio che ve l’impone.
SANGARIDE
Si vous cherchez la mort, il faut que je vous suive.
Vivez : c’est mon amour qui vous en fait la loi.
SANGARIDE
Ah! Qual orribile supplizio
Amarsi senza speranza!
SANGARIDE
Ah ! Quel supplice horrible,
De s’aimer sans espoir !
ATYS
E come, e perché
Volete ch’io viva,
Se voi non vivete per me?
ATYS
Et comment, et pourquoi
Voulez-vous que je vive,
Si vous ne vivez pas pour moi ?
Duetto
ATYS
Ahimè! Se alla mia pena
Una vana speranza
Unisse il dolce suo errore!...
Ma nulla ne allevia l’orrore.
Duo
ATYS
Hélas ! Si, dans ma peine,
Une espérance vaine
Mêlait sa douce erreur ! ...
Mais rien n’en soulage l’horreur.
Assieme
Cielo! Senza il vostro aiuto,
Esiste fermezza
Pari alle nostre sventure?
O Cielo, che vedi il nostro pianto,
Esiste fermezza
Pari alle nostre sventure?
Ensemble
Ciel ! Sans ton assistance,
Est-il une constance
Égale à nos malheurs ?
Ô Ciel, qui voit nos pleurs,
Est-il une constance
Égale à nos malheurs ?
SANGARIDE
Atys, voi che adoro,
Ancor più non opprimete,
Con nuovi tormenti,
Un cuore che condivide i vostri mali.
Lasciatemi.
SANGARIDE
Atys, vous que j’adore,
N’accablez pas encore,
Par des tourments nouveaux,
Un cœur qui partage vos maux.
Laissez-moi.
ATYS
Ahimè! Quant’è grande la mia pena!
Vana è ogni speranza.
No, nulla mitiga i miei mali.
ATYS
Hélas ! Quelle est ma peine !
Toute espérance est vaine.
Non, rien n’adoucit mes maux.
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SANGARIDE
Atys, voi che adoro,
Ancor più non opprimete,
Con nuovi tormenti,
Un cuore che prova i vostri mali.
Lasciatemi.
SANGARIDE
Atys, vous que j’adore,
N’accablez pas encore,
Par des tourments nouveaux,
Un cœur qui sent vos maux.
Laissez-moi.
Celœnus, il cielo vi fece re;
Il possente Dio dei flutti vi diede i natali;
È per voi bastevole gloria e potenza.
Voglio forgiare un destino che a me sola sia dovuto.
Credo di vedere in Atys un fedele ministro;
È Atys colui che scegliere voglio.
Celœnus, le ciel vous fit roi ;
Le puissant Dieu des flots vous donna la naissance ;
C’est bien assez pour vous de gloire et de puissance.
Je veux faire un destin qui ne soit dû qu’à moi.
Je crois voir, dans Atys, un ministre fidèle ;
C’est Atys que je veux choisir.
ATYS
No, crudele!
ATYS
Non, cruelle.
SANGARIDE
Vivete, siate fedele;
Ma vivete senza vedermi.
SANGARIDE
Vivez, soyez fidèle ;
Mais vivez sans me voir.
ATYS
Che cosa chiedete, crudele,
A un cuore disperato?
ATYS
Que voulez-vous, cruelle,
D’un cœur au désespoir ?
Assieme
Esiste fermezza? etc.
Ensemble
Est-il une constance, etc.
CELŒNUS
Amo Atys; e vedo con piacere la sua gloria.
Nulla potrà turbare il suo zelo.
Per esservi fedele, il suo cuore
Fino a questo giorno libero s’è serbato.
Per Cybèle è necessario tutto un cuore;
A stento tutto il mio all’Amore può bastare.
(Al popolo)
Celebrate la gloria immortale
Del sacrificante scelto da Cybèle.
Che Atys ci dispensi le sue leggi.
CELŒNUS
J’aime Atys ; et je vois sa gloire avec plaisir.
Rien ne pourra troubler son zèle.
Son cœur, pour vous être fidèle,
S’est réservé jusqu’à ce jour.
Il faut tout un cœur pour Cybèle ;
À peine tout le mien peut suffire à l’amour.
(Au peuple)
Célébrez la gloire immortelle
Du sacrificateur dont Cybèle a fait choix.
Qu’Atys nous dispense ses lois.
ATYS
La dea scende. Andiamole incontro.
(Cybèle appare con il suo seguito)
ATYS
La déesse descend. Allons au-devant d’elle.
(Cybèle paraît avec sa suite)
La scena cambia e rappresenta il vestibolo del palazzo del sommo sacerdote di Cybèle.
Le théâtre change et représente le vestibule du palais du
grand-prêtre de Cybèle.
CYBÈLE
Che in silenzio mi si ascolti; e ognuno riverisca
Il sacrificante che ora sceglierò.
Attraverso la sua voce io vi parlerò;
I voti ch’egli mi offrirà saranno certi di piacermi.
CYBÈLE
Qu’on m’écoute en silence ; et que chacun révère
Le sacrificateur dont je vais faire choix.
Je vous parlerai par sa voix ;
Les vœux qu’il m’offrira seront sûrs de me plaire.
CYBÈLE, sola
Provo un estremo piacere
Nel rivedere questi luoghi ameni.
Ove mai si può star meglio
Che nei luoghi ove si vede colui che si ama?
CYBÈLE, seule
Je ressens un plaisir extrême
À revoir ces aimables lieux.
Où peut-on jamais être mieux,
Qu’aux lieux où l’on voit ce qu’on aime ?
~
~
15
16
Atys non conosce il mio amore;
Con un mezzo nuovo intendo renderlo edotto...
Celœnus con lui s’avvicina; allontaniamoci.
(Esce)
Atys ne sait pas mon amour ;
Par un moyen nouveau je prétends l’en instruire…
Celœnus avec lui s’avance ; éloignons-nous.
(Elle sort)
CELŒNUS
Sangaride piange! ... A te ella apre l’animo suo;
Non vi scorgi qualche segreta fiamma?
Qualche nascosto rivale?
CELŒNUS
Sangaride gémit ! ... Elle t’ouvre son âme ;
N’y découvres-tu point quelque secrète flamme ?
Quelque rival caché ?
ATYS
Signore, che dite?
ATYS
Seigneur, que dites-vous ?
CELŒNUS
Il solo nome di rivale accende la mia ira.
Atys, rassicurami; accetto di crederti.
Il cuore suo voglio avere,
Dimmi se esso è in mio potere.
CELŒNUS
Le seul nom de rival allume mon courroux.
Atys, rassure-moi ; je consens à te croire.
C’est son cœur que je veux avoir
Dis-moi s’il est en mon pouvoir.
ATYS
Il suo cuore con premura segue il dovere e la gloria;
E per voi la gloria e il dovere avete.
ATYS
Son cœur suit avec soin le devoir et la gloire ;
Et vous avez pour vous la gloire et le devoir.
CELŒNUS
Sto per possedere Sangaride!
Ah! Chi mai fu più felice?
La sua bocca timida e innocente
S’è degnata di rispondere ai miei voti.
Nei suoi occhi ho letto il mio destino;
CELŒNUS
Je vais posséder Sangaride !
Ah ! Qui fut jamais plus heureux ?
Sa bouche innocente et timide
A daigné répondre à mes vœux.
J’ai lu mon destin dans ses yeux ;
Un sospiro ha tradito l’animo suo.
In questo delizioso momento,
Ho sentito raddoppiare la mia fiamma;
Nei suoi sguardi ho visto i cieli.
Sto per possedere Sangaride! Etc.
(Esce)
Un soupir a trahi son âme.
Dans ce moment délicieux,
J’ai senti redoubler ma flamme ;
Dans ses regards j’ai vu les cieux.
Je vais posséder Sangaride ! Etc.
(Il sort)
ATYS solo, con agitazione
Quale scompiglio agita il mio cuore?
Quanti nemici raduna!
Come l’una dall’altra divergono
L’innocenza e la felicità!
Quale scompiglio agita il mio cuore?
Quanti nemici raduna!
Non potrò assieme unire
L’innocenza e la felicità?
A quale delle due rinunciare?
Voglio scegliere, e tremo,
Sì tremo a pronunciarmi.
(Appare Cybèle)
ATYS seul, avec agitation
Quel trouble agite mon cœur ?
Que d’ennemis il rassemble !
Quel divorce fait ensemble
L’innocence et le bonheur !
Quel trouble agite mon cœur ?
Que d’ennemis il rassemble !
Ne pourrai-je unir ensemble
L’innocence et le bonheur ?
Au quel des deux renoncer ?
Je veux choisir, et je tremble,
Oui, je tremble à prononcer.
(Cybèle paraît)
CYBÈLE
Atys, non abbiate timore alcuno; Cybèle è in questi luoghi.
CYBÈLE
Atys, ne craignez rien ; Cybèle est dans ces lieux.
ATYS, turbato
Perdonate il turbamento a cui il mio cuore s’abbandona.
ATYS, troublé
Pardonnez au désordre où mon cœur s’abandonne.
CYBÈLE
Non dubitate; la vostra gloria conoscete,
E senz’ambagi rispondetemi.
Io vi chiedo un cuore che da se stesso dipenda.
CYBÈLE
N’en doutez pas ; connaissez votre gloire,
Et répondez-moi sans détour.
Je vous demande un cœur qui dépend de lui-même.
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ATYS
Servirvi con zelo è il dovere mio supremo.
ATYS
Vous servir avec zèle est mon devoir suprême.
CYBÈLE
Lo zelo non è amore,
E gli dei son ancor più lusingati di essere amati.
(Atys esce precipitosamente)
CYBÈLE
Le zèle n’est pas de l’amour ;
Et les dieux sont encor plus flattés qu’on les aime.
(Atys sort avec précipitation)
CYBÈLE, sola
Quanta indifferenza Atys unisce al suo rispetto! ...
No, egli non mi ama.
L’Amore vuole amore: ogni altro premio l’offende;
E spesso gratitudine e rispetto
La scusa sono dei cuori ingrati...
Tremate, ingrati, a tradirmi.
Io so tanto odiare
Quanto amare.
Io stessa vi osserverò;
E non sperate d’accecarmi.
Qual nero progetto il mio cuore partorisce!
Qual orribile pena inventa!
Atys, quanto ora piangerai!
Ah! La mia vendetta mi spaventa:
Non vi posso pensare senza fremere.
Tremate etc.
(Esce)
CYBÈLE, seule
Qu’Atys dans ses respects mêle d’indifférence ! ...
Non, il ne m’aime pas.
L’Amour veut de l’amour : tout autre prix l’offense ;
Et souvent le respect et la reconnaissance
Sont l’excuse des cœurs ingrats…
Tremblez ingrats, de me trahir.
Je sais haïr
Autant que j’aime.
Je vous observerai moi-même ;
Et n’espérez pas m’éblouir.
Quel noir projet mon cœur enfante !
Quelle horrible peine il invente !
Atys, combien tu vas gémir !
Ah ! Ma vengeance m’épouvante :
Je n’y puis penser sans frémir.
Tremblez, etc.
(Elle sort)
ATYS e SANGARIDE appaiono
ATYS et SANGARIDE paraissent
Duetto
Giuriamo d’amarci sempre,
Di vivere o morire assieme.
Non per me io tremo,
No! Solo per i giorni vostri temo.
Giuriamo d’amarci sempre,
Di vivere o morire assieme.
Tiranni crudeli, gelosi tiranni!
Ahimè, perché separate
Due cuori che un così dolce nodo lega?
Giuriamo etc.
Duo
Jurons de nous aimer toujours,
De vivre ou de mourir ensemble.
Ce n’est pas pour moi que je tremble,
Non ! Je ne crains que pour vos jours.
Jurons de nous aimer toujours,
De vivre ou de mourir ensemble.
Tyrans cruels, tyrans jaloux !
Hélas ! Pourquoi séparez-vous
Deux cœurs qu’un nœud si doux rassemble ?
Jurons, etc.
CYBÈLE (prima di apparire)
Perfido Atys!
CYBÈLE (avant de paraître)
Perfide Atys !
ATYS
Sento Cybèle!
Siamo traditi. Ah! Lungi da lei
Fuggiamo, se v’è tempo; scampiamo la sua ira.
(Escono precipitosamente)
ATYS
J’entends Cybèle !
Nous sommes trahis. Ah ! Loin d’elle,
Fuyons, s’il en est temps ; évitons son courroux.
(Ils sortent précipitamment)
CYBÈLE (prontamente apparendo, seguita da Celœnus)
Sì, Celœnus, Atys adora Sangaride.
CYBÈLE (vivement en paraissant, suivie de Celœnus)
Oui, Celœnus, Atys adore Sangaride.
CELŒNUS
Atys l’adora! Ah! Perfido!
CELŒNUS
Atys l’adore ! Ah ! Le perfide !
CYBÈLE
Qui, in questi luoghi ameni,
S’era ritirato, solo, con colei che ama;
Qui, celata ai loro occhi,
Testimone sono stata del loro estremo amore.
CYBÈLE
Ici, dans ces aimables lieux,
Il s’était retiré, seul avec ce qu’il aime ;
Je m’y suis cachée à leurs yeux.
Je viens d’être témoin de leur amour extrême.
19
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CELŒNUS
O Cielo! Atys piacerebbe agli occhi che mi hanno ammaliato!
CELŒNUS
Ô Ciel ! Atys plairait aux yeux qui m’ont charmé !
CYBÈLE
E dubitar potete che Atys non sia amato?
CYBÈLE
Et pouvez-vous douter qu’Atys ne soit aimé ?
CELŒNUS
La morte è per Atys lieve pena.
CELŒNUS
La mort est pour Atys une peine légère.
CYBÈLE
Che qui siano condotti.
(A Celœnus)
Credete alla mia collera,
A punirli il cuor mio è sufficientemente impegnato:
Tosto sarete fin troppo vendicato.
CYBÈLE
Qu’on les amène ici.
(À Cœlenus)
Croyez-en ma colère,
Mon cœur à les punir est assez engagé :
Bientôt vous serez trop vengé.
CELŒNUS
Risparmiate Sangaride.
CELŒNUS
Épargnez Sangaride.
CYBÈLE
Risparmiare la mia rivale!
Ella ha cagionato l’infelicità mia e quella di Atys;
I suoi occhi hanno acceso il fuoco ch’egli ha sentito;
La sua colpevole beltà m’è fin troppo fatale!
CYBÈLE
Épargner ma rivale !
Elle a fait mon malheur et le malheur d’Atys ;
Ses yeux ont allumé les feux qu’il a sentis ;
Sa coupable beauté ne m’est que trop fatale !
SANGARIDE e ATYS, sono condotti sulla scena.
Come! La Terra e il Cielo contro noi di sono armati!
SANGARIDE et ATYS, sont amenés sur la scène
Quoi ! La Terre et le Ciel contre nous sont armés !
CYBÈLE (ironicamente)
Venite, felici amanti, acciocché veniate uniti.
CYBÈLE (ironiquement)
Venez, heureux amants, venez, qu’on vous unisse.
ATYS e SANGARIDE
Tollererete che veniamo puniti?
Più non rammentate di averci amati?
ATYS et SANGARIDE
Souffrirez-vous qu’on nous punisse ?
Ne vous souvient-il plus de nous avoir aimés ?
Quartetto
ATYS
Perdonate, o possente immortale!
Quatuor
ATYS
Pardonnez, ô puissante immortelle !
CYBÈLE
No, giammai, no! Coppia ingrata e ribelle.
CYBÈLE
Non, jamais, non ! Couple ingrat et rebelle.
CELŒNUS, a parte
Mio malgrado, amo ancora l’infedele.
CELŒNUS, à part
Malgré moi, j’aime encor l’infidèle.
SANGARIDE
Ahimè! Non fosse per me, Atys
Vi avrebbe serbato fedeltà.
SANGARIDE
Hélas ! Atys, sans moi,
Vous eût gardé sa foi.
CYBÈLE, a Celœnus
Ella ha saputo piacere; è fin troppo colpevole.
CYBÈLE, à Celœnus
Elle a su plaire ; elle est trop criminelle.
ATYS
La colpa tua è d’esser bella.
ATYS
Ton crime est d’être belle.
CELŒNUS, a parte
Ella è ancor più bella.
CELŒNUS, à part
Elle est encor plus belle.
SANGARIDE
Ahimè! Qual eccessivo rigore!
SANGARIDE
Hélas ! Quel excès de rigueur !
21
Assieme
ATYS, SANGARIDE.
Ah, qual atroce supplizio,
Sento condannare il mio cuore!
CYBÈLE
L’uno e l’altra sono complici:
Il mio cuore han trafitto.
CELŒNUS
A qual atroce supplizio
Io l’amo con ardore.
22
}
Ensemble
ATYS, SANGARIDE
Àh, quel affreux supplice,
Je sens livrer mon cœur !
CYBÈLE
L’un et l’autre est complice :
Ils ont percé mon cœur.
CELŒNUS
Ah, quel affreux supplice,
Je l’aime avec ardeur.
}
SANGARIDE, ad Atys
Cagione son della tua sventura.
SANGARIDE, à Atys
Je cause ton malheur.
CYBÈLE
Lo sgomento che prova per lei
Raddoppia il mio furore.
CYBÈLE
L’effroi qu’il sent pour elle
Redouble ma fureur.
CELŒNUS, a parte
Tremo, ahimè, per lei.
Cybèle è in preda alla furore.
CELŒNUS, à part
Je tremble, hélas pour elle.
Cybèle est en fureur.
ATYS
O Cybèle!
ATYS
Ô Cybèle !
ATYS
Perdonate, o possente immortale!
ATYS
Pardonnez, ô puissante immortelle !
CYBÈLE
No, giammai, no! Coppia ingrata e ribelle.
CYBÈLE
Non, jamais, non ! Couple ingrat et rebelle.
CELŒNUS, a parte
Mio malgrado, amo ancora l’infedele.
CELŒNUS, à part
Malgré moi, j’aime encor l’infidèle.
CYBÈLE
Tu l’amavi! Infedele!
CYBÈLE
Tu l’aimais ! Infidèle !
SANGARIDE
Ahimè! Non fosse per me, Atys
Vi avrebbe serbato fedeltà.
SANGARIDE
Hélas ! Atys, sans moi,
Vous eût gardé sa foi.
SANGARIDE
Ahimè! Non fosse per me, Atys
Vi avrebbe serbato fedeltà.
SANGARIDE
Hélas ! Atys, sans moi,
Vous eût gardé sa foi.
CYBÈLE
Ella ha saputo piacere; è fin troppo colpevole.
CYBÈLE
Elle a su plaire ; elle est trop criminelle.
ATYS
La colpa tua è d’esser bella.
ATYS, à Sangaride
Ton crime est d’être belle.
CELŒNUS
Ahimè! Verso di me solo
Ella ha mancato.
CELŒNUS
Hélas ! Ce n’est qu’à moi
Qu’elle a manqué.
CELŒNUS, a parte
Ella è ancor più bella.
L’infedele!
CELŒNUS, à part
Elle est encor plus belle,
L’infidèle !
CYBÈLE, a Celœnus
Lasciatemi,
Egli mai amò altri che lei.
CYBÈLE, à Celœnus
Laissez-moi !
Jamais il n’aima qu’elle.
23
ATYS, a Sangaride
La colpa tua è d’esser bella;
Cagione son della tua sventura.
ATYS, à Sangaride
Ton crime est d’être belle ;
Je cause ton malheur.
SANGARIDE
M’offro in sacrificio.
SANGARIDE
Je m’offre en sacrifice.
CYBÈLE, a Celœnus
L’uno e l’altra sono complici.
CYBÈLE, à Celœnus
L’un et l’autre est complice.
ATYS
Il sangue mio v’impietosisca.
ATYS
Que mon sang vous fléchisse.
CYBÈLE
Giustizia mi farò.
CYBÈLE
Je me ferai justice.
CELŒNUS
Lasciate alla mia giustizia
Farvi un sacrificio.
CELŒNUS
Laissez à ma justice
Vous faire un sacrifice.
SANGARIDE
Che la morte ci unisca;
Che un medesimo istante ponga fine
Alla mia vita e alla sua sventura.
SANGARIDE
Que la mort nous unisse ;
Qu’un même instant finisse
Ma vie et son malheur.
Assieme
ATYS, SANGARIDE
A qual atroce supplizio
Sento condannare il mio cuore!
Ensemble
ATYS, SANGARIDE
À quel affreux supplice
Je sens livrer mon cœur !
CYBÈLE
Al più atroce supplizio
Han condannato il mio cuore.
24
CELŒNUS
Ahimè! Per mio supplizio
Io l’amo con ardore.
}
CYBÈLE
Au plus affreux supplice
Ils ont livré mon cœur.
CELŒNUS
Hélas ! Pour mon supplice,
Je l’aime avec ardeur.
SANGARIDE
M’offro in sacrificio.
SANGARIDE
Je m’offre en sacrifice.
CYBÈLE, a Celœnus
L’uno e l’altra sono complici.
CYBÈLE, à Celœnus
L’un et l’autre est complice.
ATYS
Non ho complice.
Assieme
ATYS, SANGARIDE
Al più atroce supplizio
Trafiggete questo triste cuore.
CYBÈLE
Al più atroce supplizio
Han condannato il mio cuore.
CELŒNUS
Al più atroce supplizio
Sento condannare il mio cuore!
}
}
ATYS
Je n’ai point de complice.
Ensemble
ATYS, SANGARIDE
À quel affreux supplice
Percez ce triste cœur !
CYBÈLE
Au plus affreux supplice
Ils ont livré mon cœur.
CELŒNUS
Au plus affreux supplice
Je sens livrer mon cœur !
ATYS, CELŒNUS
In nome di tanta malia,
Non punitela.
ATYS, CELŒNUS
Au nom de tant de charmes,
Ne la punissez pas.
SANGARIDE
Concedete alle mie lacrime
La grazia sua e il trapasso mio.
SANGARIDE
Accordez à mes larmes
Sa grâce et mon trépas.
CYBELE
Le vostre doglianze e lacrime
Non m’impietosiranno.
CYBÈLE
Vos plaintes et vos larmes
Ne me fléchiront pas.
}
25
26
SANGARIDE
M’offro in sacrificio,
Prima che Atys perisca.
SANGARIDE
Je m’offre en sacrifice
Avant qu’Atys périsse.
CYBÈLE, a Celœnus
L’uno e l’altra sono complici.
Giustizia mi farò.
CYBÈLE, à Celœnus
L’un et l’autre est complice.
Je me ferai justice.
ATYS
Non ho complice.
Il sangue mio v’impietosisca.
ATYS
Je n’ai point de complice.
Que mon sang vous fléchisse
CELŒNUS
Lasciate alla mia giustizia
Farvi un sacrificio.
CELŒNUS
Laissez à ma justice
Vous faire un sacrifice.
CYBÈLE
Approntiamo il loro supplizio.
CYBÈLE
Apprêtons leur supplice
SANGARIDE
Prima che Atys perisca
Trafiggete questo triste cuore.
SANGARIDE
Avant qu’Atys périsse
Percez ce triste cœur.
ATYS
Se perire debbo,
Affrettate questo lento supplizio.
Trafiggete questo triste cuore.
ATYS
S’il faut que je périsse
Hâtez ce lent supplice
Percez ce triste cœur.
CYBÈLE
Voglio ch’ella perisca.
CYBÈLE
Je veux qu’elle périsse.
CELŒNUS
Prima ch’ella perisca
Trafiggete questo triste cuore.
CELŒNUS
Avant qu’elle ne périsse
Percez ce triste cœur.
CYBÈLE, ad Atys
Il tuo cuore voglio punire.
Tu, che ovunque porti e la rabbia e l’orrore,
Cessa di tormentare le colpevoli ombre;
Vieni, crudele Alecton, esci dagli atri regni,
Ispira al cuore di Atys il barbaro tuo furore.
(Alecton esce dagli Inferi, agita la sua fiaccola su Atys, e scompare)
CYBÈLE, à Atys
Je veux punir ton cœur.
Toi, qui portes partout et la rage et l’horreur,
Cesse de tourmenter les criminelles ombres ;
Viens, cruelle Alecton, sors des royaumes sombres,
Inspire au cœur d’Atys ta barbare fureur.
(Alecton sort des Enfers, agite son flambeau sur Atys, et disparaît)
ATYS
Cielo! Qual vapore mi circonda!
Tutti i miei sensi son turbati; fremo, rabbrividisco,
Tremo e d’un tratto un infernale ardore
Viene il sangue a infiammarmi, il cuore a divorarmi.
Numi! Che vedo? Il Cielo s’arma contro la Terra!
Che scompiglio! Che rumore! Che scoppio di tuono!
Quali profondi abissi sotto i miei passi si sono aperti!
Quanti vani fantasmi dagli Inferi sono usciti !
(A Cybèle, che scambia per Sangaride)
Sangaride, scampate alla morte che vi prepara
Una barbara divinità.
Il vostro pericolo soltanto è cagione del mio terrore.
ATYS
Ciel ! Quelle vapeur m’environne !
Tous mes sens sont troublés ; je frémis, je frissonne,
Je tremble ; et tout à coup une infernale ardeur
Vient enflammer mon sang, et dévorer mon cœur.
Dieux ! Que vois-je ? Le Ciel s’arme contre la terre !
Quel désordre ! Quel bruit ! Quel éclat de tonnerre !
Quels abîmes profonds sous mes pas sont ouverts !
Que de fantômes vains sont sortis des Enfers !
(À Cybèle, qu’il prend pour Sangaride)
Sangaride, fuyez la mort que vous prépare
Une divinité barbare.
C’est votre seul péril qui cause ma terreur.
SANGARIDE
Atys, riconoscete il vostro funesto errore.
SANGARIDE
Atys, reconnaissez votre funeste erreur.
ATYS
Qual mostro vien verso di noi? Qual furore lo guida?
Ah! Rispetta, crudele, l’amata mia Sangaride.
ATYS
Quel monstre vient à nous ? Quelle fureur le guide ?
Ah ! Respecte, cruel, l’aimable Sangaride.
27
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SANGARIDE
Atys, mio caro Atys!
SANGARIDE
Atys, mon cher Atys !
ATYS
Quali atroci grida!
ATYS
Quels hurlements affreux !
CELŒNUS, a Sangaride
Fuggite, salvatevi dalla sua rabbia.
CELŒNUS, à Sangaride
Fuyez, sauvez-vous de sa rage.
ATYS, estraendo il coltello sacro e inseguendo Sangaride
Debbo combattere. Amore, asseconda il mio coraggio.
ATYS, tirant le couteau sacré, et poursuivant Sangaride
Il faut combattre. Amour, seconde mon courage.
CELŒNUS, ad Atys
Fermati, fermati, sventurato.
CELŒNUS, à Atys
Arrête, arrête, malheureux.
SANGARIDE (fuori scena)
Atys!
SANGARIDE (hors du théâtre)
Atys !
TUTTI
O Cielo!
TOUS
Ô Ciel !
SANGARIDE
Muoio.
SANGARIDE
Je meurs.
TUTTI
Atys, Atys stesso
Perire fa colei che ama.
TOUS
Atys, Atys lui-même
Fait périr ce qu’il aime.
CELŒNUS, a Cybèle
Non ho potuto trattenere i suoi furiosi impeti.
Sangaride sotto i nostri occhi spira.
CELŒNUS, à Cybèle
Je n’ai pu retenir ses transports furieux.
Sangaride expire à nos yeux.
ATYS appare, tenendo ancora in mano il coltello sacro intinto di
sangue
Qual gran vittima ho appena immolato!
Sangaride è salva, e per il valore mio.
ATYS paraît, tenant encore à la main le couteau sacré teint de
sang
Que je viens d’immoler une grande victime !
Sangaride est sauvée, et c’est par ma valeur.
CYBÈLE, toccando Atys
Termina la mia vendetta, Atys, conosci il crimine tuo;
E recupera la ragione per sentire la tua infelicità.
CYBÈLE, touchant Atys
Achève ma vengeance, Atys ; connais ton crime ;
Et reprends ta raison, pour sentir ton malheur.
ATYS, tornando alla ragione
Una felice calma succede allo scompiglio del mio cuore.
Sangaride, ninfa ammaliante,
Che ne è di voi? A chi posso rivolgermi?
Divinità onnipotente,
Cybèle, abbiate pietà del nostro tenero amore:
Rendetemi Sangaride; risparmiate i suoi bei giorni.
ATYS, revenant à la raison
Un calme heureux succède au trouble de mon cœur.
Sangaride, nymphe charmante,
Qu’êtes-vous devenue ? Où puis-je avoir recours ?
Divinité toute puissante,
Cybèle, ayez pitié de nos tendres amours :
Rendez-moi Sangaride ; épargnez ses beaux jours.
CYBÈLE, mostrandogli Sangaride morta
Puoi vederla; guarda.
CYBÈLE, lui montrant Sangaride morte
Tu peux la voir ; regarde.
ATYS
Ah! Quale barbarie!
Sangaride ha perduto la vita!
Ah! Quale mano crudele! Ah! Quale cuore disumano? ...
ATYS
Ah ! Quelle barbarie !
Sangaride a perdu la vie !
Ah ! Quelle main cruelle ! Ah ! Quel cœur inhumain ? ...
CYBÈLE
I colpi sotto cui muore sono della tua stessa mano.
CYBÈLE
Les coups dont elle meurt sont de ta propre main.
ATYS
Io! Io avrei immolato la beltà che adoro?
O Cielo! La mia mano ancora insanguinata
È di quest’orribile colpa fin troppo certa testimone.
ATYS
Moi ! J’aurais immolé la beauté que j’adore ! ...
Ô Ciel ! Ma main, sanglante encore,
Est de ce crime horrible un témoin trop certain.
29
30
TUTTI
Atys, Atys stesso
Perire fa colei che ama.
TOUS
Atys, Atys lui-même
Fait périr ce qu’il aime.
ATYS
Come! Sangaride è morta! Atys è il suo carnefice!
Quale vendetta, o Numi! Quale nuovo supplizio!
Quali orrori sono paragonabili
All’eccesso dei mali che sento?
Numi crudeli, numi spietati,
Ma come! Siete onnipotenti
Unicamente per renderci miserevoli?
ATYS
Quoi ! Sangaride est morte ! Atys est son bourreau !
Quelle vengeance, ô Dieux ! Quel supplice nouveau !
Quelles horreurs sont comparables
À l’excès des maux que je sens ?
Dieux cruels, dieux impitoyables,
Eh quoi ! N’êtes-vous tout-puissants
Que pour faire des misérables ?
CYBÈLE
Atys, all’Amore solo puoi imputare...
CYBÈLE
Atys, c’est à l’Amour que tu dois imputer….
ATYS, d’impeto
Barbara! Quale amore, che si premura d’inventare
I più dolorosi mali che la rabbia possa cagionare!
Beato colui che può scampare
La sventura di piacervi!
O Numi! Ingiusti Numi! Perché non siete mortali?
Solo a voi la vendetta dovete riservare?
È troppo, è troppo tollerare la loro crudele potenza.
Cacciamoli da quaggiù, rovesciamo i loro altari...
Come! Sangaride è morta! Atys, Atys stesso
Perire fa colei che ama!
ATYS, avec emportement
Barbare ! Quel amour ! Qui prend soin d’inventer
Les plus sensibles maux que la rage peut faire !
Bienheureux qui peut éviter
Le malheur de vous plaire !
Ô Dieux ! Injustes Dieux ! Que n’êtes vous mortels !
Faut-il que pour vous seuls vous gardiez la vengeance ?
C’est trop, c’est trop souffrir leur cruelle puissance.
Chassons-les d’ici-bas, renversons leurs autels…
Quoi ! Sangaride est morte ! Atys, Atys lui-même
Fait périr ce qu’il aime !
TUTTI
Atys, Atys stesso
Perire fa colei che ama.
TOUS
Atys, Atys lui-même
Fait périr ce qu’il aime.
CYBÈLE
Scostate quel corpo.
CYBÈLE
Écartez cet objet.
ATYS
Crudeli! Non toglietemi
Quel che di tanta grazia rimane.
ATYS
Cruels ! Ne m’ôtez pas
Ce qui reste de tant d’appas.
Aria
Voglio seguirla; l’adoro,
Finanche nell’orrore del trapasso.
Quand’anche ne foste gelosa ancora,
Tra le sue braccia voglio spirare.
Ah! Per pietà, non mi togliete
Quel che di tanta grazia rimane.
È troppo poca per voi, ahimè!
La disperazione che mi divora?
Ah! Per pietà, non mi togliete
Quel che di tanta grazia rimane.
Voglio seguirla &c.
(Atys si colpisce e cade accanto a Sangaride)
Air
Je veux la suivre ; je l’adore,
Jusque dans l’horreur du trépas.
En fussiez-vous jalouse encore,
Je veux expirer dans ses bras.
Ah ! Par pitié, ne m’ôtez pas
Ce qui reste de tant d’appas.
Est-ce trop peu pour vous, hélas !
Du désespoir qui me dévore ?
Ah ! Par pitié, ne m’ôtez pas
Ce qui reste de tant d’appas.
Je veux la suivre, etc.
(Atys se frappe, et tombe à côté de Sangaride)
CYBÈLE
Atys!
O crudele vendetta! O detestabile giorno!
Atys morente vedo!
CYBÈLE
Atys !
Ô vengeance cruelle ! Ô jour que je déteste !
C’est Atys mourant que je vois !
ATYS
Io muoio, l’Amore mi guida
Nella notte del trapasso.
Vado là dove sarà Sangaride,
Disumana! Vado là dove voi non sarete.
ATYS
Je meurs ; l’amour me guide
Dans la nuit du trépas.
Je vais où sera Sangaride,
Inhumaine ! Je vais où vous ne serez pas.
Fine
Fin
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Gli interpreti
Les interprètes
Les Solistes du Cercle de l’Harmonie
Julien Chauvin, primo violino/premier violon – Karine Crocquenoy, violino/violon – Marie Legendre, viola/alto – Emilia Gliozzi, violoncello/violoncelle – Christian Staude, contrabbasso/contrebasse – Tami Krausz, flauto/flûte – Emma Black, oboe/hautbois – Javier
Zafra, fagotto/basson
Alla fine della propria vita, lo Chevalier de Saint George fonda
un’orchestra che battezza Le Cercle de l’Harmonie. Nel 2005 a
Deauville, riprendendo il nome di Le Cercle de l’Harmonie, il
direttore d’orchestra e compositore Jérémie Rhorer, e il violinista Julien Chauvin decidono di riunire attorno a sé i propri
partner musicali d’elezione nell’intento di porsi al servizio
del grande repertorio sinfonico e lirico del tardo Settecento.
Strenui difensori dei più grandi capolavori di Mozart e Haydn,
si sentono naturalmente attratti e appassionati dal repertorio francese, in particolare quello del periodo cruciale che va
dall’Ancien Régime al Primo Impero. Le Cercle de l’Harmonie
è ospite di numerosi festival e istituzioni musicali, e segue
un’attiva politica di registrazioni audiovisive per Virgin Classics
e successivamente per Naïve-Ambroisie. Le Cercle de l’Harmonie
beneficia del sostegno della Fondation Orange, della Fondation
Swiss Life nonché del contributo della Città di Deauville.
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À la fin de sa vie, le chevalier de Saint George fonde un orchestre
qu’il baptise Le Cercle de l’Harmonie. En 2005 à Deauville, en relevant le nom du Cercle de l’Harmonie, Jérémie Rhorer, chef d’orchestre et compositeur, et Julien Chauvin, violoniste, décident de
réunir autour d’eux leurs partenaires de prédilection, afin de servir le grand répertoire symphonique et lyrique de la fin du XVIIIe
siècle. Défendant ardemment les plus grands chefs-d’œuvre de
Mozart et Haydn, ils se sentent naturellement attirés et passionnés par le répertoire français, particulièrement celui d’une période
charnière : celle qui s’étend de l’Ancien Régime au Premier Empire.
Le Cercle de l’Harmonie est l’invité de nombreux festivals et institutions musicales, et mène une active politique d’enregistrements
audiovisuels pour Virgin classics puis pour Naïve-Ambroisie. Le
Cercle de l’Harmonie bénéficie du soutien de la Fondation Orange,
de la Fondation Swiss Life ainsi que du concours de la Ville de
Deauville.
Julien Chauvin, direzione e primo violino
Julien Chauvin, primo premio al Concours général de Paris
nel 1997, ha studiato con Vera Beths al Conservatorio Reale
dell’Aia, nonché con Wilbert Hazelzet, Jaap Ter Linden e
Anner Bylsma per l’interpretazione delle opere del periodo
barocco e classico. Nel 2003 è vincitore del Concours international de musique ancienne de Bruges e da allora si esibisce come solista in Georgia, in Sud America, in Sudafrica,
nei festival di Pâques di Deauville e di Cordes sur Ciel, nonché
al Concertgebouw di Amsterdam. La sua formazione lo porta
a suonare nell’ambito di ensemble barocchi quali Concerto
Köln, Les Musiciens du Louvre, il Concert d’Astrée, l’Ensemble
baroque de Limoges. Interpreta anche il repertorio romantico
e moderno (in stretta collaborazione con Steve Reich, György
Kurtág, Thierry Escaich, Thomas Adès e Philippe Hersant). Si
esibisce assieme a Renaud Capuçon, Jérôme Pernoo, Jérôme
Ducros, Bertrand Chamayou, Christophe Coin e Patrick Cohen.
Dal 2005 Julien Chauvin dirige con il direttore d’orchestra Jérémie Rhorer Le Cercle de l’Harmonie e nel 2007 fonda il Quatuor Cambini-Paris, due formazioni che esplorano un intero
repertorio francese da riscoprire, dalla fine dell’Ancien Régime
al 1830.
Julien Chauvin, direction e premier violon
Julien Chauvin, premier prix du Concours général à Paris en 1997,
a étudié avec Vera Beths au Conservatoire Royal de La Haye, ainsi
qu’avec Wilbert Hazelzet, Jaap Ter Linden et Anner Bylsma pour
l’interprétation des œuvres des périodes baroque et classique. En
2003, il est lauréat du Concours international de musique ancienne de Bruges et se produit depuis en soliste en Géorgie, en
Amérique du sud, en Afrique du sud, aux festivals de Pâques de
Deauville et de Cordes sur Ciel ainsi qu’au Concertgebouw d’Amsterdam. Sa formation l’amène à jouer au sein d’ensembles baroques tels que Concerto Köln, Les Musiciens du Louvre, le Concert
d’Astrée, l’Ensemble baroque de Limoges. Il interprète également
le répertoire romantique et moderne (en étroite collaboration avec
Steve Reich, György Kurtág, Thierry Escaich, Thomas Adès et Philippe Hersant). Il se produit en compagnie de Renaud Capuçon,
Jérôme Pernoo, Jérôme Ducros, Bertrand Chamayou, Christophe
Coin et Patrick Cohen. Depuis 2005, Julien Chauvin dirige avec le
chef d’orchestre Jérémie Rhorer Le Cercle de l’Harmonie et il crée
en 2007 le Quatuor Cambini-Paris, ces deux formations explorant
tout un répertoire français à redécouvrir, de la fin de l’Ancien
Régime à 1830.
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Chantal Santon, soprano
In parallelo agli studi di scienze politiche, studia canto al
Conservatoire national de région di Parigi per poi perfezionarsi con Margreet Honig, Florence Guignolet e Malcom Walker. Interpreta vari ruoli su scene prestigiose. La sua grande
curiosità la spinge a esplorare un repertorio particolarmente
ampio; si è esibita e ha registrato con numerosi ensemble. È
Eva nella registrazione di Le Paradis perdu di Théodore Dubois.
Nei prossimi mesi si esibirà e registrerà con Violaine Cochard,
la Brussels Philharmonic, Les Agrémens di Namur, Amarillis,
Le Concert Spirituel, Opera Fuoco, Il Seminario Musicale, la
Magdeburgische Philharmonie…
Chantal Santon, soprano
Parallèlement à ses études de sciences politiques, elle étudie le
chant au CNR de Paris puis se perfectionne auprès de Margreet
Honig, Florence Guignolet et Malcom Walker. Elle incarne de
nombreux rôles sur des scènes prestigieuses. Sa grande curiosité
l’amène à explorer un répertoire particulièrement vaste ; elle s’est
produite et a enregistré avec de nombreux ensembles. Elle est
Ève dans l’enregistrement Le Paradis perdu de Théodore Dubois.
Dans les mois à venir, elle se produira et enregistrera avec Violaine Cochard, le Brussels Philharmonic, Les Agrémens de Namur,
Amarillis, Le Concert Spirituel, Opera Fuoco, Il Seminario Musicale, la Magdeburgische Philharmonie…
Mathias Vidal, tenore
Dopo una laurea in musicologia nel 1999, Mathias Vidal si
diploma nel 2003 al Conservatoire national supérieur de musique di Parigi. Nello stesso anno è vincitore dell’Audizione annuale del CFPL. Nel 2007 è “Rivelazione classica” dell’ADAMI.
Dai primi ruoli (Frantz e Nathanël ne Les Contes d’Hoffmann,
Arnalta ne L’incoronazione di Poppea) ha incessantemente
arricchito il proprio repertorio operistico. È stato Adamo ne
Le Paradis perdu di Théodore Dubois con Les Cris de Paris. Interprete di musica barocca, si distingue anche nel repertorio
italiano o tedesco. È altrettanto apprezzato nell’operetta, in
particolare in Offenbach.
Mathias Vidal, ténor
Après une licence de musicologie en 1999, Mathias Vidal est diplômé en 2003 du CNSM de Paris. Cette même année, il est lauréat
de l’Audition Annuelle du CFPL. En 2007, il est Révélation classique de l’ADAMI. Depuis ses premiers rôles (Frantz et Nathanël
dans Les Contes d’Hoffmann, Arnalta dans Le Couronnement
de Poppée), son répertoire opératique n’a cessé de s’enrichir. Il
est Adam dans Le Paradis perdu de Théodore Dubois avec Les
Cris de Paris. Interprète de la musique baroque, il s’est également
illustré dans les répertoires italien ou allemand. Il s’illustre aussi
fréquemment dans l’opérette, notamment chez Offenbach.
Marie Kalinine, mezzosoprano
Nata a Parigi, Marie Kalinine intraprende gli studi musicali alla
Maîtrise de Radio France, poi inizia lo studio del canto lirico al
Conservatoire supérieur de Paris. Nel 2007 è “Rivelazione” di
Ève Ruggieri. Nel 2013 canterà i ruoli di Carmen all’Opera di
Maribor (Slovenia), Giulietta (Les Contes d’Hoffmann) in Polonia, della gemella Marcelliana (Le Martyre de Saint Sébastien) a
Lisbona, e del Principe Raphaël ne La Princesse de Trébizonde di
Offenbach all’Opéra de Saint-Étienne. Sarà poi Ascanio, ne Les
Troyens di Berlioz, all’Opéra de Marseille, accanto a Roberto
Alagna che canterà il suo primo Enea.
Marie Kalinine, mezzo-soprano
Née à Paris, Marie Kalinine commence ses études musicales à la
Maîtrise de Radio France, puis débute l’étude du chant lyrique au
Conservatoire supérieur de Paris. En 2007, elle est Révélation d’Ève
Ruggieri. En 2013, elle chantera les rôles de Carmen à l’Opéra de
Maribor (Slovénie), de Giulietta (Les Contes d’Hoffmann) en
Pologne, de la jumelle Marcellienne (Le Martyre de Saint Sébastien) à Lisbonne, et du Prince Raphaël dans La Princesse de Trébizonde d’Offenbach à l’Opéra de Saint-Étienne. Elle sera ensuite
Ascagne dans Les Troyens de Berlioz, à l’Opéra de Marseille, aux
côtés de Roberto Alagna qui chantera son premier Énée.
Aimery Lefèvre, baritono
Nato a Bourges, Aimery Lefèvre studia pianoforte, organo, poi
canto prima di accedere nel 2000 al Centre de musique baroque
de Versailles dove si specializza nel repertorio del Sei e Settecento. Viene poi ammesso al Conservatoire national supérieur de musique di Lione, dove riceve il primo premio nella
classe di Brian Parsons, prima di entrare nell‘Atelier lyrique
de l’Opéra national de Paris. La sua carriera inizia nel repertorio barocco sotto la direzione di direttori quali Patrick CohënAkenine, Martin Gester, Jean-Claude Malgoire, Hervé Niquet,
Christophe Rousset. È stato ospite della Scala di Milano e del
Teatro La Fenice di Venezia per recital di giovani cantanti. Ha
partecipato alla registrazione di Atys di Lully (Celœnus) con La
Simphonie du Marais.
Aimery Lefèvre, baryton
Né à Bourges, Aimery Lefèvre étudie le piano, l’orgue puis le
chant avant d’intégrer en 2000 le Centre de musique baroque de
Versailles où il se spécialise dans le répertoire des XVIIe et XVIIIe
siècles. Il est ensuite admis au CNSM de Lyon où il obtient son
prix dans la classe de Brian Parsons, avant de rejoindre l’Atelier
lyrique de l’Opéra national de Paris. Sa carrière débute dans le
répertoire baroque sous la direction de chefs tels que Patrick Cohën-Akenine, Martin Gester, Jean-Claude Malgoire, Hervé Niquet,
Christophe Rousset. Il a été invité à la Scala de Milan et au Teatro La Fenice de Venise pour des récitals de jeunes chanteurs. Il
a participé à l’enregistrement d’Atys de Lully (Celœnus) avec La
Simphonie du Marais.
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Atys - Palazzetto Bru Zane