ABRUZZES ITALIE
Art, culte
et culture
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Les Abruzzes, une région
attentive à la sauvegarde
de son patrimoine
Les vestiges du passé
Les anciens bourgs
des Abruzzes
Les Châteaux des Abruzzes
L’architecture religieuse
Les ermitages des Abruzzes
Le Tourisme religieux
Le patrimoine artistique
et les Musées
L’artisanat artistique
Le folklore et les traditions
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La région des Abruzzes est attentive à la
sauvegarde de son patrimoine est
l’affirmation qui synthétise au mieux
l’esprit et le caractère de cette terre.
L’impression principale qui se dégage de la
découverte de son extraordinaire paysage
naturel en parcourant les villes anciennes
et élégantes et les bourgades millénaires
accrochées aux sommets est celle d’une
région qui a réussi à sauvegarder de
nombreuses caractéristiques originaires où
un environnement intact et la présence
très ancienne de l’homme démontrent que
la voie vers un équilibre respectueux et
réciproque a su être trouvée.
Les Abruzzes, une règion
attentive à la sauvegarde
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ABRUZZO ITALIA 3
Les Abruzzes enchantent avant tout par l’équilibre entre la nature
qui domine encore le paysage et les traces de la présence de
l’homme: on découvre ainsi la suite de petites bourgades qui
constellent le territoire, la puissance architectonique des églises, des
châteaux, des palais, l’aspect précieux des œuvres d’art, les
nombreuses expressions de l’artisanat artistique et les traditions
paysannes et pastorales millénaires. Tout invite le visiteur attentif et
passionné à explorer le territoire des Abruzzes à la recherche de
ces aspects caractéristiques qui en font une région splendide et sous
certains aspects unique. La nature est avant tout dans les Abruzzes
une ressource protégée. Avec un tiers de son territoire destiné à
des parcs, la région montre une primauté culturelle et civile de la
protection de l’environnement et se distingue comme la plus grande
zone naturelle d’Europe, véritable cœur vert de la Méditerranée.
de son patrimoine
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Les Abruzzes, une anthologie du paysage méditerranéen
Si l’on veut synthétiser les caractéristiques de la région, la définition
certainement la plus correcte est celle d’une anthologie du paysage
européen et méditerranéen car elle accueille dans ses limites une variété
de paysages naturels qui ne peut être comparée à aucune autre sur un
territoire aussi limité: une côte méditerranéenne aux habitats les plus
variés (côte basse et côte haute, plage avec dunes, paludes, pinède,
maquis côtier, falaise, îlots rocheux, côtes basses rocheuses), une bande
collinaire qui présente tous les stades de peuplement humain, des zones
humides de valeur (telles que les oasis fluviales et lacustres) et des
accidents géologiques très intéressants; une très vaste zone montagneuse,
souvent intacte du point de vue naturaliste, présentant également les
environnements les plus variés (forêts, prairies, lacs montagneux, énormes
hauts plateaux karstiques, canyons, cascades, grottes, sommets et paysages
de montagne de caractère franchement alpin, glaciers, vulcanismes). Cette
variété surprenante d’environnements, non contaminés et souvent
sauvages, conserve des espèces rares et précieuses que les Parcs des
Abruzzes protègent jalousement, faisant de la région un extraordinaire
laboratoire biologique pour la sauvegarde de la nature et des
écosystèmes, à l’avant-garde aujourd’hui dans le monde par le courage et
par la détermination de ses choix. La région des Abruzzes a su dépenser
cette capacité à la protection de l’environnement, bien visible en ce qui
concerne les paysages naturels, dans les zones internes en particulier et
au bénéfice de tous ses patrimoines: villes et villages, paysage agraire,
monuments, biens artistiques et culturels, traditions. L’un des plus intenses
interprètes de l’identité nationale, Ignazio Silone, a écrit que: «les
Abruzzains sont restés liés en une communauté au destin singulier,
caractérisée par une fidélité tenace à leurs formes économiques et sociales,
qui va au-delà de toute utilité pratique, ce qui serait inexplicable si l’on ne
tenait compte du fait que le facteur constant de leur existence est justement
l’élément le plus primitif et le plus stable: la Nature». Quelques paroles
extraordinaires, riches en concepts, qui expliquent que cette «capacité à
sauvegarder» prend naissance d’une confrontation plurimillénaire à un
environnement difficile, capable de passer rapidement de la douceur à la
cruauté, tout en évitant de l’appauvrir par une exploitation excessive.
C’est au fond tout le secret de cette région.
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ABRUZZES ITALIE 5
Les Abruzzes, un grand musée permanent en plein air.
Cette grande faculté de conservation des environnements et des
paysages, aussi bien naturels que formés par l’homme donne au territoire
abruzzain (et à l’ensemble des biens culturels et paysagers qu’il abrite) le
caractère qui apparaîtra évident au touriste qui le traverse, d’un véritable
musée diffus, d’une «exposition permanente en plein air» aux thèmes les
plus variés: écologie, géologie et géomorphologie, histoire des aspects du
peuplement humain, de l’urbanisme dans l’antiquité et de l’architecture
spontanée, histoire de l’agriculture et du paysage, histoire de
l’architecture militaire et défensive, de l’architecture religieuse, des
établissements monastiques, du pastoralisme. Les différents types de
monuments, d’émergences en somme, que ce soient des châteaux ou
d’anciennes bourgades, des centres historiques ou des constructions
isolées, des églises ou des monastères, des ermitages ou des habitats de
bergers, des paysages agraires ou liés au pastoralisme, des monuments
naturels ou des biotopes, ne sont pas seulement nombreux, variés et
bien conservés, mais surtout encore répandus et intégrés dans leur
environnement d’origine, c’est-à-dire dans le contexte – préservé
également – dans lequel ils sont apparus. Il s’agit d’une caractéristique
rare et assez particulière car chaque émergence permet de comprendre
par un simple coup d’œil les relations qui se sont formées entre celle-ci
et son environnement: l’église de campagne et son tratturo, le château
dominant et le territoire qu’il contrôle, l’habitat de berger et la zone de
pâturage, la tour de guet et son col, le palais féodal et sa bourgade, les
habitats agricoles et leur territoire, etc., dans un jeu de lecture intégrée
du paysage dont l’évidence est à la fois déroutante et spectaculaire.
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LES VESTIGES
Le solennel Guerrier de Capestrano, la statue funéraire énigmatique
d’un prince italique qui a vécu il y a 2500 ans (aujourd’hui conservée
au Museo Archeologico Nazionale d’Abruzzo de Chieti) est le
véritable symbole de l’antiquité des Abruzzes. Ce n’est toutefois pas
le seul témoignage des plus de 500.000 ans de présence stable et
permanente de l’homme dans cette région. Des premiers groupes de
chasseurs qui à l’âge plus reculé de la pierre vivaient déjà sur ces
terres aux grandes tribus italiques puis à la grande saison de Rome,
l’ancienne région des Abruzzes a été un carrefour de peuples, de
races et de cultures différentes. Ce constant brassage humain a laissé
des traces importantes étudiées aujourd’hui avec attention par
l’archéologie, qui offre ces témoignages au visiteur grâce à de riches
musées et à des dizaines de sites en plein air.
Les plus anciens témoignages proviennent d’emplacements et de
fouilles dont les pièces sont en grande partie conservées dans les
nombreux musées archéologiques de la région, le plus important
étant le Museo Archeologico Nazionale d’Abruzzo, à Chieti. La vallée
Giumentina, sur la Majella, un ancien lac qui abritait au paléolithique
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ABRUZZES ITALIE 7
du passé
l’un des premiers établissements de l’homme dans les Abruzzes est
encore aujourd’hui un site particulièrement captivant. Les grottes
utilisées par les hommes préhistoriques comme refuges ou comme
lieux de sépulture et de cérémonies sacrées sont nombreuses: celles
de la Majella (la visite est possible à la très belle Grotta dei Piccioni,
dans les gorges de l’Orta près de Bolognagno, et à la Grotta del
Colle près de Rapino), du Fucino dont la plus belle est celle
d’Ortucchio, et la Grotta a Male d’Asssergi.
C’est cependant durant l’âge des métaux (âge du Bronze et du Fer),
lors du passage inévitable de la préhistoire à la protohistoire que l’on
situe les origines ethniques et culturelles des Abruzzes; avec l’arrivée
des peuples indo-européens apparait ce groupe de bergersagriculteurs de tempérament guerrier duquel descendront les tribus
Italiques qui se répandront sur le territoire des Abruzzes. Une
économie mixte agricole et pastorale s’impose donc. Elle se fortifiera
durant les siècles successifs, conditionnée par la nature montagneuse
du territoire et marquée par la transhumance. Si le Guerrier de
Capestrano est le symbole le plus spectaculaire et révélateur de leur
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orgueil de tribus indomptables qui tinrent tête à Rome, les
témoignages les plus extraordinaires et intéressants proviennent de
leurs nombreuses nécropoles, qui ont livré des biens funéraires
magnifiques et très importants.
La nécropole protohistorique de Campovalano nous a restitué des
objets extraordinaires que l’on peut admirer au musée de Campli; de
nouvelles fouilles mettent de nos jours en lumière des sites
extraordinairement bien conservés comme le palafitte et sa
nécropole préhistorique de Paludi di Celano, ou la nécropole de
Fossa (Aquila): les chambres funéraires d’époque hellénistique
contenaient des objets précieux, des lits funéraires recouverts de
décorations en os intacts, mais les sépultures plus anciennes, encore
parfaitement délimitées par des cercles et signalées par des files de
pierres, remontent au IX siècle av. J.-C.! Campovalano, Fossa, Amplero,
Comino, Celano (pour ne citer que ceux-ci) constituent désormais
des fondements pour l’étude et la compréhension des coutumes de
nos orgueilleux et belliqueux ancêtres, et leurs objets magnifiques
sont superbement exposés dans leurs musées respectifs.
Leurs villages entourés de murs impressionnants faits de rochers
énormes sont à visiter: Pallanum, dans la moyenne Val di Sangro près
de Tornareccio est le plus spectaculaire, mais les enceintes italiques de
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ABRUZZES ITALIE 9
Colle Mitra, Alfedena, Castel di Sangro et Colle del Vento sont
impressionnantes également.
Les Italiques furent les premiers, les plus fiers et les plus dangereux
antagonistes des Romains auxquels ils s’opposèrent vaillamment en
constituant la Ligue Italique qui avait pour capitale Corfinio (près de
Sulmona). C’est dans les Abruzzes qu’ils jetèrent les premières bases
de l’identité nationale en créant le nom même d’Italie, l’astre naissant
de Rome se révéla toutefois pour eux également impossible à
contraster.
Durant la domination de Rome, de superbes villes se développèrent
en se superposant souvent aux centres italiques préexistants, tels que
les forums monumentaux, les thermes, les temples, les théâtres et les
amphithéâtres dont il est encore possible d’admirer les vestiges. Alba
Fucens, près d’Avezzano, Juvanum, près de Torricella Peligna et
Peltuinum et Amiternum aux alentours de l’Aquila comptent parmi les
ruines les plus suggestives. A la fin de l’Empire de nombreuses villes
furent détruites et abandonnées, mais sur certaines des plus
importantes structures urbaines romaines se disposèrent les futures
implantations médiévales qui nous sont parvenues vitales et
importantes: c’est ainsi que sont apparues des villes comme Chieti,
Lanciano, Atri, Penne, Teramo, Sulmona, Vasto.
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Les mille bourgs des Abruzzes: de petits villages aux maisons en
pierres et en briques, adossées les unes aux autres, de minuscules
ruelles qui montent et qui descendent, les portes en bois solide aux
architraves historiées d’armoiries et de dates qui nous entraînent loin
dans le passé, aux marches usées par des siècles de retours à la
maison, aux arcades et aux passages en voûte, les plafonds noircis par
la fumée. Des bourgades comme de petites familles de maisons,
habitées pendant des siècles par des parents et des amis dont l’amitié
dure d’une génération à l’autre; où chaque famille porte un surnom
ironique et souvent mordant, dont les descendants héritent jusqu’à
en oublier la raison pour laquelle il fut affublé au grand-père du
grand-père.
Presque tous ces villages internes des Abruzzes, fermés et perchés
sur les sommets sont nés vers le Moyen-Age, nombre de ceux-ci
sont cependant plus anciens et remontent à la période italique et
romaine. De nombreux préfixes toponymiques abruzzains révèlent
ces origines plus anciennes, comme Pesco (hauteur fortifiée), Castro
(habitat fortifié), Villa (bourgade agricole), Civita (ville), ou encore
l’origine lombarde, comme Fara (fief) ou Scerne (risière, champ
irrigué par submersion); dans de nombreux cas le toponyme met en
Les anciens bourgs
des Abruzzes
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ABRUZZES ITALIE 11
évidence la nature défensive de l’habitat et sa position perchée, au
sommet: Rocca, Castel, Penna, Pizzo, Colle. Les Abruzzes que nous
connaissons ont donc eu leur période de formation durant le
Moyen-Age: c’est en effet durant les siècles de «la période du milieu»
que la région assume cet aspect si unique et particulier qu’elle a su
conserver pratiquement inchangé jusqu’à nos jours et qui rend son
paysage aussi caractéristique, comme suspendu dans le temps.
Construits entièrement en pierre de taille et en mortier, sans bois
apparent, les anciens bourgs de la montagne et des zones internes
montrent comment l’attachement à la pierre est lié à notre
civilisation méditerranéenne du bâtiment. Le résultat est souvent
impressionnant: la fusion parfaite entre la pierre nue des montagnes
et les pays qui s’y sont accrochés les mimétise totalement; la
communion entre nature et communauté humaine s’exprime
physiquement, matériellement. Les maisons en pierre de taille des
villages, accolées les unes aux autres pour former une grande
muraille de protection, telle une forteresse habitée, nommées donc
case-mura (maisons-muraille) également témoignent des continuels,
impératifs et constants besoins de se défendre qui caractérisent le
très long moyen-âge des Abruzzes (qui pour des raisons historiques
particulières et locales se prolongea en fait jusqu’à la fin du XVIIIe
siècle); on les reconnaît facilement car elles ont peu de fenêtres
donnant sur l’extérieur, elles sont minuscules et toujours situées aux
étages les plus élevés. Ils ont tous la même structure urbaine: le
château occupe généralement le sommet, puis la place, tout près
l’église principale, l’église paroissiale; tout autour et en descendant
vers la vallée se succèdent les maisons, accolées pour tenter de se
protéger, chacune étant construite en utilisant les parois de celles se
trouvant en amont. Le village et son groupe de maisons et de rues
étroites ne formaient qu’un avec le château en cas d’attaque
ennemie.
Si dans les zones de l’intérieur triomphe la pierre, en se déplaçant
vers la côte et en explorant la bande de belles collines à vocation
agricole qui accompagne la descente vers la mer, on rencontre des
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bourgs où les maisons en pierres cèdent petit à petit la place à des
maisons en briques. Les bourgs de l’arrière-pays collinaire ainsi que
ceux qui donnent en balcons sur la mer sont également d’origine
médiévale quand ils ne sont pas d’origine romane ou italique mais
leur évolution a été plus marquée et visible que celle des villages de
l’arrière-pays. La côte a favorisé les échanges et le commerce et la
renaissance s’y est développée en influençant l’architecture et
l’urbanisme de manière plus importante; elle s’est développée
toutefois avec une grâce et une harmonie qui ont conservé l’âme
traditionnelle de ces lieux. Les murs et les portes protègent de
délicieux bourgs auxquels la couleur chaude des briques anciennes
donne un aspect caractéristique. De beaux petits palais nobiliaires,
des églises et des maisons se succèdent sans interruption pour
déboucher sur des places, amples et bruyantes ou minuscules et
serrées autour d’une fontaine.
Visiter aujourd’hui les anciens bourgs des Abruzzes donne
l’impression d’entrer dans un monde qui s’est arrêté, où l’on prend
conscience du temps qui passe grâce aux coups donnés par l’horloge
du clocher, où lorsque l’on cherche quelqu’un il suffit de demander à
la personne que l’on rencontre dans la rue ou frapper à n’importe
quelle porte, celles-ci ont toutes la clef dans la serrure, où tutoyer est
immédiat et direct et où le caractère concret des gens arrive
immédiatement au fait, sans byzantinismes et sans formalités inutiles,
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ABRUZZES ITALIE 13
où le rythme de la vie locale porte à redécouvrir des plaisirs que l’on
croyait disparus, où la cuisine et les produits typiques locaux seront
une surprise inoubliable. Un monde «à taille humaine» aux rythmes
séculaires, sans hâte, réchauffé – même durant les nuits d’hiver gelées
parfumées par le bois qui brûle dans les cheminées – par une chaleur
humaine désormais presque introuvable et qui en fait un monde
inestimable. Visiter un bourg des Abruzzes est une expérience qui
permet de regarder la vie d’une façon différente, de sortir du rythme
des villes et de recouvrer son propre temps, de redécouvrir des
sensations oubliées comme celle de se promener dans les ruelles
enveloppées par le parfum du bois qui brûle, du ragoût qui cuit sur le
feu, du pain encore chaud, des fleurs sur les balcons. De s’arrêter
pour parler avec une personne inconnue et d’être invités à boire un
café, à goûter au gâteau fait à la maison, et pourquoi pas à un repas.
De pouvoir s’asseoir sur la pierre sur la place au soleil chaud du
printemps pour converser avec les anciens, s’immerger dans les
agréables discussions du village et se sentir rapidement un membre
de la communauté. Et puis le goût: la possibilité de goûter aux plats
traditionnels à base de produits locaux, qui au village font part des
repas quotidiens. L’artisanat n’est pas en reste avec les petits ateliers
des maîtres qui offrent des objets faits main selon des traditions et
des fabrications qui se perpétuent depuis des siècles et qui sont nées
dans ces maisons.
Anversa degli Abruzzi
Bugnara
Castel del Monte
Castelli
Città Sant’Angelo
Civitella del Tronto
Guardiagrele
Introdacqua
Navelli
Pacentro
Pescocostanzo
Pettorano sul Gizio
Pietracamela
Rocca San Giovanni
S. Stefano di Sessanio
Scanno
Tagliacozzo
Villalago
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Les Châteaux
Ce n’est pas un hasard si la région des Abruzzes est l’une des
rares régions italiennes qui ait été habitée de façon permanente
depuis au moins 300.000 ans. Région accueillante et bienveillante
si l’on s’en tient aux ressources toujours offertes pour survivre,
mais défendue de manière naturelle et difficile à traverser de par
sa nature montagneuse forte et complexe, elle représente donc
un exemple d’installation permanente de l’homme auquel elle a
offert les deux éléments essentiels à sa survie à long terme:
nourriture et abri, ressources et protection.
Dès la préhistoire en effet, attiré probablement par les ressources
que ces terres offraient, l’homme a fait des Abruzzes un des
théâtres d’élection de son existence qui lui offrait un climat aux
saisons variées grâce à ses hauts sommets, de nombreux cours
d’eau, de grandes forêts à la faune riche, des vallées étroites
protégées, de vastes hauts plateaux intra-montagneux, des terrains
fertiles avec lacs et plaines.
La nature maternelle et protectrice du territoire a donc favorisé
la sédentarité des communautés humaines qui dès l’antiquité se
sont organisées en centres habités stables, bien fortifiés et
défendus. Les nombreuses enceintes de défense d’époque italique,
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ABRUZZES ITALIE 15
des Abruzzes
telle Pallanum qui domine la vallée du Sangro ou le Colle del
Vento près de Piano Vomano en sont un témoignage convaincant.
La chute de l’empire romain et les longs siècles de pax romana
qui avait calmé et étouffé le caractère belliqueux des peuples
Italiques laissèrent la place à une nouvelle et très longue période
d’instabilité politique et militaire qui a eu pour effet l’apparition
d’une myriade de châteaux et de bourgs fortifiés qui permettaient
à la population des campagnes et des villages de se réfugier en cas
d’attaque ou de danger. C’est la raison pour laquelle un château
veillera toujours gentiment sur le voyageur, quelle que soit la route
qu’il parcourra aujourd’hui dans les Abruzzes. Qu’il en reste des
ruines romantiques ou qu’ils aient été restaurés et transformés en
musées, ceux-ci représentent l’une des offres culturelles les plus
fascinantes de la région et sont l’occasion d’un itinéraire à thème
sur n’importe quel parcours. Ils montrent des formes et des types
variés et constituent un véritable «musée en plein air»
d’architecture militaire aux aspects différents: des plus simples et
archaïques tours de guet isolées aux plus importantes et
«récentes» forteresses des dix-huitième et dix-neuvième siècles
en passant par les tours avec enceinte, les tours urbaines, les
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ABRUZZES ITALIE 17
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châteaux de toute forme et situation, les bourgs fortifiés, les
refuges, les enceintes de protection, les murs urbains, les
forteresses, les palais, couvents et fermes fortifiées, les tours
côtières, les forts, les citadelles. Tous les types, toutes les phases et
l’évolution historique de l’architecture militaire défensive sont
représentés dans les Abruzzes par des exemplaires de bon niveau
quand ils ne sont pas exceptionnels. Il existe de véritables raretés,
telle que la forteresse côtière d’Ortucchio, et sa darse fortifiée sur
les rives de ce qui fut le lac Fucino; les tours triangulaires
(quasiment uniques) de Polegra, près de Bussi, et de Montegualtieri
dans la zone de Teramo; les enceintes de défense de San Pio delle
Camere et Roccacasale dont la position en pente et la base
triangulaire sont rares, avec un donjon qui au sommet guide les
murs s’avançant vers la vallée pour fermer la zone protégée, et
enfin l’un des plus beaux châteaux d’Europe aussi bien par sa
forme (parfaite, une véritable “icone”) que par son emplacement
(il est isolé comme un nid d’aigle au sommet d’un mont qui
domine un territoire très vaste et spectaculaire): la Rocca di
Calascio.
Que ce soient des ruines à la suggestive atmosphère romantique
ou des structures restaurées et fonctionnelles, le point fort d’une
grande partie des monuments des Abruzzes réside dans leur
parfaite intégration au paysage. On peut avancer que les châteaux
des Abruzzes et leurs murs conservent également le contexte qui
les accueille, leur environnement originaire: cette prérogative
révélatrice permet de comprendre le rapport entre la structure
défensive et le territoire militaire qu’elle contrôle, mettant ainsi en
évidence de façon intuitive sa fonction historique, son sens.
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ABRUZZES ITALIE 19
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La région des Abruzzes fut l’une des premières régions italiennes à
faire l’expérience stimulante de la christianisation et immédiatement
après l’expérience révolutionnaire du monachisme bénédictin. Dans
le cadre sévère de ses montagnes et des conditions de vie difficiles
qu’elles imposaient, le christianisme a été essentiel pour modeler le
profil culturel et spirituel des Abruzzes. La priorité décisive que cette
culture a eu dès le Moyen-Age par rapport à la culture laïque et
civile dans le tracement de l’identité régionale n’a pas été seulement
due à la Nature forte et primitive des Abruzzes (qui a depuis
toujours contraint ses habitants à se confronter avec le mystère de
la transcendance) mais aussi et surtout au manque de cours
seigneuriales importantes dans la région, et à l’aspect politique
L’architecture
religieuse
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ABRUZZES ITALIE 21
marginal que le territoire prit par rapport aux centres du pouvoir
du Règne de Naples. Les feudataires qui s’affairaient dans ses
châteaux étaient presque toujours étrangers et bien souvent n’y
résidaient pas, ils eurent donc une influence limitée sur la vie civile
de la région; les réels centres propulseurs de l’histoire des Abruzzes
furent donc les couvents et les abbayes et non leurs demeures.
C’est la raison pour laquelle l’architecture religieuse dans les
Abruzzes l’emporte nettement sur l’architecture civile: il s’agit d’une
supériorité au niveau de la quantité en particulier, car le nombre
d’édifices religieux de tout type, urbains et ruraux, est énorme et
sans comparaison avec celui des édifices civils (surtout urbains);
cette supériorité se remarque également dans la qualité car ce fut
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de nouveau le christianisme à introduire et développer avec
originalité au niveau local les nouveaux langages et les nouvelles
expériences de l’architecture européenne “Du couvent de San
Liberatore de la Majella, dès les années entre 1007 et 1019, des
artisans bénédictins sortirent et diffusèrent dans la contrée un type
d’architecture où l’on retrouve assemblés avec simplicité et originalité
des éléments latins et lombards; au XIIe siècle les moines Valvense
diffusèrent l’architecture romane; venus de France, les cistersiens
introduirent plus tard les formes gothiques de la Bougogne; au XIIIe
siècle fleurirent de nombreuses écoles qui rivalisaient du point de vue
artistique, grâce à l’action des confréries d’Atri, de Teramo, de Chieti, de
L’Aquila, de Sulmona, de Lanciano et de la Marsica, qui au-delà de leur
richesse et de leur diversité ou du style éclectique et de leur manque
d’individualités exceptionnelles, nous révèlent encore aujourd’hui un goût
commun élevé, un amour évident de la sobriété, de la clarté, de la force.”
(Ignazio Silone) Cette suprématie se retrouve dans de nombreux
monuments religieux de grande importance et de toute beauté,
souvent connus au niveau international, distribués aussi bien dans les
centres habités plus importants que dans les bourgs plus petits et
perdus, lorsqu’ils ne sont pas isolés et enchâssés dans le paysage
comme de véritables joyaux de l’esprit. Ces monuments présentent
des aspects et des caractères différents: ils peuvent êtres
d’orgueilleuses cathédrales urbaines intégrées dans des centres
historiques importants ou de petites églises de village, des églises sur
le parcours des tratturi ou rurales isolées et harmonieusement
insérées dans le paysage, des oratoires montagneux ascétiques ou
de sévères monastères fortifiés. Chacun d’eux est un écrin de vie
spirituelle et de trésors artistiques. Ce patrimoine prend son origine
au Moyen-Age, il est dû aux richesses croissantes dont l’église et la
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ABRUZZES ITALIE 23
bourgeoisie locales disposaient grâce à la plus importante activité
productive de la région: le Pastoralisme.
Les grandes églises urbaines
Les églises urbaines ont été pour chaque communauté l’instrument
de choix leur permettant d’exprimer l’horizon de leurs valeurs: foi,
culture, richesse, cohésion sociale, mémoire collective. Le zèle pour
les rendre magnifiques et importantes est évident. Elles ont en
outre constitué dans les Abruzzes les fondements pour
l’organisation et l’articulation des tissus urbains, plus que les palais
seigneuriaux et les édifices publics, jouant ainsi un rôle urbanistique
de premier ordre qui a engendré les aménagements et les
orientations. La ville de l’Aquila représente un cas emblématique
non seulement au niveau local. Fondée et construite en quelques
dizaines d’années dans la première moitié du XIIIe siècle elle s’est
développée autour des nombreuses places et des églises, aussi
nombreuses que les châteaux (villages) qui se sont confédérés pour
lui donner vie.
Les églises “extra moenia”
Les églises extra moenia (c’est-à-dire «hors des murs» ou bien à
l’extérieur de l’agglomération: et donc avant tout les couvents mais
aussi les églises rurales, les chapelles qui longeaient les tratturi, les
oratoires isolés) dont le nombre et la qualité sont une des
particularités des Abruzzes: dans une terre de bergers dont la vie
était rythmée par la transhumance, habitués à parcourir le territoire
dans toutes les directions, les églises isolées disséminées qui
longeaient les voies de communication n’étaient pas seulement une
aide et une consolation, mais un instrument de vie et de travail.
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ABRUZZES ITALIE 25
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Les ermitages
des Abruzzo
Le phénomène de l’ermitage, la vocation ascétique particulière du
christianisme abruzzain fut un aspect et un élément caractéristique de
la religiosité dans les Abruzzes du Moyen-Age, époque de formation
des Abruzzes. Il s’agit d’un courant de comportement spirituel qui du
cadre de la chrétienté remonte très loin aux millénaires qui se
rapportent aux époques les plus lointaines et aux cultes les plus
ancestraux. L’environnement difficile des Abruzzes a en effet depuis
toujours contraint ses habitants à se confronter avec le mystère de la
transcendance. Durant des milliers d’années, dépenser son existence
d’une génération à l’autre sous la dépendance constante du facteur
conditionnant de cette région le plus primitif et le plus stable, sa Nature
forte et redoutable, a provoqué l’enracinement dans les anciennes
populations abruzzaines d’un rapport de subordination religieuse et
filiale à son égard. Le théâtre d’élection de ces cultes était représenté
par les grottes, les utérus symboliques de la Terre Mère. A partir du
haut Moyen-Age (lorsque la région des Abruzzes fut christianisée), ses
grottes, théâtre préhistorique de rites ancestraux et ensuite ses grands
sanctuaires italiques et romains ont vu se succéder dans les mêmes
lieux les premières communautés de moines et d’ermites, dessinant
ainsi un cadre vraiment unique de continuité de la sacralité de ces lieux.
S’esquisse ainsi un réseau très dense d’ermitages, sanctuaires et lieux
solitaires extrêmement suggestifs dont l’accès est souvent encore
aujourd’hui difficile. Enfouis dans la nature, les ermitages sont des
destinations de visite qui laisseront dans votre mémoire une marque
indélébile. Retirés dans le silence de la nature la plus intacte, ils
surgissent soudainement de l’immensité de leur territoire montagneux,
se présentant aux yeux du visiteur en images d’une parfaite et ascétique
sérénité.
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ABRUZZES ITALIE 27
L’ERMITAGE
DE SAN BARTOLOMEO IN LEGIO
Sur les pentes septentrionales de la Majella, accroché aux
roches du vallon de Santo Spirito comme un pueblo mexicain,
dans le territoire de Roccamorice, se trouve le plus
spectaculaire ermitage des Abruzzes, San Bartolomeo in Legio.
Le parcours qui porte au vallon et à son ermitage est marqué
par d’anciennes croix de fer. Après la troisième croix, on
accède à l’ermitage à travers un grand trou dans la roche, où
les gradins sont sculptés dans la pierre nue. A l’abri d’une
arête compacte apparaîtra alors avec un effet puissant et
surprenant, la façade de la petite chapelle, enchâssée dans la
vire qui coupe la paroi rocheuse comme une terrasse. Deux
grands escaliers raides portent à la grève en dessous, érosion
elle aussi de la roche.
L’histoire de cet ermitage est étroitement liée à la figure
célèbre de Pierre, l’ermite de la Majella monté en 1294 sur le
trône de St Pierre sous le nom de Célestin V, qui dans la
deuxième moitié du XIIIe siècle monta plusieurs fois à ces
rochers pour s’y retirer en prière avec ses disciples.
A l’intérieur, la petite église est presque entièrement creusée
dans la roche, seule la paroi externe est en maçonnerie. Dans
une niche au-dessus de l’autel du seizième siècle se trouve la
statue en bois peint de St Bartholomé, un œuvre modeste du
dix-neuvième siècle, cependant objet d’une grande vénération,
non seulement de la part de fidèles locaux.Tous les ans, le matin
du 25 août des centaines de fidèles ses rendent à la petite église
et après avoir assisté à la messe, ils portent en procession la
statue du saint jusqu’à l’église paroissiale de Roccamorice où
elle fait l’objet de grandes fêtes. Les dévots s’adressent à St
Bartholomé à d’autres moments de l’année, en prenant en prêt
son couteau et en l’utilisant pour conjurer les maladies et en
demandant l’intercession du saint. Le culte populaire toutefois
est lié également aux pouvoirs curatifs et miraculeux supposés
de l’eau qui jaillit de la source au fond du vallon. Par une petite
porte près de l’autel on accède à une petite pièce utilisée
comme sacristie et autrefois employée en tant qu’abri par les
ermites. En sortant derrière on surplombe la suggestive
corniche des terrassements du vallon. A proximité, sous un
autre abri semblable à celui de l’ermitage, des fouilles
archéologiques ont mis au jour un village de l’age de la pierre
qui remonte à la période Néolithique.
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A la découverte des ermitages des Abruzzes
L’ermitage le plus célèbre est celui de Santo Spirito a Majella, à
proximité de Roccamorice; il s’agit d’un monument national de
rare beauté par l’intégration parfaite entre architecture et
nature. Il fut fondé vers 1244 et constitue la première
installation stable de Célestin sur la Majella. Il fut agrandi durant
les époques successives, il est entièrement construit en mettant
à profit la structure de la paroi rocheuse vertigineuse qui le
surmonte: ses structures en blocs de pierre se fondent
parfaitement avec le relief naturel en utilisant les renfoncements
et les saillies. L’ermitage ne fait donc qu’un avec la montagne et
symbolise la fusion idéale entre divinité et nature. La belle façade
permet l’accès à la petite église et aux pièces annexes alors
qu’un tunnel sur la droite porte au reste de l’ensemble, distribué
sur différents niveaux et qui culmine dans certaines pièces
appelées «maison du Prince» et dans une chapelle située à la fin
de la Scala Santa. A proximité, en contrebas dans le même vallon
se trouve l’ermitage de San Bartolomeo in Legio, minuscule et
obtenu à l’intérieur d’une longue vire rocheuse. L’accès lui-même
est spectaculaire car il se fait par un grand escalier creusé dans
la pierre qui troue le toit rocheux de la vire. Vu du versant
opposé, sa ressemblance extraordinaire avec les villages
rupestres des Pueblo américains est frappante. Sant’Onofrio al
Morrone est l’ermitage célestinien plus connu grâce à sa
position spectaculaire, accroché au flanc du Morrone, un
véritable nid d’aigle plongeant sur la Valle Peligna. On y arrive en
une demi-heure de montée en suivant le pratique grand escalier
creusé dans la roche qui débute au sanctuaire italique et romain
d’Ercole Curino. Dans le grand ensemble il faut voir l’oratoire et
ses fresques de 1300 dont la plus connue qui se trouve sur la
paroi gauche représente le portrait de Célestin, la cellule et la
grotte du Saint qui s’ouvrent en dessous de l’église et la terrasse
d’où la vue embrasse le Gran Sasso et le Sirente. Il y a
naturellement dans les Abruzzes de nombreux autres ermitages
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ABRUZZES ITALIE 29
aussi remarquables et intéressants; tous ne sont pas liés aux
évènements qui concernent le Pape Célestin. Celui de
Sant’Onofrio, au-dessus de Serramonacesca, dépendait
certainement de la proche abbaye bénédictine de San
Liberatore et fut construit entre le XIe et le XIVe siècle. La
petite église solitaire s’élève au sommet de l’inaccessible vallon
de Sant’Onofrio, elle est protégée par un énorme rocher qui la
couvre presque comme un toit se dégageant de la végétation.
Les ermitages de San Giovanni and Sant'Onofrio all’Orfento
sont les plus isolés et ceux auxquels on arrive de la façon la plus
émotionnante. De nombreux ermitages dans toute la région
sont dédiés au culte de Saint Michel Archange, entre autres
l’ermitage très intéressant de la Grotta Sant'Angelo, à
Palombaro, qui se trouve à quelques kilomètres du village et
facilement accessible en voiture, immergés dans le paysage
remarquable du vallon de Palombaro. Dans les monts de la Laga,
les gorges du fleuve Salinello séparent la montagne des Fiori de
celle de Campli et sur les parois raides de l’étroite gorge
s’ouvrent de nombreuses grottes habitées autrefois par les
ermites, dont la plus célèbre est celle de Sant'Angelo, de Ripe di
Civitella del Tronto. Sur les flancs du Gran Sasso se trouvent
quelques ermitages liés à Fra Nicola, dont les plus connus sont
Santa Maria a Pagliara et Santa Colomba, au-dessus d’Isola del
Gran Sasso. Le culte des eaux rapproche les ermitages de la
Sorgente di San Franco, au-dessus d’Assergi et celui de San
Michele à Bominaco. Le grand ermitage de San Venanzio, près
de Raiano, mérite une citation à part, il est suspendu comme un
pont entre les étroites parois de la gorge du meme nom, le long
du cours du fleuve Aterno. Quelques légendes sacrées
intéressantes donnent de l’animation depuis des siècles à la
fréquentation d’ermitages comme San Domenico, à Villalago,
donnant sur le beau lac artificiel du même nom, et de
Sant'Angelo, aux pieds de Liscia, dans la zone de Vasto, où l’on
pratique encore de façon suivie un culte des eaux et des roches.
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Les VOIES
de la FOI
De nombreux visiteurs arrivent dans les Abruzzes poussés par l’envie de connaître ses lieux de foi.
Aux sanctuaires connus, le Miracolo Eucaristico de Lanciano, le Volto Santo de Manoppello, San Gabriele
d’Isola del Gran Sasso, la Madonna dei Miracoli de Casalbordino, la Madonna della Libera de Pratola
Peligna, s’ajoutent des dizaines d’autres sanctuaires et lieux de culte mineurs qui constellent un territoire
où la Nature puissante et primitive a depuis toujours amené les habitants à se confronter avec le mystère
de la transcendance. Lors de la christianisation du territoire des Abruzzes, ses grottes, théâtres
préhistoriques de rites ancestraux, sont supplantées par les premières communautés de moines et
d’ermites, alors que sur ses grands sanctuaires italiques et romains sont édifiées quelques-unes des plus
importantes abbayes de la région, telles que San Giovanni in Venere, San Clemente a Casauria, San
Liberatore a Maiella et Santa Maria Arabona. Ce cadre unique de continuité de la sacralité des lieux
s’ébauche ainsi et caractérise cette région si attachée à ses traditions, même les plus lointaines et les plus
anciennes. Tous les centres des Abruzzes proposent un riche calendrier de fêtes patronales et religieuses.
Les célébrations de la Settimana Santa à Chieti sont particulièrement suggestives, ainsi que celles de Pâque
à Sulmona, les célébrations en l’honneur de San Pietro Celestino à la basilique de Santa Maria di
Collemaggio lors de la Perdonanza à L’Aquila. Les rites en l’honneur de Sant’Antonio Abate et de San
Domenico évoquent des atmosphères particulières et sont encore très vivants dans de nombreuses
agglomérations de la montagne. Les animaux sont bénis en l’honneur du premier et des feux de tout type
sont allumés, entre autres les très célèbres «farchie» (colonnes de cannes); à Cocullo et dans d’autres
agglomérations se déroulent les anciens rites des «serpari» (charmeurs de serpents) pour célébrer le
deuxième. Il s’agit de manifestations de la religiosité populaire qui invitent aussi bien les fidèles que les
visiteurs laïcs à se confronter aux traditions et à l’histoire. Des dizaines de milliers de jeunes se réunissent à
Isola del Gran Sasso pour prier sur la tombe de San Gabriele dell’Addolorata, protecteur des jeunes
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ABRUZZES ITALIE 31
LA PORTE SAINTE À L’AQUILA
La Perdonanza est le premier Jubilée de la chrétienté établi par
une Bulle du Pape Célestin V un mois après son couronnement à
L’Aquila, dans la basilique de Collemaggio, le 29 août 1294. Le
Pape voulut absoudre de toute peine et de toute faute ceux qui,
vraiment repentis et confessés, auraient visité l’église de S. Maria
di Collemaggio des vêpres du 28 aux vêpres du 29 août, lors de
l’anniversaire de la Décollation de S. Giovanni Battista (saint
Jean-Baptiste). Elle débute chaque année par l’ouverture de la
«Porta Santa» (la seule en dehors de Rome!) de la Basilique de
Collemaggio par un Cardinal désigné par le Saint Siège.
L’ouverture de la Porta Santa le soir du 28 août est précédée par
un long cortège historique (environ 1.000 figurants en costume
d’époque comprenant le groupe historique de la commune de
L’Aquila, des groupes d’autres villes italiennes ainsi que des
représentants d’administrations et du représentant du
Gouvernement) qui, au début de l’après-midi, défile du Palazzo
Comunale vers Collemaggio. Il est curieux que cet événement
religieux soit dès l’origine – il y a plus de sept siècles – ouvert
chaque année par le maire de L’Aquila plutôt que par
l’archevêque. Cela est du au fait que, depuis sa promulgation le
29 septembre 1294, la Bulle de la Perdonanza est jalousement
gardée par l’autorité civile. Les personnages les plus importants
du cortège sont la Dama della Bolla qui porte l’étui dans lequel
la Bulle du Pardon était conservée jusqu’en 1997 (après sa
restauration par l’Istituto Centrale del Libro de Rome en 1997,
le document papal est porté séparément à la basilique de
Collemaggio, sur les conseils
des restaurateurs), et le
Giovin Signore qui porte la
branche d’olivier avec laquelle
le Cardinal frappe trois fois la
Porta Santa pour ordonner
son ouverture. La branche,
ainsi que la Bulle et les clés de
la Porta Santa de la basilique
de Collemaggio (l’église
appartient à la Commune),
sont conservés dans le coffrefort de la Torre Civica.
LE SAINT ESCALIER DE CAMPLI
Campli est aujourd’hui un bourg tranquille aux pieds des Monts
Gemelli, les premières hauteurs de la Laga, mais il était un des
villages les plus importants de la zone à la limite entre Teramo et
Ascoli Piceno, entre le Royaume Bourbonien et l’Etat Pontifical.
Ville nantie et prospère, siège de riches confraternités d’artisans
et de commerçants, et grâce à sa position détentrice de
privilèges ecclésiastiques tel que l’évêché, Campli a un passé qui a
laissé d’importants témoignages de ses splendeurs, comme le
Saint Escalier. Le Saint Escalier se trouve au bord de la place
principale, derrière le Palais Farnèse. Il se compose de 28
marches de bois de chêne que l’on se doit de gravir à genoux, les
femmes ayant la tête couverte, en priant et en demandant
pardon pour ses propres péchés. La récompense pour les fidèles
est l’absolution et certains
jours l’Indulgence Plénière qui
a la même valeur que celle
obtenue en priant sur le plus
célèbre Escalier Saint de
Rome, dans la basilique de
Saint-Jean du Latran.
Le monument est très riche
en symboles qui motivent
chaque élément. Devoir gravir
à genoux, observés par les
personnages de six tableaux
exceptionnels, trois à droite
et trois à gauche de l’Escalier,
qui racontent des évènements saillants de la Passion du Christ,
amène le fidèle à parcourir les étapes de Jésus vers la croix et à
en revivre symboliquement la souffrance. La dernière marche
conduit au Sancta Sanctorum où se trouve l’autel du Sauveur, le
Christ Salvator Mundi, en grade de libérer le pêcheur de son
fardeau. Après avoir rendu hommage au pape Clément et à
Sainte Hélène, que les splendides couleurs des portraits de
grandeur naturelle rendent presque royaux, le croyant à l’âme
purifiée descend vers la lumière du jour, debout cette fois-ci,
accompagné par les scènes joyeuses de la Résurrection et
observé par des angelots souriants qui se penchent du toit.
Bien qu’il soit le moins connu, le Saint Escalier de Campli est l’un
des escaliers les mieux conservés de ceux qui existent en Italie.
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Catholiques, saint qui consacra sa vie à l’Eglise avec un dévouement et une sérénité tels qu’il devint le
Saint de la joie et du sourire. A quelques kilomètres se trouve Campli et sa «Scala Santa» (escalier saint).
L’Aquila, ville d’art aux 99 églises et 99 fontaines, compte entre autres la splendide Basilique de
Collemaggio qui tire son nom de l’une des personnalités les plus importantes de l’histoire de l’église et
de la religiosité abruzzaine: l’ermite Pietro da Morrone couronné pape en 1294 sous le nom de
Celestino V. La nature non contaminée de la Valle Roveto à Balsorano abrite l’un des plus célèbres
sanctuaires en grotte, la Grotta di Sant’Angelo, utilisée comme lieu de culte dès l’époque impériale
romaine alors que les premiers témoignages de son utilisation par les chrétiens remontent au XIe siècle.
De Sulmona au Mont Morrone dans la vallée Peligna, des attestations de continuité ininterrompue de la
sacralité des lieux du moyen-âge à nos jours sont visibles. Sulmona, ville de l’illustre poète latin Ovidio et
du Pape Innocent VII, abrite de nombreux lieux de culte, dont l’ensemble de la S.S. Annunziata de 1320
et l’Abbazia Morronese ou Badia di Santo Spirito edifiée par le Pape Célestin V en 1259 comme base de
l’ordre monastique des Célestins. Sur le versant «peligno» du Mont Morrone se trouvent l’ermitage de
Sant’Onofrio enchâssé comme un nid d’aigle sur la paroi rocheuse, construit par Pietro del Morrone en
1241, et à quelques kilomètres la belle «via crucis» avec 15 stations réalisée en l’honneur du Beato
Mariano da Roccacasale, indiqué par le Pape Jean-Paul II comme symbole de l’accueil et de l’hospitalité
aux pèlerins. Le long de l’un des tratturi (larges voies herbeuses) qui portent de L’Aquila à Foggia se
trouve l’Abbaye de San Clemente a Casauria, édifiée en 871 par l’Empereur Ludovic II. A Manopello on
peut admirer le voile saint de Véronique, image achéiropoiète, qui n’a pas été peinte par la main de
l’homme. On peut y visiter le Sanctuaire et l’Abbaye de Santa Maria d’Arabona, joyau de l’architecture
cistercienne.
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ABRUZZES ITALIE 33
LA SAINTE FACE DE MANOPPELLO
Aux pieds du versant septentrional de la
Majella, près de la bourgade historique de
Manoppello, se trouve le sanctuaire du Volto
Santo, fréquenté par des fidèles toute
l’année, et but de pèlerinage la deuxième
semaine de mai. Construit entre 1617 et
1638 et rénové en grande partie au
vingtième siècle, il conserve un voile très fin
qui représente l’image d’un visage masculin
aux cheveux longs et à la barbe divisée en
mèches, considéré comme celui du Christ.
Cette image (qui a entre autre la
caractéristique unique au monde d’être
visible de façon identique des deux côtés du
voile) s’appelle «le Voile de Véronique» (de
«vraie icône»). Selon la tradition, elle aurait
été remise par un ange ayant l’aspect d’un
pèlerin au scientifique Giacomo Antonio
Leonelli de Manoppello, en 1506. En fait,
l’image miraculeusement apparue aux pieds
de la Majella avait déjà été décrite en Terre
Sainte par des chroniqueurs du Moyen Age, elle avait ensuite été exposée dans la Basilique de San Pietro l’Année Sainte
1300, au point que Dante lui-même en parle dans le chant XXXI du Paradis (versets 103-111): elle se trouvait dans une
chapelle, détruite en 1608, événement durant lequel on la vola en brisant la vitre du reliquaire. Selon les recherches
récentes du prof. H. Pfeiffer cette relique serait avec le Linceul de Turin le seul exemple connu d’image « acheiropoïète” du
Christ, c’est-à-dire non faite à main d’homme, et considérée avec le Saint Suaire l’un des deux visages originaux du Christ.
LE MIRACLE EUCHARISTIQUE À LANCIANO
Dans le village de Lanciano (l’ancienne Anxanum),
l’église de St François, construite en 1258 en style
roman-bourguignon et transformée en style baroque
vers la moitié du dix-huitième siècle conserve le
témoignage du plus ancien Miracolo Eucaristico du
monde catholique. Vers l’an 700, dans l’église de San
Legonzio, un moine basilien manifesta des doutes quant
à la présence réelle du Christ dans l’eucharistie. Durant
la messe cependant, l’hostie et le vin consacrés se
transformèrent réellement en chair et en sang.
Conservées d’abord par des Basiliens, puis par des
Bénédictins et enfin par des Frères Conventuels Mineurs,
les deux reliques sont aujourd’hui conservées l’une dans
un ostensoir d’école napolitaine (1713) et l’autre dans un
calice de cristal. Aujourd’hui comme dans le passé les
reliques contiennent cinq gouttes de sang coagulé et une
mince membrane de chair résultant de la
transformation de l’hostie. Les examens histologiques
effectués en 1971 et en 1981 à l’hôpital d’Arezzo ont
démontré qu’il s’agit de sang et de tissu cardiaque
humain qui n’on jamais été traités pour être conservés.
Le sanctuaire du Miracolo Eucaristico voit défiler des
dizaines de milliers de fidèles tous les ans.
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San Camillo De Lellis, né à Bucchianico, est l’objet d’une grande dévotion populaire. Il consacra sa vie à
assister et réconforter les malades, révolutionnant le monde de l’assistance qui leur est donnée.
Fondateur de l’Ordre des Camilliens, San Camillo est avec San Giovanni di Dio (saint Jean de Dieu) le
patron universel des malades et des hôpitaux. Les Talami (Tableaux Vivants) qui représentent des scènes
bibliques en l’honneur de la Madonna Nera ou del Rifugio sont donnés à Orsogna le mardi de Pâque et
le 15 août. Dans cette ville se trouve également le Couvent de la S.S. Annunziata qui remonte à 1148.
L’église de San Francesco à Lanciano conserve le premier Miracle Eucharistique de l’histoire de la
chrétienté, qui s’est manifesté au VIIIe siècle. Le parcours archéologique souterrain qui relie le Ponte di
Diocleziano – sur lequel s’appuie la Cathédrale dédiée à la Madone du Pont – à l’ensemble de San
Legonziano et à l’église de San Francesco est également très beau. A signaler le Museo Diocesano qui
conserve d’importants témoignages d’art sacré. A Casalbordino le Santuario della Madonna dei Miracoli
dont les origines sont liées à la miraculeuse apparition de la Vierge le jour de la Pentecôte en 1576,
accueille chaque année des milliers de pèlerins provenant de tout le pays.
Vasto a une très forte dévotion pour la Madonna Incoronata qui trouve son origine dans un épisode
miraculeux survenu en 1738. Une relique précieuse est conservée dans l’église de Santa Maria Maggiore:
il s’agit d’une épine de la couronne du Christ que Pie IV a donnée à Alfonso d’Avalos qui se couvre de
duvet blanc le jour du Vendredi Saint. Cet important patrimoine culturel et religieux bénéficie depuis
quelques années, grâce à la coordination entre région, province, communes et archidiocèses des
territoires concernés, d’une promotion et d’une organisation accrues.
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ABRUZZES ITALIE 35
LE CHEMIN DE L’APOTRE TOMMASO (Thomas)
Durant des siècles les Abruzzes ont joué un rôle historique et
géographique essentiel dans les rapports entre l’Europe et la
Méditerranée: en position centrale dans la péninsule, à
proximité de Rome, parcours obligé entre les régions du centre
et du sud, les Abruzzes ont eu un rôle fondamental dans le
processus d’évangélisation. Les témoignages historiques du
passage des pèlerins et des croisés sur les voies romaines et sur
les anciens «tratturi» permettent de tracer le premier
parcours abruzzain du réseau continental des «Chemins
d’Europe», un grand circuit touristique international sur les
traces des pèlerins à la recherche des racines historiques de
l’Europe moderne.
Le Chemin de Thomas, né suite à la présence dans les Abruzzes
des dépouilles sacrées de
l’apôtre Thomas
conservées depuis 1258
dans la Cathédrale
d’Ortona, est caractérisé
par la spiritualité des
lieux et des personnages
que l’on rencontre lors
du parcours et permet
de connaître la région
par un itinéraire à
parcourir en voiture mais
aussi, sur certains
tronçons, à pied ou à
bicyclette, comme cela se
produit depuis des siècles
pour le Chemin de
Santiago. Il se base sur le
besoin de comprendre la
valeur du lieu en
s’arrêtant et en observant, pour reprendre ensuite le chemin.
Le Chemin abruzzain traverse le paysage magnifique de la
région en croisant les plus importantes émergences de la foi et
de la culture. Il est caractérisé par le thème du doute: le doute
de Thomas devant la résurrection de Jésus, le doute du moine
basiliano sur la transsubstantiation eucharistique et qui voit
l’hostie sacrée se transformer en chair et le vin en sang
(Miracle Eucharistique de Lanciano). Le Chemin permet
également d’apprécier la profondeur de la spiritualité ascétique
et contemplative de Célestin V qui trouva dans les Abruzzes
l’environnement idéal à son développement, et d’être entouré
par les plus grands mystères de la chrétienté, comme le Volto
Santo, image qui n’a pas été peinte par la main de l’homme, et
l’apparition de la Sainte Vierge. Le Chemin permet également
de parcourir une voie de la dévotion appréciée en visitant les
sanctuaires mariaux et les sanctuaires dédiés à San Gabriele
dell’Addolorata et San Camillo de Lellis.
Le Chemin de Thomas offre un voyage à la découverte du
territoire et se transforme en une expérience inoubliable où la
nature, la spiritualité et la foi invitent au recueillement et à la
méditation.
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Sa longue histoire a laissé en hérédité aux Abruzzes une myriade
de trésors artistiques et cette région, peut-être plus que toute
autre, a su conserver ce patrimoine exceptionnel, grâce au
caractère obstiné et tenace des abruzzains, à la conformation
particulière du territoire et au long isolement dont elle a bénéficié
pendant des siècles. Nombre de ces trésors sont des monuments,
des églises, des palais et des sites archéologiques qui parsèment le
territoire, les bourgs et les agglomérations plus importantes; une
grande partie est constituée par des objets d’art tels que tableaux,
statues, bijoux, instruments d’usage quotidien, décorations, exposés
à profusion dans les nombreux musées de la région. Des structures
musées spécialisées consacrées à des aspects particuliers du
territoire tels que les aspects naturalistes, ou bien celles spécialisées
dans des types spécifiques d’artisanat, des grands personnages, des
fabrications alimentaires typiques. En ce qui concerne les musées
également, les Abruzzes offrent l’embarras du choix.
Musées d'Art
Les plus classiques sont sans doute les musées d’art et en
particulier d’art sacré, qui dans la région offre un catalogue
d’objets précieux presque infini. L’offre de musées est importante
et bien distribuée, avec des structures d’exposition qui ont
souvent été aménagées dans des monuments qui sont euxmêmes des éléments d’attraction. Le plus célèbre est le Museo
Nazionale d'Abruzzo, qui se trouve dans l’imposant Château du
Seizième siècle appelé également Forte Spagnolo, au centre de
L'Aquila. Sont importants également le Museo Capitolare d’Atri,
le Museo Nazionale d’Arte Sacra della Marsica de Celano, les
Musées Civiques de Sulmona, de Penne, de Lanciano, de Vasto.
Musées de la Céramique de Castelli
Les musées consacrés exclusivement à la céramique e Castelli
sont remarquables, ils exposent des centaines de chefs-d’œuvre
en majolique artistique produites dans le petit bourg montagneux
à partir de 1500. Deux structures d’exposition se trouvent à
Castelli, où l’on peut visiter le riche Museo della Ceramica qui
offre des pièces extraordinaires dont le plafond original de la
Cona di San Donato, aménagé dans le magnifique ex couvent des
Franciscains, et la Collection Internationale de Céramique d’Art
Contemporaine dans les locaux de l’Istituto Statale d’Arte qui
offre de nombreuses œuvres d’art en céramique moderne. A
Chieti se trouve le Musée d’Art «Costantino Barbella» qui offre
une collection intéressante de majoliques abruzzaines ainsi que de
tableaux et de bronzes. A Loreto Aprutino il est possible de
Le patrimoine
artistique
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ABRUZZES ITALIE 37
visiter la Raccolta Acerbo delle Ceramiche Storiche Abruzzesi,
une collection privée extraordinaire rassemblée par le baron
Giacomo Acerbe qui comprend plus de 600 objets historiques en
céramique de Castelli. A Pescara, enfin, est exposée dans les belles
pièces de Villa Urania la collection civique Collezione Paparella
Treccia-Devlet, qui rassemble de nombreuses pièces en majolique
de Castelli de grande valeur.
Musées d’Art moderne
Toujours dans le domaine de l’art, les Abruzzes offrent de
nombreux musées consacrés à l’art moderne et contemporain, tels
que la Pinacoteca Comunale "Vincenzo Bindi" et le Museo dello
Splendore de Giulianova, la Pinacoteca "Michele e Basilio
Cascella" d’Ortona, le Museo della Casa Natale di Gabriele
D'Annunzio à Pescara, le Museo Civico "Basilio Cascella" toujours
à Pescara, la Pinacoteca Civica “Costantino Barbella” de Chieti.
Musées archéologiques
Les musées archéologiques sont une autre qualité de l’offre de
musées dans les Abruzzes; ils sont nombreux, répandus sur tout le
territoire et incroyablement riches en objets extraordinaires, en
particulier italiques et romains qui proviennent des dizaines de
et les Musées
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grandes nécropoles de la région et des fouilles des nombreuses
cités romaines. Le plus célèbre est sans doute le Museo
Archeologico Nazionale d'Abruzzo de Chieti. Le Guerrier de
Capestrano se trouve au Museo Archeologico della Civitella.
Dans le bourg de Campli on visite le riche Museo Nazionale
Archeologico où sont exposés des centaines d’objets de
l’immense nécropole italique de la proche Campovalano. A
Crecchio est aménagé le Museo dell'Abruzzo Bizantino ed Alto
Medievale. A Teramo le Museo Civico Archeologico mérite une
visite. A Vasto enfin le Palais d’Avalos historique abrite le Museo
Civico avec une importante Section Archéologique.
Musées ethnographiques
Le plus célèbre et le plus intéressant est sans aucun doute le
Museo delle Genti d'Abruzzo, qui se trouve dans le centre
historique de Pescara, dans les grandes pièces de l’ex Bagno
Penale Borbonico. Il possède également une section
archéologique, mais son intérêt réside dans la richesse des
matériaux exposés et dans le grand caractère didactique,
qui offrent un cadre efficace et complet de l’histoire socioéconomique et culturelle de la région des origines à nos jours.
Le Museo delle Tradizioni e Arti Contadine de Picciano offre un
parcours intéressant à la découverte des objets et des métiers de
la civilisation rurale des Abruzzes. D’autres musées ethnographiques
spécifiques à visiter: le Centre de documentation permanente sur
les maisons en terre crue de Casalincontrada, le Museo Civico
Diffuso de Castel del Monte offrant cinq maisons anciennes où des
environnements consacrés à la vie du village et au travail agricole et
pastoral ont été reconstruits, le petit mais riche Museo delle
Tradizioni Popolari de Fano Adriano; le Museo della Lana de
Scanno, le Museo delle Tradizioni Artigiane de Tossicia.
Musées naturalistes
Une nature riche et protégée comme celle des Abruzzes et son
paysage si varié et remarquable sont racontés et expliqués aux
touristes dans les nombreux musées à caractère naturaliste.
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ABRUZZES ITALIE 39
Nombre d’entre eux font partie de parcs et de réserves
naturelles pour lesquels ils servent également de centres d’accueil
et d’information pour fournir au visiteur toutes les informations
nécessaires pour profiter pleinement des merveilles naturelles que
l’on s’apprête à admirer. D’autres musées sont au contraire
spécialisés sur certains thèmes et consacrés par conséquent à des
aspects particuliers de la nature des Abruzzes. Les ensembles
muséaux des trois Parcs Nationaux abruzzains en particulier sont
très célèbres et visités: le Museo Naturalistico “Paolo Barrasso”
de Caramanico Terme, le grand Museo Naturalistico
Archeologico “Maurizio Locati” de Lama dei Peligni, le Museo
Naturaliste-anthropologique de la Réserve Naturelle Zompo lo
Schioppo de Morino et le Museo Naturalistico “Nicola De
Leone”, centre d’accueil et d’information de l’Oasis de Penne.
Musées thématiques
Les Abruzzes offrent en outre la possibilité de visiter d’autres
musées dont le type ne rentre pas dans les schémas classiques,
et qui sont par conséquent curieux et surprenants. C’est le cas
de Chieti avec son Museo di storia delle scienze biomediche
(musée d’histoire des sciences biomédicales), ou de L’Aquila
avec son Museo di Speleologia “V. Rivera”, Civitella del Tronto
et son Museo Storico delle Armi e delle Mappe della Fortezza
(musée historique des armes et des plans de la forteresse),
Loreto Aprutino avec ses deux musées consacrés à l’huile
d’olive, Ortona avec le Museo Musicale d'Abruzzo, et le Museo
della Battaglia, qui évoque la terrible bataille de la Seconde
Guerre Mondiale qui fit de la ville «la Stalingrad d’Italie» selon
Churchill.
A Pescina on trouve le Centro Studi “Ignazio Silone” et le
Museo Mazzarino, dédié au cardinal qui fut Premier Ministre de
France. Sulmona abrite le curieux Museo dell’arte e della
Tecnologia Confettiera (Musée de l’art et de la technologie des
dragées) et un beau Museo dell’Immagine. Le Museo di Scienze
Naturali e Umane di San Giuliano à l’Aquila est intéressant par
la variété des objets exposés.
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La capacité de conserver la mémoire et les traditions du passé et la
propension à faire et savoir faire font des Abruzzes une région
originale et intéressante en ce qui concerne l’artisanat artistique
également, qui est important et florissant et a des traditions
d’excellence même au niveau international. C’est le cas par exemple
des majoliques de Castelli qui à la Renaisssance puis à la période
baroque décorent les salles de banquet et les salons de
représentation des cours princières de toute l’Europe et sont
aujourd’hui exposées dans les plus importants musées d’art du
monde, du British Museum à l’Ermitage; c’est le cas de la bijouterie
également dans laquelle les ancêtres Italiques excellaient déjà,
comme le démontrent les splendides accessoires funéraires de leurs
nécropoles et comme l’exprima le génial Nicola da Guardiagrele, qui
avec Benvenuto Cellini a été le plus important artisan italien de la
métallurgie artistique.
Les longs siècles d’isolement, enfermé entre ses montagnes, ont fait
en outre des Abruzzes un acteur silencieux mais original d’un
développement expressif particulier dans le domaine des arts
appliqués et populaires, donnant lieu à des formes et des modèles
décoratifs originaux, autochtones, qui doivent peu aux traditions des
territoires voisins, mais qui se rattachent souvent à des motifs
décoratifs puisés dans son antiquité, en récupérant des formes et
des décors ancestraux qui n’ont jamais été oubliés. Aujourd’hui
encore l’artisanat de qualité de la région, commun à toutes ses
productions, se distingue par le fait d’être dans son ensemble veiné
d’une évidente apparence d’ethnicité, d’originalité locale, aborigène.
Comme pour la complexe tradition italienne, tous les matériaux et
les technologies traditionnelles sont représentés par le panorama de
l’artisanat artistique et de qualité des Abruzzes: céramique, fer, bois,
pierre, cuivre, métaux précieux, peau, tissus et fils.
L’artisanat
artistique
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ABRUZZES ITALIE 41
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La céramique
L’art de la céramique est pratiqué dans les Abruzzes dès son
invention. C’est cependant à partir de la Renaissance qu’un petit
bourg pittoresque sur les pentes du Gran Sasso, Castelli, a fait la
célébrité de notre région en développant une des productions de
majoliques les plus raffinées et cultivées d’Italie, donnant lieu à une
série de genres formels et décoratifs spécifiques de ses fours et
de ses artisans (comme les Pompéi) et qui sont aujourd’hui
exposées dans les plus importants musées du monde. La tradition
et l’art de la majolique ne s’est jamais interrompue à Castelli
pendant tous ces siècles: elle est aujourd’hui plus vive que jamais
et transmise grace à une variété infinie de formes et de
décorations. Castelli n’a pas été le seul centre de production de la
céramique dans les Abruzzes: d’excellents produits sortaient des
fours d’Anversa degli Abruzzi, Tagliacozzo, Lanciano, Bussi, Torre de’
Passeri, Atri, L’Aquila, Rapino, Palena. Une bonne production est
conservée aujourd’hui à Rapino, sur les pentes de la Majella, où
l’on trouve un beau musée et quelques ateliers d’artisans.
L’or et l’argent
A la renaissance l’art de l’orfèvrerie atteignit dans les Abruzzes
des sommets très élevés grace à la personnalité extraordinaire de
Nicola da Guardiagrele et aux importants ateliers de Sulmona et
de l’Aquila. L’épanouissement le plus important a été cependant
celui de la bijouterie et des bijoux populaires, qui a produit des
objets à la richesse extraordinaire, originaux et beaux, dans une
compétition symbolique entre les ateliers de Pescocostanzo,
Guardiagrele, Orsogna, Scanno, Sulmono, L’Aquila et Casoli. Les
fabrications plus typiques sont le filigrane utilisé pour fabriquer
des broches, des boucles d’oreilles, des médaillons, des pendentifs;
mais aussi la feuille en repoussé en ronde-bosse servant à réaliser
les vaghi (grains) de colliers importants et de colliers ras le cou.
Les bijoux les plus typiques sont les orgueilleuses Sciacquajje, de
grandes boucles d’oreille à demi-lune, finement ciselées et
enrichies de pendants, la Presentosa, le grand mais léger médaillon
symbole d’amour, en filigrane et feuille repoussée, avec des cœurs
entrelacés, la cannatora, collier ras du cou aux vaghi (grains) en
filigrane ou en feuille repoussée en ronde bosse. L’orfèvrerie est
aujourd’hui la forme d’artisanat artistique la plus florissante et
répandue sur le territoire, et offre des productions excellentes à:
Pescocostanzo, Scanno, Guardiagrele, Orsogna, Castel di Sangro,
L’Aquila, Sulmona, Pescara et Francavilla.
Cuivre et fer forgé
Le travail du fer et du cuivre forgés est dans les Abruzzes une
tradition ancienne et pratiquée dans toute la région de façon
homogène. Le fer forgé sert à fabriquer: têtes de lit, lampadaires,
balustrades, portails, grilles, enseignes, chenets et d’autres
ustensiles servant à l’arrangement du foyer, des cadres et des
glaces, des chandeliers et des objets de décoration. Le cuivre
forgé sert à fabriquer avant tout des casseroles et des poêles, des
louches et des chaudrons, mais surtout les classiques conche que
les femmes utilisaient autrefois pour prendre l’eau à la fontaine et
qu’elles transportaient en les tenant en équilibre sur la tête.
Guardiagrele est la capitale de l’artisanat du cuivre et du fer
forgés. C’est une petite ville médiévale aux pieds de la Majella.
Des productions de grande tradition et qualité proviennent
également de Pescocostanzo, Lanciano, Ortona, Vasto, Tossicìa,
Scanno.
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ABRUZZES ITALIE 43
La pierre
Le calcaire blanc de la Majella est connu pour les tons chauds que
la patine du temps lui donne, son rôle de protagoniste est absolu
dans bon nombre de belles et anciennes architectures des
Abruzzes. Aujourd’hui comme il y a mille ans les carriers et les
tailleurs de pierre ont encore un rôle important dans l’économie
de certaines localités se trouvant aux pieds de la « montagne
mère » des Abruzzes, et en particulier à Lettomanoppello,
Pretoro, Pennapiedimonte et Pacentro. Plus tendre et plus facile à
travailler, le grès des Monts de la Laga a permis également le
développement d’un artisanat intéressant qui produit des
cheminées, des montants et intrados, des chapiteaux, des
carrelages et des pavés, ainsi que des éléments et des objets de
décoration.
Les tissus
La laine, depuis toujours disponible en abondance dans les
Abruzzes, a permis au tissage d’avoir un rôle important dans
l’économie artisanale de la région. Les tarante, les couvertures en
laine très colorées fabriquées à Taranta Peligna sont célèbres dans
toute l’Italie et sont encore aujourd’hui réalisées selon d’anciens
dessins. Parmi les produits les plus répandus et connus de
l’artisanat textile on trouve les très élégantes dentelles aux
fuseaux de Pescocostanzo et de Scanno qui sont encore
produites à l’Aquila, à Bucchianico, à Canzano.
Les instruments de musique
Outre certains luthiers qui travaillent encore dans la région, l’un
des instruments traditionnels le plus connu est sans doute
l’accordéon (au nom dialectal de ‘ddu ‘bbotte, littéralement “deux
coups”, pour indiquer le continuel mouvement de va et vient que
l’on exerce sur le soufflet pour y jouer), le petit accordéon
fabriqué en particulier dans la zone de Teramo et qui est
largement utilisé pour égayer toutes les fêtes populaires de la
région.
Le bois
La richesse en matières premières offerte par l’immensité des
bois de la région a permis le développement d’une importante
tradition du travail du bois: pétrins, coffres, chaises, tables,
chiffonniers, mais aussi mortiers et assiettes, louches et cuillers,
grandes fourchettes et rouleaux à pâtisserie, ainsi que la très
célèbre chitarra utilisée pour couper en spaghetti la pâte faite
maison, sont encore communs dans de nombreuses maisons,
souvent décorés de dessins et de motifs tirés du lointain passé et
de la tradition des bergers. Pretoro ed Arischia sont deux localités
où cet art est encore vivant aujourd’hui, mais l’artisanat typique
en bois se retrouve un peu dans tous les bourgs abruzzains de
montagne.
Peau et cuir
Terre d’élevage dès l’aube de l’histoire, la région des Abruzzes
conserve naturellement un important artisanat dans ce secteur
également.Des mains expertes des maîtres la matière première se
transforme en sacs, ceintures et portefeuilles, qui sont fabriqués
dans de nombreuses agglomérations de la région.
La tradition de la sellerie de l’Aquila est caractéristique, ses selliers
sont les fournisseurs réguliers de la famille régnante anglaise.
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Le folklore
et les traditions
La caractéristique abruzzaine de terre qui sait sauvegarder, habitée par
des populations qui n’oublient pas, qui sont attachées à leurs traditions
«au-delà même de toute utilité pratique» comme le remarqua
magistralement Ignazio Silone, se note dans les manifestations de son
folklore qui mélange sans cesse des éléments rituels des formes de
religiosité pré-chrétienne les plus ancestrales avec la plus sincère
dévotion chrétienne. Cette tendance du christianisme abruzzain au
syncrétisme total est non seulement caractéristique du sentiment
populaire général, mais particulier à ces terres qui pendant des
millénaires ont vécu la subordination à un élément très fort, la Nature;
élément qui a vite fini par être considéré par la majorité des abruzzains
comme la plus évidente et la plus quotidienne manifestation de Dieu.
L’histoire plurimillénaire des Abruzzes et la variété extraordinaire de son
territoire ont fait en sorte qu’au cours des siècles les usages et les
traditions se sont élaborés, se sont ajoutés, se sont enrichis d’éléments
externes, en se différentiant d’un lieu à l’autre et en donnant vie à des
rites absolument originaux et suggestifs. Rites qui – nés dans la nuit des
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ABRUZZES ITALIE 45
LES FARCHIE DE FARA FILIORUM PETRI
Fara Filiorum Petri, centre historique d’origine lombarde
dont de nombreux édifices antiques sont encore intacts doit
sa renommée à la fête traditionnelle des farchie qui se
déroule en janvier le jour de l’anniversaire de St Antoine
Abbé dont le culte est très répandu dans les pays abruzzains
car il est lié à la bonne santé des animaux.
Les habitants de Fara fêtent donc St Antoine en allumant les
farchie, d’énormes colonnes de cannes qui ont plus d’un
mètre et demi de circonférence et quelquefois plus de dix
mètres de hauteur. Leur nom a pour origine la parole arabe
afaca, c’est-à-dire torches. L’utilisation du feu en tant
qu’élément symbolique dans les rites liés au culte de St
Antoine Abbé est commun dans toute la zone de la
Méditerranée, les farchie de Fara se distinguent toutefois par
les constructions imposantes, par la grande participation de
la population qui accourt pour assister à la manifestation et
par leur nombre, correspondant à celui des douze quartiers
du village.
Cette tradition prend racine dans les rituels agricoles pré
chrétiens et probablement dans le culte du feu sacré, rite de
purification et de renaissance, célébré par les populations
rurales des Abruzzes de l’antiquité, qui s’est enrichi d’un
événement historique dont la tradition populaire s’est
appropriée. Tout a eu lieu entre 1798 et 1799 : les armées
françaises, arrivées en Italie dans le sillage de la Révolution,
avancent à grands pas dans la péninsule. Vers le mois de
décembre 1798 elles sont aux portes des Abruzzes, et plus
précisément dans le territoire de Civitella del Tronto
(Teramo). Les troupes françaises ne craignent pas l’armée
bourbonienne qui tente de résister et sans grande difficulté
avancent vers le sud. Elles entrent à Chieti à la veille de Noël.
L’arrière-pays de la province de Chieti organise une
résistance qui se terminera par le massacre de Guardiagrele,
sur la route duquel se trouve Fara Filiorum Petri et où les
habitants attendent, barricadés dans leurs maisons, l’invasion
des ennemis. Le soir du 16 janvier 1799 se produit le miracle
: la forêt qui encercle le pays de Fara, alors fief des princes
Colonna, prend feu, et les plantes qui brûlent au coucher du
soleil ressemblent à d’énormes guerriers. Voyant ce
spectacle, les Français préfèrent éviter le village et se diriger
vers d’autres centres alors que les habitants de Fara
attribuent ce prodige à l’intercession de St Antoine Abbé.
Ce moment fut ensuite symboliquement recréé tous les 16
janvier par les habitants des douze quartiers par l’incendie
des farchie. Quelques jours avant la fête chaque quartier
commence à construire sa farchia. La tradition veut que les
cannes soient volées, c’est pourquoi dès les premiers jours de
janvier les jeunes du pays se procurent la matière première
dans les campagnes environnantes de Pretoro, de
Roccamontepiano, de Casacanditella, de San Martino sulla
Marrucina, de Bucchianico alors que d’autres se chargent de
leur garde. Durant les froides soirées de janvier on se
retrouve pour construire les géants. Au début de l’après-midi
du 16 janvier, les quartiers commencent à transporter les
farchie devant la petite église dédiée à St Antoine.
Elles étaient auparavant transportées sur des chariots alors
que l’on utilise aujourd’hui des tracteurs, mais l’atmosphère
de fête est toujours la même, en grade de captiver petits et
grands. De nombreux joueurs d’accordéon qui chantent les
oraisons de St Antoine accompagnent la phase préparatoire
de la fête. Les farchie sont élevées à l’aide de câbles et l’on y
donne le feu alors qu’explosent les pétards qui y ont été
insérés. Lorsque le soir tombe, les tours de cannes allumées
offrent un spectacle inoubliable.
La soirée se déroule entre les chants, les bals et les moments
de joie, durant lesquels on déguste du vin et des biscuits.
Lorsque le feu a consumé presque toutes les cannes, la fête
continue dans chaque quartier, où les habitants se
regroupent autour des restes de leur farchia et en récoltent
les tisons éteints pour les conserver en tant que reliques.
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temps, en particulier lorsque s’accomplit l’extraordinaire révolution
culturelle de la naissance de l’agriculture, et donc le développement du
formidable corpus cultuel lié à la fertilité de la terre (mère) et à
l’écoulement régulier des saisons – ont convergé naturellement vers le
cadre cultuel du Christianisme en associant aux pratiques liturgiques et à
ses commémorations sacrées les éléments symboliques les plus forts et
celles auxquelles on ne pouvait renoncer de cette tradition plus
ancienne. Prennent alors vie les feux sacrés de l’hiver, qui entre
décembre et janvier accompagnent les principales commémorations
religieuses, et qui évoquent les anciens rites du solstice augurant le retour
du soleil et de la belle saison; les symboles de fertilité qui accompagnent
les rites de Pâques, lors de la prériode de «renaissance» de la terre et
de ses cycles agricoles: des gâteaux symboliques comme la pupa di
Pasqua (une pizza sucrée de forme féminine avec un œuf dans le
ventre!), le serpent et les oiseaux (cannolo farcis, symboles phalliques
évidents aussi bien par leur forme que par leur nom), les pani di
Sant’Agata (en forme de mamelles!), la pizza dolce di Pasqua (un pain
rituel farci de fruits secs et de graines qui symbolise l’aliment qui porte
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ABRUZZES ITALIE 47
en son sein la capacité de se reproduire); voici les cultes lustraux et
souterrains des eaux et des roches, typiquement régénérateurs,
conservés dans les innombrables ermitages et sanctuaires dédiés à San
Michele Arcangelo (héritier direct de l’Hercule pré-chrétien vénéré
dans les mêmes lieux); voici les serpents, souvenirs des cultes
ophidiens des Marsi (“dominateurs des serpents”, “immunisés contre
le venin” selon les anciens Romains), réapparaître emmêlés sur la
statue de San Domenico à Cocullo le jour de sa procession; voici le
rite agricole ancestral de la génuflexion du bœuf (qui rappelle la
conquête de sa domestication) lors de la fête rurale de San Zopito à
Loreto Aprutino. Durant toute l’année, les évènements liés au folklore
le plus originaire, surprenant, émotionnant et merveilleusement simple
et essentiel par les pulsions fondamentales qu’il exprime sont
innombrables; nombre d’entre eux sont vraiment spectaculaires,
comme les serpari di San Domenico à Cocullo, les farchie de Fara
Filiorum Petri, il lupo de Pretoro, le bue di San Zopito de Loreto
Aprutino, la Perdonanza Celestiniana de l’Aquila, la Madonna che scappa
in piazza de Sulmona.
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LES BUREAUX D’INFORMATION TOURISTIQUE DANS LES ABRUZZES
LOCALITÈ
TÉLÉPHONE
EMAIL
LOCALITÈ
TÉLÉPHONE
EMAIL
ALBA ADRIATICA (TE)
ALBA FUCENS (AQ)
CARAMANICO TERME (PE)
CHIETI
FRANCAVILLA AL MARE (CH)
GIULIANOVA (TE)
LANCIANO (CH)
L’AQUILA
L’AQUILA
LORETO APRUTINO
MARTINSICURO (TE)
MEDIO VASTESE (CH)
MONTESILVANO (PE)
NAVELLI (AQ)
ORTONA (CH)
OVINDOLI (AQ)
PESCARA
0861.712426-711871
0863.449642
085.922202-9290209
0871.63640
085.817169-816649
085.8003013
0872.717810
0862.410808-410340
0862.22306
085.8290213
0861.762336
0873.944072
085.4458859
0862.959158
085.9063841
0863.706079
085.4219981
[email protected]
[email protected]
[email protected]
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PESCARA CENTRO
PESCARA AEROPORTO
PESCASSEROLI (AQ)
PESCOCOSTANZO (AQ)
PINETO (TE)
RIVISONDOLI (AQ)
ROCCAMORICE (PE)
ROCCARASO (AQ)
ROSETO DEGLI ABRUZZI (TE)
SAN SALVO (CH)
SCANNO (AQ)
SILVI MARINA (TE)
SULMONA (AQ)
TAGLIACOZZO (AQ)
TERAMO
TORTORETO (TE)
VASTO (CH)
085.4225462
085.4322120
0863.910461-910097
0864.641440
085.9491745-9491341
0864.69351
085.8572614
0864.62210
085.8991157
0873.345550
0864.74317
085.930343
0864.53276
0863.610318
0861.244222
0861.787726
0873.367312
[email protected]
[email protected]
[email protected]
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Ms. Pellegrini, P. Raschiatore, S. Servili, G. Tavano, M. Vitale); archives Parco Sirente-Velino. Imprimeur: Lit. BRANDOLINI - Sambuceto (CH)
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